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Lettre ouverte au président du CSC : “Contribuez à donner des informations justes”

Publié le mercredi 19 avril 2006 à 07h42min

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Les élections municipales battent leur plein. Les médias sont mis à contribution pour relayer l’information concernant les activités des partis politiques en lice. Dans cette lettre ouverte adressée au président du Conseil supérieur de la communication, Mme Marie Clémentine Ouédraogo interpelle l’instance de régulation afin qu’elle contribue à donner des informations justes, actuelles. Nous vous la publions in-extenso.

A Monsieur le président du Conseil supérieur de la Communication

Les campagnes électorales pour la présidentielle se sont passées dans une euphorie ambiante, et plus d’une personne a suivi avec une attention soutenue les différents débats politiques qui ont conduit à la présidentielle du 13 novembre 2005.

Les mass médias ont contribué à animer ladite campagne ce qui a valu les félicitations de la majorité des acteurs politiques au Conseil supérieur de la communication pour cette ouverture démocratique. Toute la population a assisté ou participé d’une manière ou d’une autre à cet envol démocratique. Un proverbe mossi dit : « l’Homme est neuf, il ne peut être dix » pour dire que l’erreur est humaine et il n’y a pas de perfection humaine. Pour cette raison, je viens apporter ma contribution pour les élections futures, d’autant plus que les municipales s’annoncent. Par cet écrit, j’invite le CSC à être plus regardant sur les mass médias en général et la radio en particulier (que d’aucun des mortels peut s’en approprier) pour corriger ou améliorer les prestations livrées à ce niveau.

Une telle initiative pourrait amener ceux qui écoutent à être plus à l’écoute et à cultiver ainsi l’avancée politique dans notre pays, pour ainsi dire l’ouverture démocratique.

Après la fermeture des urnes au soir du 13 novembre 2005, le décompte des voix s’est fait progressivement à la radio. Le 14 novembre les résultats par village, département, commençaient à tomber. C’est ainsi qu’à 6 h 30 mn à l’heure des premières informations, j’ai suivi la radio nationale qui diffusait. A Tenkodogo, un véhicule était tombé en panne en cours de route aux alentours de 4 heures du matin dans un département ou un petit village si ma mémoire ne me trompe pas. Ce véhicule devant ramener des urnes à Tenkodogo.

Tenez-vous bien : le 14 novembre à 6h 30 mn la radio fait état d’un véhicule qui est tombé en panne et qu’un autre véhicule a été dépêché pour aller porter secours et ramener les urnes. Le soir, aux informations de 15 h en mooré, la même information est diffusée. Le lendemain 15 novembre à 6 h 30 mn c’est le même scénario qui s’est répété. A 15 h, même chanson.

C’est après les informations reçues à la télévision que j’ai voulu savoir ce qui se passait à la Radio nationale. C’est pourquoi je suis restée jusqu’à 15 h pour écouter la RNB. Quelle n’a pas été ma déception quand le speaker a encore lancé la même information !

Du lundi 14 novembre à 6 h 30 mn au mardi 15 novembre à 15 h la voiture qui a été dépêchée pour remplacer celle qui était en panne et ramener les urnes n’est pas revenue. C’est curieux et c’est quand même long d’attendre l’arrivée du véhicule et les résultats de ladite localité.

Vous convenez avec moi que cette situation est inconfortable, qu’elle met celui qui écoute mal à l’aise.

Et cela fait qu’il perd l’envie d’écouter la radio car il n’y a aucune évolution dans l’affaire. Alors qu’en période électorale tout le monde est branché, et chacun veut savoir ce qui se passe et avoir les informations justes et vraies, force est de constater que dans le cas présent notre volonté d’écouter s’amenuise et même disparaît. Ce qui nous conduit finalement à un désintéressement total. Cette situation n’a pas été vérifiée dans les autres provinces.

Ici j’ai été tiquée parce qu’il y a eu une panne de voiture et départ d’une autre pour porter secours.

Ce que je propose comme solution c’est qu’on tienne beaucoup compte de cette frange majoritaire qui est la population rurale et même parfois urbaine.

En effet, le poste radio est à la portée de tous. Pendant les périodes de surchauffe, match de football, événements particuliers, élections, etc., chacun est en mesure de mettre sa radio en marche et de suivre l’événement voulu.

Vous devez, M. le président avec votre staff, amener les gens à s’intéresser à ce qui se passe dans leur pays. En cette période de campagne municipale et pour les autres campagnes et élections à venir, vous devez faire en sorte que chacun soit attentif au point qu’on croirait être devant un match de football ou devant un cercle de parieurs ou un autre élément passionnel.

Pour ceux qui ont un parti, ils veulent connaître leur classement ou chercher à savoir quel parti est devant eux ou quel autre parti est en tête selon les résultats ou même par curiosité, quel parti a plus de voix. Quelqu’un peut chercher à savoir seulement quel est le parti qui a remporté dans sa région, son département etc...

Bref, chacun a les mobiles de ses pensées. L’attention soutenue c’est vous qui avez la clé, c’est vous qui devez la créer. Il s’agit ici de donner des informations justes, actuelles. A chaque fois qu’il y a une nouvelle information, il faut la diffuser immédiatement. C’est ainsi que vous amenerez les gens à croire en ce que disent leurs médias (surtout la radio nationale) et à les prendre au sérieux, à éviter de dire « oh, ce n’est pas la radio nationale, il n’y a rien de bon ».

Vous contribuerez ainsi à inculquer l’esprit patriotique, une vision démocratique. Ce sera à coup sûr une envolée démocratique qui va pousser petit a petit les gens à s’intéresser aux affaires de la Nation.

Marie Clémentine OUEDRAOGO

Sidwaya

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