Comment le député-maire arrive-t-il à concilier ces deux sièges ? Quel bilan retenir de son action durant ses deux mandats successifs ? Ce sont entre autres questions, que Sidwaya a évoquées avec M. Nazi Bani.

Le conseil municipal de Houndé dont le mandat s’achève, se compose de 10 conseillers de l’UPR (Union pour la république), parti de la mouvance présidentielle et de 5 conseillers dont une femme du Congrès pour la démocratie et le progrès. Au cours de son deuxième mandat qui s’étale de 2000 à 2006, le bourgmestre Bani se dit satisfait des réalisations faites grâce à son équipe, ses administrés et aux partenaires au développement.

Il cite entres autres pendant les dix ans, la construction d’un CSPS au secteur n°4 sur financement du FODECOM, la gare routière financée par le FICOM, une école primaire à Kohô Yabiro au secteur n°5 avec l’appui de l’ONG Medicus Mundi qui a aussi financé une grande partie de la construction d’un château-d’eau et de 5 bornes-fontaines, deux forages dans les secteurs n°2 et n°5, un corbillard, un véhicule pour les services de recouvrement, la police et l’assainissement, l’électrification de la maison de la femme sur fonds propres de la commune.

A cela s’ajoutent l’éclairage public de la ville, deux postes de sécurité et l’exécution de la deuxième phase de la construction du marché de Houndé et d’autres investissements non moins importantes pendant le premier mandat. Son premier mandat allant de 1995 à 2000 reste marqué par la normalisation des écoles primaires de Kohô, de Karaba au secteur n°1, de Houndé “C”, le transfert du lycée provincial, la construction de la mairie, de l’école primaire de Karaba-Cira, du rond-point Mathias Sorgho, de la première tranche du marché central de Houndé, d’une garderie d’enfants.

Le lotissement du secteur n°4, l’électrification de la ville ont aussi été réalisés tout comme les autres projets, grâce au budget national, aux financement des partenaires, soit avec une participation de la commune soit seulement sur ses fonds propres. Ces réalisations, le député-maire indique qu’il ne les a pas faites sans difficultés : “vous savez que tous les partis de l’opposition ont tous les problèmes pour leurs projets.

Quant vous cherchez un financement, il y a des gens qui, non seulement ne vous aident pas, mais contournent pour bloquer ce financement avec les bailleurs, où alors ils font tout pour soulever des lapins où il n’y en a pas !”, martèle M. Bani qui indexe ses adversaires politiques du CDP.

Il soutient tout de même qu’il a l’appui de plusieurs responsables politiques dont certains du parti au pouvoir, en dehors de Houndé dans la réalisation de ses projets. A ce sujet, il se rappelle que lorsqu’il voulait construire la gare routière, ses adversaires d’en face, selon lui, ont travaillé à lui mettre en porte à faux avec ses propres parents en évoquant des questions coutumières.

Le seul député-maire du Burkina

A la question de savoir s’il arrivait à concilier ses fonctions de maire à celles de député, M Nazi Bani répond sans détour, par l’affirmative que ce sont là les valeurs d’un homme et rappelle que des députés-maires ont toujours existé même en France et ceux-ci administrent bien leurs municipalités et participent pleinement aux sessions et aux débats au sein des parlements. Pour le moment au Burkina, sauf erreur de notre part, Nazi Bani reste celui qui a été élu par la population comme conseiller municipal et en même temps son représentant à l’Assemblée nationale.

Un député-maire qui semble être acquis à la cause des migrants, notamment les Mossi qui représentent plus de 40% de la population totale de Houndé. Cette adhésion, le maire la reconnaît et indique qu’il ne fait pas de ségrégation entre les ethnies vivant dans sa commune mais œuvre pour une cohésion pacifique entres les uns et les autres.

Parlant de la santé financière de la commune, le bourgmestre souligne que des difficultés sont rencontrées pendant les recouvrement des taxes mais dit-il, le budget communal se porte à merveille. Les prévisions budgétaires en 2005 en matière de recettes, se chiffraient à 105 159 987 F CFA et le recouvrement effectué à été de 72 959 924 F, soit un taux de recouvrement de 69 %.

Les premiers responsables de la commune de Houndé au terme de leur mandat, se disent satisfaits du travail abattu mais reconnaissent que des insuffisances sont perceptibles : on retiendra surtout le manque crucial d’eau pour la population : “nous sommes parvenus à réaliser deux châteaux-d’eau qui sont alimentés par la nappe souterraine car nous ne disposons pas de barrages ici. C’est ce qui explique la faiblesse de nos bornes-fontaines face à une population qui s’accroît au jour le jour ; ce qui me tenait à cœur que je n’ai pas pu faire c’est au moins une retenue d’eau”.

Le jumelage avec d’autres villes, la construction d’une gare pour les gros porteurs, la coopération décentralisée restent également des préoccupations pour les autorités municipales car pendant la dizaine d’années, toutes les actions entreprises dans ce sens sont infructueuses. Des insuffisances que Nazi Bani comptent combler avec les partenaires au cas où les Houndélais et les Houndélaises lui renouvelaient leur confiance pour la troisième fois.

Rasmané ZONGO (Rasmane_zongo@yahoo.fr)

Des citoyens apprécient les actions du conseil municipal

Boureima Ouédraogo dit Nabiiga : Je pense que le maire a beaucoup travaillé pour le développement de Houndé. Je n’ai pas de reproche à lui faire car toute œuvre humaine ne peut être à 100 % parfaite. Il a fait de son mieux pour le bien-être de notre ville. Je souhaite qu’il puisse achever la construction du marché, régler la question de l’eau , des routes et électrifier toute la commune.

Mme Sawadogo Zoénabo au marché de Houndé : La question qui nous préoccupe est celle de l’eau. Nous souffrons, chaque année, pour avoir à boire. Nous souhaitons que les responsables de la ville nous trouvent des moulins à grain, des torréfacteurs. Le maire nous a beaucoup aidé en matière d’écoles, de dispensaires mais ce n’est pas encore suffisant. Que Dieu l’aide pour qu’il fasse plus pour la population.

Sidwaya