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Municipales 2006 : Les forces en présence

Publié le jeudi 13 avril 2006 à 08h48min

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La répartition des 200 millions de l’Etat aux partis politiques prenant part au scrutin du 23 avril permet de « jauger » les forces en présence sur le terrain. En effet, cette subvention est répartie entre les partis et/ou formations politiques, au prorata du nombre de candidats présentés. On comprend aisément pourquoi, pendant que le CDP « côtoie » les 45 millions, le RPN se « cherche » avec moins de 80 000 FCFA. L’assise et la force politique ont donc fait la différence au grand dam des petites formations ou des formations qui tentent leur première expérience élective.

C’est vrai que présenter des candidats dans tout le pays n’est pas synonyme de victoire certaine, mais le fait d’être présent partout est déjà une bonne chose. Cela peut vouloir dire que le parti est largement représenté dans le pays, ce qui est incontestablement une assise politique certaine qui permet de faire aussi la différence au moment de l’occupation des postes électifs.

Pour l’instant, l’on peut juger de l’importance du parti à sa capacité de prendre part à la course pour briguer nombre de municipalités. En cela, plusieurs partis politiques ont confirmé leur assise et leur force - ce qui n’est pas le cas de certains qui font du bruit pour rien, si ce n’est pour faire croire qu’ils existent sur le terrain. Même certaines alliances n’ont pas changé grand chose.
Dans tous les cas, les partis qui ont présenté le plus de candidats espèrent plus de conseillers que ceux qui se sont contentés du minimum. En fonction du nombre de candidats présentés, on peut facilement « détecter » les partis qui travaillent sur le terrain et partout, et ceux qui se contentent de se faire voir dans les ruelles de Ouagadougou, si ce n’est dans les 6 mètres du secteur où « niche » leur siège.

Les grands ont fait la différence

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La répartition de la cagnotte allouée par l’Etat pour aider les partis à battre campagne pour les municipales à venir a profité aux grands, en tout cas, ceux qui sont géographiquement assez représentés sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, le CDP avec 17 969 candidats à travers le pays a empoché 44 452 966 FCFA. Il est suivi un peu plus loin par le parti de l’Eléphant, l’ADF/RDA, avec 13 480 candidats, ce qui lui permet d’empocher 33 342 817 FCFA.

Loin derrière l’ADF/RDA, on retrouve le PDP/PS qui avec ses 5 218 candidats engrange 12 903 705 FCFA, l’UNDD avec 4 588 candidats a 11 350 114 FCFA. Ensuite viennent l’UPR, 3 627 candidats avec 8 972 726, l’UNIR/MS, 3 212 candidats avec 7 946 070 FCFA, le PAI, 2 926 candidats avec 7 238 543 FCFA, le PDS, 2 702 candidats avec 6 684 396 FCFA, le RDF, 1 955 candidats avec 4 836 415 FCFA.

Les « débrouillards » suivent le rythme

Certains partis qui dépassent à peine la barre des 1 000 candidats n’entendent pas s’en laisser conter et ont empoigné leur cote part de la cagnotte. Ainsi, le PEDB avec 1 438 candidats s’entire avec 3 557 425 FCFA ; le RPP/GWASSIGI avec 1 398 candidats, 3 458 470 FCFA ; le PAREN avec 1 350 candidats, 3 339 724 FCFA ; le FFS avec 1 237 candidats 3 060 177 FCFA. Les autres partis « navigant » entre 1 et un peu plus de 2 millions (CFD, CPS, ADDP, CDS, APS, CNDP, PNP, RDEB, RDR, RDM, RDB, UDP, MPS/Parti Fédéral, UDP...).

Des cas « bizarres » qui intriguent

On comprend difficilement pourquoi, le MTP n’a que 58 candidats (143 484 FCFA), un vieux parti, l’UDI, 63 candidats pour 212 753 FCFA. Enfin le dernier cas et qui n’est pas le moindre, c’est le RPN, 32 candidats avec 79 164 FCFA comme « pactole » de campagne
Au regard de la diversité du nombre de candidats, les résultats seront aussi divers. Ce qui compte, diront certains, ce n’est pas le nombre de candidats, mais de pouvoir « placer » le peu qu’on a. Alors grands partis ou pas, la « vérité », c’est le 23 avril 2006. Tout le reste n’est que spéculation.o

Par Ben Alex Beogo

L’Opinion

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