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Gouvernement/Syndicats : Faire trembler Paramanga et son équipe le 1er mai

Publié le mardi 11 avril 2006 à 08h24min

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Les centrales syndicales et les syndicats autonomes du Burkina Faso ont tenu une assemblée générale le jeudi 6 avril 2006 à 18h à la Bourse du travail de Ouagadougou. Au cours de ce conclave, il a été question du compte-rendu de la rencontre du 24 mars 2006 entre les responsables syndicaux et le Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli, et d’une détermination des travailleurs à faire une démonstration de force le 1er mai prochain, en vue des négociations des 4 et 5 mai entre le gouvernement et leurs organisations.

Sous la conduite de Richard Tiendrébéogo, représentant le président du mois, Tolé Sagnon de la CGT-B, les organisations syndicales avaient été reçues en audience le 24 mars 2006 à la primature.

Il s’agit pour les représentants des travailleurs de signifier au chef du gouvernement de notre pays le non-respect des engagements pris à l’occasion des négociations gouvernement/syndicats du 20 mai 2005.

Il s’est agi, entre autres, de : le non-traitement des dossiers sociaux de justice, la tenue de négociations sur les taxes et sur l’augmentation de salaires ; la question des avancements et l’application au privé et à certaines sociétés des augmentations de salaire de décembre 2005 ; la non-tenue en 2005 de rencontre Premier ministre/Syndicats, alors qu’en 2003 il avait été promis d’institutionnaliser cette rencontre ; l’absence de réponses aux différentes correspondances des organisations syndicales ; le refus de recevoir un message des syndicats à l’occasion de la marche du 26 octobre 2005.

Tels sont les quelques points qui ont été abordés par les visiteurs de Paramanga qui, à l’occasion, a donné des réponses sur les préoccupations posées. Elles ont fait l’objet d’un compte-rendu aux délégués syndicaux et du personnel ainsi qu’aux militants des structures syndicales de Ouagadougou qui participaient à la présente assemblée générale.

Sur l’accusation de mépris vis-à-vis des organisations syndicales, le Premier ministre aurait rassuré les délégués syndicaux qu’il n’en était rien. Cependant, concernant le refus de recevoir un message des syndicats lors de la marche du 26 octobre 2005, il aurait expliqué que le gouvernement a considéré la lettre d’information des syndicats comme une agression et un diktat dans la mesure où lui étaient imposés un lieu et une date.

Paramanga aurait indiqué que désormais les autorités ne se présenteront plus au devant des marcheurs et que ceux-ci devraient passer par la voie hiérarchique pour transmettre leur courrier.

Selon les rapporteurs du jour, le chef du gouvernement aurait reconnu que des engagements pris n’ont pas été respectés, mais à la décharge de son équipe gouvernementale, il évoquera des contraintes de calendrier et une sous-estimation de certaines difficultés dont le traitement de la question des hydrocarbures.

A ce propos, ce dernier a informé les responsables syndicaux qu’un Comité de conjoncture économique venait à peine de déposer son rapport.

S’agissant des dossiers en justice, des avancements, de l’application par le privé et les sociétés parapubliques de l’augmentation de salaires décidée par le gouvernement en décembre 2004, les réponses de Paramanga Yonli étaient des plus mitigées. Et la grogne ne s’est pas fait attendre lors de l’AG, car de colère il y en avait vraiment dans l’air à travers le ton des propos.

Pour certains, c’était de la foutaise et il fallait passer à la vitesse supérieure, pour d’autres, par contre, tant que les grèves vont se faire avec la Sonabel et l’Onea en marche, la lutte est perdue. C’est dans une ambiance un peu surchauffée que les travailleurs ont été informés des prochaines négociations des 4 et 5 mai 2006 avec le gouvernement.

Du coup, le 1er mai est retenu pour une démonstration de force par les travailleurs, en guise d’avertissement pour faire pencher les futures négociations en leur faveur.

Les plus intransigeants réclamaient les négociations et la rue en même temps pour crier leur ras-le bol. Finalement, c’est le 1er mai, date de la fête du travail, qui a été retenu pour la répétition générale, et des engagements ont été pris pour une mobilisation tous azimuts des troupes. Alors, ce jour sera-t-il très chaud pour Paramanga et son équipe ? Wait and see !

Cyr Payim Ouédraogo

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