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CENI - ONI : La passerelle est-elle possible ?

Publié le lundi 10 avril 2006 à 07h14min

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L’amélioration du fichier électoral informatisé est une préoccupation majeure aussi bien pour la CENI que pour les autorités politiques et gouvernementales. C’est dans ce sens que le président de la CENI et tout son staff ont initié un partenariat avec l’Office national d’identification (ONI).

L’objectif est de voir comment la nouvelle carte d’identité peut être d’un apport à l’amélioration du fichier électoral. L’informatisation du fichier électoral a certainement apporté un plus au processus électoral burkinabé. En effet, elle a permis à la CENI de mieux organiser le scrutin présidentiel du 13 novembre 2005. La réduction des cas de fraude électorale est un des résultats positifs de l’informatisation du fichier électoral.

Il est certes vrai la classe politique dans son ensemble a eu à critiquer le fichier au cours du processus électoral comptant pour la présidentielle de 2005 car il comportait des failles. Ces imperfections du fichier ont conduit la CENI a commanditer un audit.

Cet audit réalisé grâce au soutien du PNUD et de bien d’autres partenaires a révélé que sur le total des inscrits, seules 300 000 personnes se sont fait inscrire sur la liste électorale avec un extrait d’acte de naissance, le jugement supplétif étant compris dans ce nombre et le reste avec les pièces recommandées pour l’inscription.

Bien évidemment la multiplicité des documents utilisés à l’inscription sur le fichier peut être à la base des multiples inscriptions d’une même personne. Comment alors corriger ces erreurs et les éviter dans les échéances électorales à venir ? C’est la question que tous les acteurs du processus électoral se posent. La réflexion doit être menée pour corriger toutes ces erreurs du fichier.

La CIB est-elle une solution ?

Dans le cadre de la lutte contre la criminalité, le gouvernement burkinabè a décidé de refaire l’identification de toute la population. Cela passe par la mise à disposition de nouvelle carte d’identité (CIB) sécurisée. Pour ce faire, une structure chargée de l’identification a été créée par le gouvernement : l’Office national d’identification (ONI).

Etant entendu que les nouvelles CIB sont informatisées et fichées avec un code pour chaque carte, ce mode d’identification permettra d’éviter à chaque Burkinabè de multiples cartes d’identité.

Une méthodologie qui selon le président de la CENI, M. Moussa Michel Tapsoba est semblable à celle utilisée par son institution dans les procédures d’inscription sur les listes électorales.

Comment alors la CENI pourra-t-elle profiter de cette méthodologie d’identification pour améliorer son fichier électoral ? Une préoccupation qui a amené le président de la CENI à approcher la direction de l’ONI. Une présentation de la méthodologie utilisée par l’ONI a été faite à la CENI.

L’objectif de la CENI est de voir comment procéder pour assainir son fichier électoral en le comparant pour vérification au fichier de l’ONI. La condition ici est que la même personne soit inscrite sur les deux fichiers avec les mêmes références (la date et le lieu de naissance, nom et prénoms, nom et prénoms des parents directs, ...). Cette nouvelle carte d’identité peut être utile pour l’amélioration du fichier électoral. Cependant la passerelle pourrait prendre plus de temps qu’il en faut.

La passerelle est-elle possible ?

L’établissement de la nouvelle carte burkinabè pose le problème lié à la difficulté d’établissement des pièces d’état civil. L’ONI a certes ciblé plus de cinq millions de personnes dans les zones rurales où l’établissement de la CIB est subventionné et le demandeur ne déboursera que la somme de cinq cents francs (500 FCFA).

Mais il n’a pas pris en compte les personnes de ces zones rurales en âge de voter qui ne disposent pas de pièces d’état civil notamment un acte de naissance sollicité pour la demande de la CIB. C’est dire que l’ONI doit faire une requête auprès du gouvernement pour que des actions d’établissement de pièces d’état civil soient menées au préalable dans les zones qu’il a ciblées. Cet état civil de fait indique que même s’il faut établir une passerelle entre l’ONI et la CENI, cela doit être inscrit dans le temps et les réflexions devront être menées dans ce sens.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

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