Un accueil populaire regroupant toutes les couches sociales de la région du Centre-Est a été réservé à la délégation depuis la frontière entre les deux pays jusqu’à l’arrivée du cortège devant l’hôtel Djamou de Tenkodogo. La matinée de la journée du 31 mars a été marquée par une excursion des amis ghanéens sur le site du barrage de Bagré. Là-bas, les membres de la délégation ont pu visiter le barrage, la centrale hydro-électrique et le périmètre irrigué de 1000 ha sur la rive droite du Nakambé.

Ce qui a permis aux Ghanéens de découvrir l’une des plus importantes infrastructures hydro-agricole et hydro-électrique, piscicole et touristique de notre pays. L’après-midi a été consacré à la séance de travail entre les délégations dans la salle de conférences de l’hôtel Djamou. Elle a regroupé, outre la délégation ghanéenne à laquelle s’est joint l’ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, S.E Sahanun Mogtrari, les députés de la région, les principaux responsables des services administratifs et techniques régionaux, les responsables coutumiers, les chefs de projets et programmes du Centre-Est.

Les différentes interventions, tant du côté ghanéen que burkinabé ont concerné les préoccupations suivantes : le problème des nomades transhumants, les opportunités d’établissement de relations fructueuses de coopération sur le plan de l’agriculture et la transformation des produits agricoles, la nécessité de promouvoir la coopération entre associations de femmes des deux régions frontalières, l’expérience de l’organisation de la Journée internationale de la femme au Burkina, (au Ghana, la Journée du 8-Mars n’est pas fériée), la nécessité d’actions concertées de lutte contre le VIH/Sida et les IST dans les deux régions, la lutte contre la déforestation, les délits de fuite de transporteurs impliqués dans les accidents mortels de la circulation, la promotion du bilinguisme au niveau des scolaires des deux régions, le renforcement des mesures de prévention contre la grippe aviaire, l’application effective des textes de la CEDEAO sur la circulation des personnes et des biens, le problème de partage des eaux communes, le trafic de carburant du Ghana vers le Burkina Faso, la lutte contre les violences faites aux femmes et enfants.

Des échangent, il est ressorti que certaines de ces préoccupations comme celles liées aux contrôles de police multiples au Burkina Faso vont très bientôt trouver des solutions avec la levée des barrières policières et douanières à l’intérieur du pays. D’autres par contre demandent à être mieux étudiées à travers les comités sectoriels à mettre en place effectivement dans les deux régions.

Les deux délégations se disent toutes disponibles et ont pris l’engagement de travailler à corriger les situations préjudiciables qui viendraient à surgir d’un côté comme de l’autre de la frontière commune. A l’issue des travaux, le ministre régional, M. Boniface Gambila s’est dit satisfait des conclusions auxquelles est parvenue la rencontre. Il a proposé la constitution et le suivi des comités dans les domaines de la sécurité, l’agriculture et l’environnement, la culture et le sport, la santé des femmes et des enfants, le transport et le commerce. Il a en outre recommandé que ces comités puissent se rencontrer régulièrement.

Clôturant les travaux, le gouverneur de la région du Centre-Est, M. Jacob Ouédraogo a renouvelé ses remerciements à son collègue ghanéen et la délégation qui l’accompagnent pour l’excellence de la qualité de leurs contributions aux débats et leur disponibilité. Il a enfin lancé un appel pour la mise en place des comités sectoriels de coopération et souhaité l’institutionnalisation à travers la tenue d’une rencontre annuelle, au Burkina ou au Ghana.

Une visite de courtoisie de la délégation du Ghana à sa Majesté Naaba Saaga, roi de Tenkodogo et une autre d’une délégation de commerçants et opérateurs économiques au ministre régional ghanéen ont mis fin au séjour de la délégation, le 1er avril 2006 à Tenkodogo.

Tasséré KOANDA (AIB/Tenkodogo)

Sidwaya