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Indicateur de développement humain : « Cauchemar pour le gouvernement, argument massu pour l’opposition »

Publié le jeudi 6 avril 2006 à 08h35min

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Dans l’analyse qui suit, le député Mahama Sawadogo estime que l’indicateur du développement humain ne rend pas compte du rythme réel des progrès réalisés par un pays.

Après la seconde guerre mondiale et dans le contexte de la reconstruction, la communauté internationale avait comme indicateur de classement de la richesse (ou de la pauvreté) des pays, le produit intérieur brut (PIB). Le PIB, malgré sa nature objective n’était pas toujours en corrélation avec la qualité réelle de la vie. En effet, des pays de moindre PIB assuraient une qualité de vie à leurs populations supérieure à celle qui prévaut dans certains pays de grands PIB.

C’est pour corriger cette insuffisance du PIB que le PNUD a forgé l’Indicateur du développement humain (IDH). L’IDH combine l’espérance de vie, le niveau de connaissance mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation tous niveaux (primaire, secondaire et supérieur) ainsi que le PIB réel par habitant ajusté en parité de pouvoir d’achat (PPA).

L’examen du classement en fonction de l’IDH effectué depuis 1975 fait ressortir les éléments de constat suivants :

1) l’ordre de classement est pratiquement inchangé depuis les 30 années (cf rapport mondial sur le développement humain 2003, 2004.2005) ;

2) la variation de l’indicateur pour chaque pays (tous les cinq ans) est faible et est en général positive (cf rapport mondial 2003) ;

3) l’évolution de l’indicateur pour le Burkina Faso de 1975 jusqu’en 2001 et par intervalle de 5 ans se présente comme suit : 0,237 ; 0260 ; 0,286 ; 0301 ; 0313 ; 0330 (cf rapport mondial 2003).

De ce qui précède on peut tirer au moins deux enseignements.

- le classement tel que nous l’avons mentionné plus haut ne peut connaître un bouleversement significatif dans un avenir proche, à moins que ne survienne une situation exceptionnelle, positive ou négative dans certains pays (boom économique, fléaux sociaux.) ;

- le Burkina améliorera certainement son IDH comme c’est le cas ces 30 dernières années, mais demeurera probablement au même rang. En conclusion, on dira que le cauchemar du Gouvernement n’est pas justifié et l’argument massu de l’opposition ne résiste pas à l’analyse des chiffres.

Mahama SAWADOGO
Député

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 6 avril 2006 à 09:57, par Le critique En réponse à : Qui cherche t on à duper ?

    Quand des débats commencent avec des mots et se terminent avec des mots. où allons nous ? pas vers une croissance du développement réel...
    Il y a du progrès certes mais ne nous leurrons pas ! ce n’est pas le cas de tout le monde. il y a des laissés pour compte dans ce soit disant développement. Et tout député copieusement payé devrait avoir la décence de ne pas insulter les personnes qui meurent chaque jour sous le soleil du Faso.

    A bon entendeur...

  • Le 6 avril 2006 à 13:44, par Sawadogo En réponse à : > Indicateur de développement humain : « Cauchemar pour le gouvernement, argument massu pour l’opposition »

    Pour le gouverne de monsieur le député Mahama Sawadogo, il s’agit d’un classement. Meme si le Burkina progesse (tres tres lentement), les autres pays du monde eux ne restent pas sur place.
    Pour que le place du burkina change, il faudrait qu’il progresse plus vite que les autres (ce qui n’et pas le cas), ou bien que les autres arretent d’avancer.
    De plus, la plus par de personnes pense que l’indicateur de developpement se mesure su le nombre de 4X4, d’immeubles, ou de belles maisons.
    Des que l’on fait 10 km hors de Ouaga, on est confronté a la realité : les gens n’ont pas a manger, il n’y a pas d’hopital, pas d’ecole, pas d’electricté, pas d’eau etc...
    Le PUND ne regarde pas Ouaga 2000, les grands hotels, et les 4X4 qui sont dans la capitale pour changer son classement

  • Le 7 avril 2006 à 06:47, par Yousmi En réponse à : > Indicateur de développement humain : « Cauchemar pour le gouvernement, argument massu pour l’opposition »

    Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on règle le problème de la fièvre. Nous sommes malheureusement un pays d’attentistes. Pourquoi attendre chaque année que le Pnud publie son rapport pour qu’on commence à s’en préoccuper ? Voire pour qu’on suscite une étude contradictoire (avec le Bureau de Ouaga). Ces agences font avec ce qu’elles trouvent sur place. L’Insd n’a pas les moyens pour fournir les outils statistiques comme tous les personnes sérieuses le savent ; d’ailleurs la préoccupation des agents s’est comment se tirer de cet etouffoir. Si vraiment on veut affronter ce problème de données statistiques, Honnorable Député, faîtes ce que Ousmane Ouédraogo alors Ministre a voulu faire : donner les moyens à cette boîte et à d’autres pour donner la contradiction aux instances internationales, former des statisticiens, faîtes la promotion des données publiées au Burkina d’après des méthodes sicentifiques éprouvées... des choses simples sur lesquelles tous les honnêtes citoyens sont d’accord. Les écrits pour dénoncer, condamner.... ne valent pas un pet de mouche. Monsieur GOUNGOUNGA Cyril, Ingenieur Statisticien-économiste, député de son état qui a professé à l’UO, pourrait apporter les éclairages scientifiques nécessaires aux Honnorables, en dehors de toute considération partisane je crois...
    Arrêtons de nous moquer de l’intelligence humaine. Poonja Papaji nous que dit "Ta douleur vient que tu dépends du regard des autres, et que tu ne connais rien de ta beauté."

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