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Grippe avaire au Burkina : Le plan de risposte à l’épreuve

Publié le mercredi 5 avril 2006 à 07h28min

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Après le Nigeria, le Niger, l’Egypte, et le Cameroun, le Burkina est le 5e Etat africain à être atteint par le virus H5N1. L’annonce a été faite le 3 mars dernier. Gampéla, village de la banlieue Est de Ouagadougou, où une ferme est contaminée, constitue pour l’instant le seul foyer de la grippe aviaire.

Cette confirmation de l’existence de l’épizootie pourrait avoir d’énormes répercussions sur le secteur de l’élevage du pays. Les producteurs avicoles, qui avaient déjà du mal à écouler leurs produits, risquent, en effet, de voir leur situation empirer. Pourtant, ils (les producteurs) avaient commencé progressivement à sortir la tête de l’eau, après la période de vaches maigres due aux rumeurs sur la présence du virus. Rumeurs maintes fois démenties par les autorités .

a question a été abordée par le Premier ministre lui-même le 23 mars dernier, lors de son exposé devant le parlement, sur la situation de la Nation. A cette occasion, Paramanga Ernest Yonli, s’appuyant sur les résultats des tests effectués sur les volailles mortes à Bazoulé et dans d’autres localités, a insisté sur l’inexistence de l’épizootie dans le pays.

Avant lui , son ministre des Ressources animales, Tiémoko Konaté, avait dégusté, au cours d’une conférence de presse, de la viande de poulet pour rassurer les consommateurs. Si ces différentes opérations de relations publiques n’ont pas suffi à mettre fin à la crise de consommation du poulet, elles ont au moins contribué à la relative reprise des ventes de volailles ces derniers temps.

Aujourd’hui, avec la confirmation de la présence de la maladie, il faudra plus d’efforts aux autorités pour parvenir aux mêmes résultats. Car, la psychose, inexorablement, va s’emparer du milieu des consommateurs mais aussi de celui des producteurs qui risquent d’assister impuissants à la chute dramatique de leurs revenus. Le ministre Konaté, qui a déclaré l’existence officielle du H5N1 sur notre territoire, a annoncé dans la foulée, des mesures visant à le maîtriser.

Ainsi, le foyer de Gampèla sera isolé, désinfecté et ses volailles systématiquement abattues. De même, une vaccination anti- grippe aviaire sera menée sur un rayon de 3 km autour de la ferme contaminée, et des actions de confinement envisagées sur un diamètre de 10 km.

Mais, il reste que l’on peut s’interroger sur la fiabilité d’un tel dispositif, étant donné la capacité d’extension du virus. Il n’est donc pas exclu que d’autres régions du pays soient atteintes par la grippe, pendant tout le temps ( plus de 2 semaines) qu’a duré l’examen des prélèvements. Qu’ à cela ne tienne, l’épizootie étant déjà là, l’Etat a le devoir de faire face à la situation. Le Premier ministre n’avait pas manqué de mentionner, lors de son intervention devant l’Assemblée nationale, le plan de riposte du gouvernement qui, disait-il, était prêt à faire face à toute éventualité.

Le temps est donc venu pour ce plan, sur lequel beaucoup de choses ont été dites, de faire la preuve de son efficacité. Sa mise en oeuvre, dans tous les cas, devra s’appuyer sur l’information et la sensibilisation des populations. Sans une bonne politique de sensibilisation des citoyens, il serait très difficile de venir à bout de l’épizootie. Les comportements attendus des populations, dans le cadre de la lutte contre la maladie, sont tributaires des informations qu’elles recevront.

En outre, l’Etat doit veiller à l’application stricte des mesures indemnitaires annoncées en faveur des producteurs, pour éviter que certains ne soient tentés de vendre des volailles contaminées ou de les dissimuler. Mais, en attendant de voir ce qui sera fait concrètement, l’on peut déjà saluer les efforts de communication faits par le gouvernement , depuis la menace jusqu’à l’apparition de la grippe aviaire. Il convient cependant, de ne pas baisser la garde. Car, le plus dur ne fait que commencer.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2006 à 13:38, par Bambio Z. En réponse à : > Grippe avaire au Burkina : Le plan de risposte à l’épreuve

    Il ya des hommes aviaires(corrompus jusqu’aux couilles) ici au Burkina et celà ne défraie plus la chronique, ce n’est donc pas des poules aviaires qui nous empêcheraient de dormir et manger tranquille

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