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Championnat d’Afrique de boxe à Abidjan : Irissa Kaboré détrône Zorkhot Khaled

Publié le lundi 3 avril 2006 à 08h18min

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Mon adversaire va oublier sa boxe à Abidjan’’. Ces mots sont de Zorkhot Khaled lors de la pesée, le jeudi 30 mars 2006, dans les locaux de la société de sécurité. Mais le vendredi dernier, au palais des sports de Treichville, il a pu se rendre compte qu’Irissa Kaboré, son challenger, n’est pas n’importe quel boxeur

En effet, il a réussi a détrôné au prix de grands efforts le tenant du titre qui, a enregistré la troisième défaite de sa carrière professionnelle.

C’est un grand moment de bonheur que vient de s’offrir Irissa Kaboré dit le félin. Un de ces moments qui comptent dans la vie d’un pugiliste. Ils sont rares, alors il faut tirer tout le plaisir de son succès. Et de ce côté, on peut dire qu’il a tout mis en œuvre pour satisfaire à son devoir.

Irissa, qui vient d’épingler Zorkhot à son tableau de chasse, a fait ce qu’on attendait de lui. Ce n’est pas n’importe qui que vient de battre le poulain de Jean-Pierre Mahé. Et surtout, il n’a pas fait n’importe quoi face à un adversaire coriace qui compte désormais 21 victoires, dont 10 par K.O., et 3 défaites.

Vendredi soir, Irissa avec 69 kg à la pesée, a confirmé qu’il est redoutable puncheur, s’imposant aux points à l’issue des douze rounds (116 à 114) pour s’emparer de la ceinture que l’Ivoiro-Libanais détenait depuis 2002. Il a convaincu l’unique juge de la rencontre, le Béninois Apedo Magnus et le délégué Bayor Kelani, membre de la Confédération africaine de boxe (CAB) et président de la Fédération togolaise de boxe. Le public ivoirien, qui s’est tenu coi à l’annonce du verdict, a reconnu sportivement la défaite de Zorkhot.

Minuit sept minutes. Le tenant du titre sort le premier de son vestiaire. Il est en peignoir noir comme le plumage d’un corbeau. Etait-ce un mauvais présage ? Ses supporters l’acclament et scandent son nom. Derrière nous, un comité de soutien aux Eléphants de Côte d’Ivoire, fait du bruit avec des tam-tams.

Deux minutes plus tard, Irissa Kaboré sort à son tour d’un autre vestiaire. On entend de partout des hout ! En peignoir blanc, il garde son calme. Les deux boxeurs se présentent sur le ring. On leur présente des gants pour que chacun fasse son choix. Zorkhot choisit la couleur rouge tandis qu’ Irissa se contente de la couleur blanche.Le félin attaque en force

Minuit treize. C’est le début des hymnes nationaux. On exécute successivement ceux du Bénin, du Togo, du Burkina Faso et enfin de la Côte d’ivoire. Minuit vingt. C’est parti pour le championnat d’Afrique des poids super-welters. Dès le premier coup de gong annonçant le début du round, Irissa Kaboré se jette aussitôt dans la bataille.

Il prend Zorkhot de vitesse en plaçant des uppercuts et des crochets. Celui-ci, qui ne s’attendait pas à un tel scénario, est sérieusement secoué dans tous les sens. Il est même compté par le juge à un certain moment. La deuxième reprise sera encore éprouvante pour Zorkhot, qui est acculé de plus en plus.

Irissa, qui continue à afficher une étonnante maîtrise technique, donne du fil à retordre au tenant du titre, qui est en difficulté. On pense qu’il serait expédié au tapis même s’il régissait par à-coups. C’est à la troisième reprise qu’il est sorti du pays des songes pour ne pas laisser Irissa prendre l’avantage. Il a attaqué et placé des coups qui ont un peu fait tituber le challenger. A la 4e reprise, Zorkhot est présent dans le combat malgré la réaction du Burkinabè.

Après un bref passage à vide, Irissa disposant d’une plus grande allonge, bouge bien son buste. Zorkhot, lui, cherche à imposer la pression. Et lorsqu’il donne des séries, Irissa contre-attaque immédiatement. Contrairement à ce qu’on pensait, l’Ivoiro-Libanais n’est pas un boxeur fuyant. Sur la première partie du combat, il était un peu mené, mais, sur la deuxième, il a su se ressaisir pour relancer les choses.

Véritable encaisseur, il n’a ressenti aucune fatigue et tenait le coup. En fait, ce qui a fait la différence, c’est qu’Irissa s’est efforcé de boxer avec sa tête et de tenir la distance. A la 10e reprise, Zorkhot revient en force dans le combat en donnant davantage des coups. On a vu Irissa reculer et donner des sueurs froides à ses sympathisants. Après une onzième reprise équilibrée, la plupart des Libanais présents dans la salle se lèvent et applaudissent. Une façon de pousser leur compatriote à achever peut-être le travail.

Mais, dans un sursaut d’orgueil, Irissa, au cours du dernier round, met toutes voiles dehors. Comme pour démontrer qu’il a encore des ressources, il attaque tous azimuts en frappant haut avec sa droite. Zorkhot est étouffé par la puissance des coups de son adversaire. S’il avait enchaîné ce qu’il entreprenait, surtout qu’il a montré une condition physique insoupçonnée, Zorkhot aurait mis un genou à terre.

1 h 05. Fin du combat. Tout le public est debout et attend impatiemment le verdict qui tombe sept minutes après et il est en faveur d’Irissa Kaboré. Pendant que les Burkinabè jubilent, la forte colonie libanaise quitte la salle avec amertume. Après Dramane Nabaloum dit ‘’Boum-Boum’’, Irissa vient d’offrir au Burkina Faso une autre ceinture continentale. En gravissant les marches, il a étoffé son palmarès déjà riche.

De notre envoyé spécial à Abidjan Justin Daboné

Observateur Paalga

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