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Contrefaçon de motos : Les « vérités » du PDG du groupe OBOUF

Publié le samedi 1er avril 2006 à 08h55min

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Boureima Ouédraogo "OBOUF"

Suite à des accusations de contrefaçon portées contre la société « Access motos » du groupe OBOUF, le premier responsable du groupe, M. Boureima Ouédraogo réagit : « Nous exerçons en toute légalité sous l’autorisation de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle OAPI ».

Sidwaya : Depuis combien de temps êtes-vous dans la vente de motos ?

Boureima Ouédraogo (PDG groupe OBOUF) : OBOUF. Nous nous sommes lancé dans le commerce des motos chinoises depuis plus de 3 ans. Etant ambitieux, nous avons demandé et obtenu auprès du ministère du Commerce, un agrément pour installer une unité de montage.

A l’heure actuelle, nous avons déjà acheté tout le matériel approprié pour l’unité de montage de motos. Dans la zone de Kossodo, un terrain nous a été octroyé pour l’implantation de ladite unité de montage.

Mais en attendant que cela soit effectif, nous importons les motos de Chine. En plus de Ouagadougou, nous avons à Lomé au Togo, une représentation.

S. : Quelles sont les marques de motos que vous commercialisez ?

B.O : C’est essentiellement la marque « Access » que nous commercialisons. Nous avons l’exclusivité, le monopole de la distribution de la marque « Access » au Burkina Faso. Notre représentation à Lomé aussi vend des motos de marque « Access » au Togo.Toujours, dans notre volonté d’évoluer en toute légalité, nous avons fait enregistrer par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), la marque « Access ». Nous sommes également en train de procéder à l’enregistrement de quelques modèles. La marque, est bel et bien « Access » mais il y a plusieurs modèles. C’est ainsi que depuis 2004, nous avons obtenu de l’OAPI, l’enregistrement du modèle « Best » en Access.

S. : Quels sont les différents modèles de la marque « Access » que vous commercialisez ?

B.O : Nous commercialisons plusieurs modèles de la marque « Access ». Il s’agit entre autre de « Access Best », « Access Fresh », « Access CY-80 » , « Access Y-B 100 » ; « Access Prestige », « Access Elégance », « Access X-5 »... Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour développer ce business dans la transparence la plus totale. Dans ce domaine uniquement, notre chiffre d’affaires est d’environ un milliard de F CFA.

S. : Comment se porte le marché de la moto ?

B.O : Le marché de la moto à l’heure actuelle se caractérise par le cafouillage. Mais, il reste que c’est un domaine porteur, car le Burkinabè est vraiment un grand consommateur de motos. La moto est le moyen de déplacement le plus utilisé par la majorité des Burkinabè.

S. : Vous êtes accusé de contrefaçon à travers le modèle « Best » que répondez-vous ?

B.O : Je suis choqué. Je vous avoue qu’à la lecture de l’article paru dans le Sidwaya du mardi 21 mars 2006, j’ai été scandalisé. J’apprécie les efforts de la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) et les actions des services de la douane en ce qui concerne la saisie des motos non dédouanées. Je considère que les actions conjuguées de ces deux structures vont nous permettre de contrôler le marché, d’apporter aux Burkinabè ce qu’il leur faut à un juste prix. Ainsi, je suis surpris de lire dans le journal que des motos d’OBOUF ont été saisies et ses magasins scellés.. J’ignore totalement à quoi on veut faire allusion. Tout ce que je sais, c’est que la Coordination de lutte contre la fraude a effectué un contrôle de routine dans ma boutique, il y a une semaine de cela, pendant que j’étais en Tunisie. A mon retour, on m’a signifié que la Coordination est passée et que les agents ont demandé à connaître le nombre de motos « Access Best » dans le magasin. Ces motos, je crois, étaient au nombre de 14 et la coordination à demandé à ce qu’on leur envoie les documents. Nous nous sommes exécuté avec plaisir et célérité. En plus des documents demandés, nous avons apporté d’autres qui faisaient ressortir les différentes opérations de dédouanement que nous venons d’effectuer à hauteur d’une soixantaine de millions de F CFA et réglées avec des chèques certifiés.

Nous exerçons dans la légalité. Comme dit tantôt, nous avons enregistré auprès de l’OAPI la marque « Access » et le modèle « Best ». Nous avons des documents en notre possession. J’ai donc été surpris de ce qui a été dit dans le journal. Je reconnais que dans un domaine très concurrentiel, on se joue parfois des tours mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin jusqu’à planter un couteau dans le cœur du concurrent. Les faits réels dans cette affaire sont que mon magasin n’a pas été scellé, et il n’y a pas de motos contrefaites chez OBOUF.De même, aucune moto n’a été saisie puisque j’ai toujours été en règle.Dans la même logique, quand je me suis rendu au siège de la coordination nationale de lutte contre la fraude, aucun agent n’a reconnu avoir dit quelque chose sur des motos de contrefaçon trouvée chez moi.

Sidwaya : Comment avez-vous réagi après la lecture de l’article ?

B.O : Etant donné que les accusations portées contre mon groupe ont été proférées par la Coordination nationale de lutte contre la fraude et la société Mégamonde, j’ai voulu savoir si la coordination est actionnaire à Mégamonde ou si la Coordination est une filiale de Mégamonde. J’ai été rassuré qu’il n’en est rien... Les mots me manquent pour vous exprimer ce que je ressens après de telles accusations portées contre mon groupe. Les accusations proférées dans le journal sont de nature à discréditer ma personne et mon groupe. J’ai toujours eu du respect pour M. Nasser Basma de Mégamonde. Au début, quand je me lançais dans le commerce des motos, il est venu me proposer d’être son distributeur. Sans doute qu’il s’est senti menacé. Mais je n’ai pas voulu travailler avec lui. Je lui ai fait remarquer que je suis de loin son aîné et que dans le commerce, j’ai plus d’expérience que lui. Mais je ne pouvais pas m’imaginer qu’un jour viendra où cette personne que j’ai toujours respectée et qui m’a aussi souvent respecté va s’en prendre à moi de telle sorte. C’est regrettable que des opérateurs économiques qui contribuent modestement au développement de leur pays soient traités aussi éhontement.Pourtant,j’ai toujours eu du respect pour mes concurrents.

S. : Confirmez-vous que vous vendez le modèle « Best » au Burkina Faso en toute légalité ?

B.O : Oui ! le groupe OBOUF, notamment la section « Access motos » commercialise le modèle Best au Burkina Faso en toute légalité. On peut produire les documents. L’institution qui a donné le droit à Mégamonde de vendre « JC Best » est la même qui a autorisé le groupe OBOUF à travers « Access motos Lomé » à vendre « Acces Best ». Je précise que « Acces Best » n’est pas du « JC Best » et moi je n’ai pas dans mes magasins des motos contrefaites. Nous avons des documents en règle. Toute personne qui désire prendre connaissance desdits documents peut s’adresser à nos services... pour les déclarations dans le journal « trop c’est trop ». Cette fois-ci, M. Nasser Basma est allé trop loin.Si lui peut se permettre de tout mélanger au Burkina Faso et retourner tranquillement chez lui ou aller s’installer ailleurs, moi je ne peux le faire. Je crois que Nasser Basma devrait, comme tous ses autres frères de même nationalité que lui,travailler honnêtement.

S. : L’autorisation qui a été délivrée par l’OAPI à Acces moto Lomé de commercialiser « Acces Best » est-elle valable au Burkina Faso ?

B.O. : Quand on dit OAPI, c’est de 16 pays qu’on parle. Cela signifie que si vous enregistrez une marque au Cameroun, l’acte est valable dans l’ensemble des 16 pays. Donc l’autorisation accordée par l’OAPI, à Access moto Lomé est valable dans les 16 pays de l’OAPI. Et mieux, nous avons enregistré « Best » en Chine. Nous avons les documents... A mon avis, celui qui refuse la concurrence ne doit pas faire les affaires. Je suis celui-là qui a révolutionné les prix des motos chinoises au Burkina Faso. Bien avant que j’intervienne dans le domaine, des motos achetées à 200 ou 300 dollars en Chine étaient revendues entre 750 000 et 800 000 F CFA au Burkina Faso. Mon ambition dans le domaine est la suivante : « 12 millions de Burkinabè, 12 millions de motos Access ». Qu’est-ce qu’il faut faire pour y parvenir ? A mon sens, il faut proposer des produits de qualité à nos concitoyens à moindre coup. C’est une façon pour nous de lutter contre la pauvreté. Ainsi, à l’occasion de la Journée internationale de la femme en 2003, nous avons vendu des motos Acces à 400 000 F CFA toutes taxes confondues. Nous avons fait chuter les prix et nos concurrents ont suivi. Nous faisons tout pour mettre nos clients à l’abri des surprises désagréables telles que les saisies opérées par la police et la douane. Nous offrons la possibilité à nos clients d’entreprendre à leur place les démarches en vue de l’obtention de la carte grise. Ainsi, vous ne verrez pas une seule moto Access achetée dans la boutique OBOUF à Ouagadougou confisquée par qui que ce soit. Pourtant tout le monde sait comment les pauvres consommateurs qui ont acheté des motos d’une certaine marque souffrent pour se faire établir des papiers. Au lecteur de juger. La coordination est là pour tous et non pour Mégamonde seulement. Ce n’est pas la première fois que cette structure nous parle de motos Best enrégistrées à l’OAPI par Mégamonde.

Soignons sérieux et ne nous laissons pas abattre par les trafics d’influence, surtout pas de la part de M. Nasser Basma qui dit toujours à qui veut l’entendre qu’il est protégé par les premiers responsables de ce pays. S’il y a des fraudeurs dans ce pays, c’est bien Mégamonde, Simmo et non le Groupe OBOUF travaillons pour construire ce pays et que c’est même un devoir pour nous de le faire. Personne ne viendra construire ce pays pour nous.

OBOUF n’est pas en transit au Burkina Faso. Je dis à celui qui veut l’entendre que hier Mégamonde a attaqué OMAHA et CTI. Aujourd’hui , il s’en prend à mon groupe. Je croîs que le premier responsable de ce groupe ignore que nous sommes dans un monde de concurrence.

Cheick Aly Koné, (Conseiller juridique du groupe OBOUF) : Par rapport à l’accusation de contrefaçon, j’ai lu dans le journal qu’il a été demandé au groupe OBOUF depuis 2005 de cesser de commercialiser des motos sous l’appellation « Best ». J’avoue que c’est écœurant. Notre demande d’enregistrement au niveau de l’OAPI date de juin 2004. La procédure a été longue. C’est finalement en février 2005 que le groupe a reçu l’autorisation de commercialiser « Best moto ». L’enregistrement a été fait et en Chine et à l’OAPI. Je trouve alors regrettable qu’un concurrent se lance dans de telles accusations sans prendre le temps de procéder à des vérifications. C’est dommage que la plupart des accusations aient été faites sous le couvert de la Coordination nationale de lutte contre la fraude qui pourtant fait toujours son travail de façon équitable.A la lecture des accusations , nous sommes rentré en contact avec la Coordination nationale de lute contre la fraude pour comprendre ce qui se passe.C’est ainsi que la Coordination a décliné toute responsabilité quant à ce qui a été dit dans le journal.

Elle reconnaît seulement qu’un de ses agents est passé chez OBOUF pour une simple visite de routine... Tous les documents dont je vous parle ont été mis à la disposition de la Coordination... Je trouve que l’acte posé par Mégamonde est pire que la concurrence déloyale. C’est une atteinte à l’intégrité et à l’image du groupe OBOUF.

Interview réalisée par Issa SOMA
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2006 à 02:55, par konbossimodo En réponse à : > Contrefaçon de motos : Les « vérités » du PDG du groupe OBOUF

    Chers compatriotes, en ecoutant le pdg OBOUF,je pense que nos autorites doivent les pieds ferme sur terre ,car nous les patriotes je dis bien nous les patriotes on s’en fou de magamonde ainsi que ses amis(es) a demi patriote qui ne pense qu’a leur poche ;il faut faire tres attention a ses oiseaux voyageurs porteur de grippe aviaire marchants de tracasseries de haine corruption etc...
    Le bon exemple c’est OBOUF,et nous savons tous que megamonde ne fabrique pas de motos au burkina faso mon pays et celui de OBOUF et son groupe .
    Encore aux responsables burkinabe de preter oreille parce que le jour qu’il aura le ral-bol personne ne dormira tranquile dans ce pays "tolerance n’est pas bete"

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