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Discours de P. Ernest Yonli sur la situation de la nation

Publié le vendredi 24 mars 2006 à 11h43min

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Paramanga Ernest Yonli

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’objectif poursuivi par le constituant burkinabè en instituant le discours sur l’état de la Nation est de créer un cadre permettant au gouvernement de rendre compte à l’ensemble des citoyens, à travers la représentation nationale, de la gestion des affaires publiques, au moment même où celle-ci tient sa première session de l’année.

Vous me permettrez Monsieur le Président, au début de mon propos, de vous remercier pour les mots très aimables que vous avez eu à mon endroit et à celui de l’équipe gouvernementale que j’ai l’honneur de conduire, à l’ouverture de la présente session le 1er mars dernier. Le Gouvernement se félicite du soutien dynamique que la représentation nationale apporte à son action, dans le respect de la diversité des opinions et de l’indépendance de nos Institutions.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le bilan que je m’en vais vous présenter de la gestion des affaires de notre pays pour l’année 2005 est aussi le vôtre, de votre institution et de l’ensemble de nos forces vives, engagées solidairement dans les combats pour l’émergence de notre pays sur le continent et dans le Monde.

Ce bilan est aussi le dernier consacré à la mise en œuvre du programme du septennat du Président du Faso, Son Excellence Blaise COMPAORE, le Programme pour le Développement Solidaire. Permettez-moi de lui renouveler, en mon nom et en celui du gouvernement notre ferme engagement à ses côtés dans l’accomplissement de sa très haute charge.

Monsieur le Président,

Je puis vous assurer avec force, de mes sentiments de respect, de confiance et d’estime pour la détermination et le dévouement avec lesquels vous, Monsieur le Président et l’ensemble des parlementaires, vous vous acquittez de votre noble mission.

Sous l’impulsion de nos actions collectives, le Burkina Faso connaît des progrès notables. Notre pays change rapidement et évolue profondément. Nous avons le devoir de faire plus et de faire mieux pour le bien être commun et individuel des burkinabè.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Votre session se tient à un moment où les préoccupations sanitaires occupent le devant de la scène. Il s’agit principalement de la grippe aviaire et de l’épidémie de la méningite.

S’agissant de la menace de la grippe aviaire car, à l’heure où je vous parle il s’agit toujours d’une menace, aucun cas de grippe aviaire n’ayant été déclaré sur le territoire national, face donc à la menace de la grippe aviaire et de ses éventuelles conséquences sur les plans sanitaire, zoo sanitaire et économique, la mobilisation des pouvoirs publics est totale. Des mesures énergiques ont été prises pour protéger notre pays contre l’introduction de la maladie et pour éradiquer tout foyer éventuel. J’en appelle à la vigilance et à l’esprit de responsabilité qui doivent animer chaque citoyen, afin de compléter de façon rigoureuse les efforts entrepris par le Gouvernement et ses partenaires techniques et financiers.

S’agissant de l’épidémie de méningite, elle frappe certains districts sanitaires de notre pays. J’exprime la compassion du gouvernement à toutes les familles affectées par la maladie. La promptitude de notre réaction conformément au plan de riposte qui a été élaboré à cet effet, a permis d’avoir des résultats rapides et je peux affirmer qu’aujourd’hui, la situation est sous contrôle.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Moderniser les modes de fonctionnement et de gestion de l’Etat pour améliorer le service rendu aux usagers, contribuer à une utilisation plus performante des deniers publics et mobiliser les agents publics ont été, depuis des années, les objectifs que le Gouvernement s’est fixés et qu’il poursuit sans relâche.

Convaincu que la Réforme Globale de l’Administration Publique dont les textes fondateurs ont été adoptés en 1998 fournit le cadre approprié pour une transformation qualitative de notre administration, le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour sa mise en œuvre dans un esprit de consensus social large.

C’est pourquoi, en relation avec les syndicats, nous avons entrepris la relecture de la loi n° 013/98/AN du 28 avril 1998 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction Publique. En aboutissant à l’adoption de la loi n° 019-2005, nous avons résolu de nombreux points de divergence avec les organisations syndicales et institué de nouveaux avantages au profit des agents publics, dont l’indemnité de départ à la retraite.

Outre la poursuite de l’adoption des textes et des mesures d’application de la réforme et consécutivement au report de la date d’entrée en vigueur du nouveau système d’évaluation des agents publics, le Gouvernement a décidé de constater les avancements des années 2003, 2004, 2005 et 2006 à l’ancienneté.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Notre pays s’est doté, au cours de l’année 2005, d’une nouvelle politique nationale de bonne gouvernance.

La bonne gouvernance aide à renforcer la démocratie et les droits de l’homme, à promouvoir la prospérité économique et la cohésion sociale.

La bonne gouvernance que nous travaillons à enraciner dans nos institutions, est un élément essentiel dans la lutte contre la pauvreté et dans le renforcement de la confiance des citoyens dans l’action de l’administration et de l’Etat.

C’est pourquoi, le processus d’opérationnalisation de cette politique à travers l’adoption du dispositif institutionnel et du premier plan d’action est d’ores et déjà en chantier.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’année 2005 a été pour la presse une année de défis à travers l’organisation et la couverture de grandes manifestations et en particulier de l’élection présidentielle du 13 novembre. Ces défis, la presse burkinabè les a admirablement relevés avec professionnalisme, dans l’observance des règles de l’éthique, de la déontologie et dans le respect de l’équilibre de l’information.

Au-delà de la crédibilité et de la maturité chaque jour affirmées de la presse burkinabè, c’est notre démocratie qui s’enracine et se renforce dans le terreau du pluralisme des idées et des opinions.

Dans la logique du renforcement des médias, le secteur de l’information a fait l’objet d’une attention particulière au cours de l’année 2005. Il est en effet important de souligner le bond prodigieux que nous venons de réaliser avec l’achèvement de la couverture télévisuelle du territoire, ainsi que la mise sur satellite des émissions de la télévision nationale.

Des initiatives bénéfiques sont également développées pour les autres médias publics en l’occurrence la radiodiffusion et les éditions Sidwaya. Il en est de même pour les médias privés dont une cinquante d’organes, ont bénéficié en 2005 de la subvention de l’Etat, d’un montant de 150 millions de F CFA.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Dans le Burkina Faso moderne que nous construisons patiemment, nous sommes indéfectiblement attachés aux valeurs de notre République. Ces valeurs, il ne faut pas seulement les proclamer, il faut les faire vivre au quotidien.

La loi, qu’elle protège ou qu’elle punisse, est au cœur de la République. Elle est la condition de la paix que nous devons garantir à nos concitoyens. Son application et son respect ne souffrent et ne doivent souffrir de notre part, ni de compromis, ni d’état d’âme.

Garants du bien commun qui doit s’affirmer par-dessus les intérêts particuliers, nous avons toujours veillé à ce que l’Etat, dans les domaines régaliens que sont la justice et la sécurité, montre qu’il défend les intérêts de nos concitoyens et qu’il répond à leurs attentes.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Face à la délinquance et au grand banditisme qui traumatisent nos paisibles populations, les enjeux, ces dernières années, pour le Gouvernement étaient clairs : construire des forces de sécurité modernes, adaptées aux formes contemporaines de délinquance, répondant aux attentes de nos concitoyens et perçues comme le protecteur de leurs libertés.

Dans ce domaine, comme dans de nombreux autres, la constance et la détermination du Gouvernement donnent des résultats.

En lutte contre le grand banditisme avec les moyens dont nous disposons, nous avons su inverser une tendance jusque là inquiétante et nous avons créé une dynamique que nous avons poursuivie au cours de l’année écoulée, par l’adoption du décret portant création et fonctionnement des comités locaux de sécurité et du plan d’action de mise en œuvre de la police de proximité.

Dans la province pilote du Kouritenga, 210 comités locaux des communes et villages ont été installés en juillet 2005, consacrant la mobilisation de 1.890 citoyens à la gestion collective des questions de sécurité. Le 21 février 2006, ce sont 2.108 comités locaux de sécurité qui ont été installés dans les régions du Centre Est, du Centre Sud et de l’Est.

Ainsi, notre refus de tout fatalisme, de toute idée d’impuissance face au grand banditisme a fait baisser le nombre d’attaques à main armée, qui est passé de 13 cas en moyenne par mois en 2004, à 2 cas en moyenne par mois au dernier trimestre 2005. Ces résultats remarquables nous poussent à aller encore plus loin car, en matière de sécurité, rien n’est jamais définitivement gagné et aucune garantie n’est de trop.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

La lutte contre la délinquance passe également par une justice rapide, efficace et humaine.

En effet, il appartient à l’institution judiciaire de garantir l’ordre public en apportant une réponse pénale adaptée et de protéger la société contre toutes les formes de délinquance. La politique du Gouvernement en la matière est restée invariable. Il faut que l’ordre républicain soit assuré, que les victimes soient protégées et que les auteurs de crimes et de délits aient la certitude d’être jugés et punis pour leurs actes.

C’est pour répondre à cette exigence de justice manifestée par nos concitoyens, et pour consolider la place et le rôle de l’autorité judiciaire au sein des institutions démocratiques que s’est poursuivie, en 2005, la mise en œuvre du Plan national pour la réforme de la justice 2002-2006, et sa phase de consolidation 2007-2009 est actuellement en élaboration.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le combat pour les droits humains est difficile.

Dans ce domaine, les défis à relever sont nombreux. C’est pourquoi, le Gouvernement a un immense devoir et fait de la promotion des droits humains une priorité.

Au cours de la période écoulée, la poursuite de la mise en œuvre des programmes d’actions s’est articulée notamment autour des domaines de la promotion et de la protection des droits humains, sans relâcher nos efforts visant le développement et l’enracinement d’une véritable culture citoyenne et démocratique.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Fidèle à la vision du Président du Faso, le Gouvernement a toujours défendu une ambition, celle de donner à notre pays la place qui lui revient sur la scène internationale et de porter loin notre combat pour une communauté internationale active et solidaire.

Je puis vous assurer que l’étoile du Burkina Faso brille et cela nous vaut de nombreuses retombées positives. Pour ne citer que quelques exemples, notre pays est inscrit sur les 18 pays devant bénéficier de la réduction de la dette et notre éligibilité au Millenium Chalenge Account des Etats-Unis d’Amérique, est une réalité depuis décembre 2005. En outre, l’Union Européenne nous a octroyé une enveloppe additionnelle et exceptionnelle de 100 milliards de FCFA au niveau du neuvième FED.

En plus de ses missions traditionnelles qu’elles accomplissent de manière rigoureuse et républicaine, je me réjouis de la contribution admirable de nos forces armées nationales et de nos forces de sécurité au rayonnement international de notre pays, à travers notamment les opérations de maintien de la paix dans de nombreux pays du monde.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Les performances macroéconomiques de notre pays en 2005 sont positives. Cet acquis est réel en dépit de la persistance d’un climat peu favorable pour les exportations des matières premières de base, notamment la détérioration des termes de l’échange et de fortes poussées inflationnistes, consécutives à la baisse de la production de la campagne agricole 2004/2005 et à la hausse du prix des produits pétroliers.

En effet, la croissance du PIB réel qui était de 4,8% en 2004, a atteint 7,5% en 2005, améliorant ainsi le PIB réel par habitant de 2,6 points.

L’analyse de l’impact de la croissance sur la réduction de la pauvreté montre que les effets cumulés de la croissance économique observée en 2003 (8%), 2004 (4,6%) et 2005 (7,5%), ont contribué à une réduction de l’incidence globale de la pauvreté. Ainsi, malgré la hausse des prix et les contraintes exogènes, l’on observe une tendance à la baisse de l’incidence de la pauvreté rurale et urbaine de l’ordre de 5 points, passant de 46,4 % en 2003, à 41,4 % en 2005.

Selon les catégories socio-économiques, les revenus des agriculteurs ont augmenté de 5,6% pour les vivriers et de 12,8% pour les agriculteurs de rente. De même, les revenus des ouvriers agricoles se sont améliorés de 2,7%.

Au cours de l’année 2005, le Gouvernement a poursuivi et renforcé ses efforts de maîtrise des grands équilibres macroéconomiques et budgétaires et a engagé plusieurs réformes visant à atteindre les critères de convergence de l’UEMOA.

Le budget 2005 a été exécuté convenablement malgré la persistance des chocs exogènes. Les recettes courantes de l’Etat ont progressé de 3,9% entre 2004 et 2005.

Cependant, la recherche de l’équité dans les opérations fiscales reste une préoccupation du gouvernement. Les efforts ont été poursuivis pour améliorer la collecte de l’impôt progressif sur le revenu. L’accent a été mis sur les contribuables des secteurs formel et informel des zones urbaines, étant donné le fort taux de pauvreté dans les zones rurales.

A fin décembre 2005, sur la base des données disponibles, le niveau de recouvrement des recettes totales se chiffre à 547 milliards 890 millions de francs CFA avec un taux de réalisation de 68,9% par rapport aux objectifs globaux fixés en début d’année. Ce niveau affiche une hausse de 9,7% comparativement aux niveaux de mobilisation constatés à la même période en 2004.

Ces résultats sont soutenus en grande partie par les recettes fiscales qui ont progressé de 8,8% en glissement annuel, imputables essentiellement aux taxes sur les biens et services, l’impôt sur les revenus et bénéfices, et les droits et taxes sur les importations qui ont connu des taux de croissance respectifs de 5,3% ; 8,6% et 14,5%. Toute chose qui traduit la bonne tenue des recettes intérieures dont le niveau est en nette amélioration par rapport à celui des années précédentes, grâce à la conjugaison de nombreux efforts consentis par les régies de recouvrement des recettes.

Les dépenses publiques ont été maîtrisées au cours de l’année sous revue passant de 21,2% du PIB en 2004, à 20,6% en 2005. Au 31 décembre 2005, les dépenses effectuées se chiffraient à 641 milliards 300 millions de francs CFA, pour une prévision révisée de 796 milliards 190 millions de francs CFA, soit un taux d’exécution financière de 80,5%.

Le taux d’investissement est resté quasiment stable :19,9% du PIB en 2004 et 19,7% en 2005. Des efforts particuliers ont été faits pour canaliser les ressources vers les zones les plus pauvres afin de renforcer l’accès des populations aux services sociaux de base. Les allocations budgétaires des secteurs sociaux en 2005, hors PPTE et projets sur financement extérieur, ont été de 14% pour l’éducation de base et 10,3% pour la santé, ce qui dépasse largement les normes requises par l’initiative 20/20 pour les secteurs sociaux.

Au 31 décembre 2005, les appuis budgétaires déboursés se sont élevés à environ 93 milliards 50 millions de francs CFA, soit 99,1% du total programmé, et près de 75% de ce montant a été versé au cours des trois premiers trimestres de la même année.

Dans le domaine de la dette publique, les travaux de contrôle et de régulation de notre rythme d’endettement public exercés par le Comité National de la Dette Publique, ont permis de maîtriser le rythme de notre endettement, dans le respect de nos engagements avec nos partenaires au développement.

A la fin 2005, l’encours de la dette publique s’élevait à 1068 milliards 978 millions de F CFA, constitué de 5,7% de dette intérieure (61,058 milliards) et de 94,3 % de dette extérieure (1007,92 milliards), cela s’entend hors annulation d’une partie annoncée par nos partenaires. Le Burkina Faso n’accuse aucun arriéré de paiement à ce jour.

En matière de respect des critères de convergence de l’UEMOA, notre pays a satisfait en 2005 à 50% des critères de premier rang, notamment la non-accumulation d’arriérés de paiement et le ratio encours total de la dette sur PIB nominal.

L’évaluation de la situation extérieure en 2005 a montré que la balance commerciale du Burkina Faso est restée déficitaire. Elle s’est même dégradée, passant de moins 244,7 milliards de francs CFA en 2004 à moins 252,9 milliards en 2005. L’influence des chocs exogènes a été prépondérante, notamment la chute drastique des cours mondiaux du coton et la forte hausse du prix du baril de pétrole.

Néanmoins, grâce à une bonne progression des transferts publics (+7,7%), le déficit du compte courant extérieur a baissé, passant de 13,2% du PIB en 2004 à 11,3% en 2005.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le secteur minier de notre pays connaît un regain de vitalité. En effet, le nombre de titres miniers et d’autorisations d’exploitation est passé de cent (100) en 2004, à cent trente trois (133) en 2005, soit une progression de 33%.

Durant l’année écoulée, le Gouvernement a procédé au lancement des travaux de construction de trois (03) mines. Il s’agit de la mine de Taparko dans le Namemtenga, celle de Kalsaka dans le Yatenga et celle de Youga dans le Boulgou. Dès leur entrée en production, les trois (03) mines produiront annuellement 8,5 tonnes d’or, créeront 864 emplois et contribueront pour 4 milliards de francs CFA de recettes directes annuelles au trésor public.

Nous avons également accru nos efforts dans le domaine de l’énergie. Ainsi, dans le cadre du Projet de Développement du Secteur de l’Electricité (PDSE) que j’ai lancé le 14 mars dernier, 80 milliards de francs CFA ont été mobilisés pour notamment réaliser courant 2006 la ligne d’interconnexion Bobo-Dioulasso - Ouagadougou et renforcer les capacités de production du Centre Régional de Consommation de Ouagadougou, par la mise en place de trente deux (32) Méga Watts de puissance thermique de production. Dans la même dynamique, la capacité de production du Centre Régional de Consommation de Ouahigouya a été renforcée par la mise en service de la Centrale Ouahigouya II.

Le démarrage effectif des activités du Fonds de Développement de l’Electrification, destiné à accroître de façon significative l’accès des populations des zones rurales à l’électricité, a été d’un apport substantiel dans la politique d’électrification du Burkina Faso. Ainsi, dix sept (17) nouvelles localités ont été électrifiées, portant ainsi le taux d’accès à l’électricité au-dessus de nos prévisions de 15 % en fin 2005. Vingt quatre (24) autres localités dont les travaux sont en cours seront mises en service en 2006.

L’ouverture opérée dans le domaine de l’électrification à travers la nouvelle loi sur l’électricité, a permis l’émergence de nouveaux opérateurs privés nationaux, qui assurent la production et la gestion de l’électricité dans plusieurs localités du pays.

Pour le sous-secteur des hydrocarbures, l’augmentation sans commune mesure des prix des produits pétroliers depuis 2004 a eu un impact certain sur le budget des ménages. Ainsi, le prix du baril est passé de 38 dollars en 2004, à 60 dollars en 2005, soit une augmentation d’environ 58 %. Les mesures prises par le Gouvernement pendant la même période ont permis de contenir l’évolution des prix à la pompe à 25%.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Pour donner une nouvelle impulsion au secteur industriel, le Gouvernement a opté pour une stratégie globale qui concilie les nécessités de réformes structurelles et de redressement de l’économie, avec pour objectif la compétitivité des entreprises.

Dans la perspective de promouvoir de nouveaux investissements, outre les mesures incitatives prises dans le cadre de la politique de soutien au secteur productif à travers l’agrément des entreprises au code des investissements, nous avons accompagné activement la création de la Société Burkinabè des Fruits et Légumes (SOBFEL), par une prise de participation au capital et la restructuration de certaines unités existantes. L’année 2005 a enregistré le démarrage de onze (11) unités industrielles pour un montant d’investissement de 14,6 milliards et 678 emplois créés.

Outre la modernisation et le renforcement des infrastructures de facilitation des activités économiques, des actions de réhabilitation du tissu industriel ont été également menées et ont conduit à la création de la Société de Gestion de l’Abattoir de Ouagadougou (SOGEAO) et à la remise en marche de l’ex Faso Fani, sous le nom de Fasotex. Les premiers produits de cette dernière unité sont attendus incessamment sur le marché.

Dans la même dynamique, les Grands Moulins du Burkina (GMB) en arrêt depuis 2003 ont trouvé un repreneur. La nouvelle société GMB démarrera ses activités dans le premier semestre de l’année 2006.

Enfin, dans le cadre du processus de réhabilitation du Marché Central Rood Woko de Ouagadougou, l’Etat et le partenaire technique principal, à savoir l’Agence Française de Développement (AFD), ont confié la maîtrise d’ouvrage à la Commune de Ouagadougou. Pour permettre d’engager les études techniques et les travaux de démolition prévus pour septembre 2006 au plus tard, le Gouvernement a mis à la disposition de la commune, une première enveloppe financière de 500 millions de F CFA.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le secteur des télécommunications a enregistré au cours de la période écoulée d’importantes avancées.

Des efforts ont notamment été faits dans la poursuite du renforcement des capacités physiques de l’infrastructure nationale de l’information et de la communication, à travers la modernisation du réseau des transmissions internationales et du renforcement des capacités des liaisons d’accès à Internet à très haut débit.

C’est ainsi que le raccordement du Burkina au câble sous marin SAT 3, pour un meilleur accès au réseau mondial Internet, a permis de porter la bande passante à 72 mégabits par seconde en fin 2005, contre 38 mégabits en fin 2004.

L’année 2005 a vu l’installation de 10.732 lignes téléphoniques fixes, portant ainsi le parc à 91.000 lignes principales, contre un parc de 85.000 lignes en fin 2004. En matière de téléphonie mobile, les efforts déployés par les opérateurs ont entraîné une progression de 30%, permettant ainsi d’atteindre 630.000 abonnés contre 485.000 en fin 2004.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Convaincu du rôle que joue le commerce international dans la promotion du développement économique et la réduction de la pauvreté, nous avons consacré l’année 2005 au renforcement de la promotion commerciale, à la défense des intérêts commerciaux de notre pays, pour permettre notamment à nos opérateurs économiques de bénéficier des opportunités offertes par notre éligibilité à l’AGOA (African Growth and Opporunity Act).

L’année 2005 a permis également de faire avancer le dossier « coton » au niveau des négociations commerciales multilatérales de l’OMC. Dans ce domaine, il convient de saluer ici les engagements personnels de Son Excellence Monsieur le Président du Faso et de tous ses pairs, qui ont été déterminants dans le règlement de ce dossier. Dores et déjà, nous nous félicitons de la récente décision du Gouvernement américain de supprimer d’ici août 2006 les subventions à l’exportation des Etats-Unis.

Au niveau commercial, notre action a consisté à renforcer l’image du Burkina Faso en participant activement à la réalisation de missions commerciales que j’ai personnellement conduites. Nos chefs d’entreprises ont eu des contacts fructueux et des protocoles d’accords de partenariat sont déjà signés pour certains projets présentés et leur mise en œuvre se poursuit avec satisfaction.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

En vue de rendre l’environnement des affaires plus favorable, le gouvernement s’est engagé à simplifier les formalités et procédures de création d’entreprises et de réduction des délais. Depuis le 21 juin 2005, le nombre de formalités administratives de création d’entreprises est passé de huit (8) à quatre (4). La création du Centre de formalités des entreprises de Ouagadougou qui est opérationnel depuis le 9 janvier 2006, a permis de réduire les délais de création de trois (3) semaines à une semaine.

Pour une concurrence saine et loyale et pour la protection du consommateur, des actions audacieuses ont été menées pour l’assainissement des affaires et pour une lutte résolue contre la fraude.

Le Gouvernement accorde une attention particulière à la promotion et au développement du secteur de l’artisanat dont la contribution à l’économie nationale est remarquable.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’année 2005 a connu une situation alimentaire particulièrement difficile pour l’ensemble du pays.

C’est ici le lieu pour moi de saluer l’esprit de solidarité grâce auquel, plus de 40 000 tonnes de vivres ont pu être distribuées gratuitement ou vendues à prix social aux populations les plus touchées.

Face à la persistance des intempéries et au retour cyclique des calamités, le Gouvernement a poursuivi et intensifié les activités visant l’amélioration de la sécurité alimentaire.

Pour la campagne 2005-2006, la pertinence des différents appuis aux activités de production, couplée avec une pluviométrie jugée assez satisfaisante, s’est soldée par un bilan céréalier prévisionnel excédentaire à près de 43 %. Les disponibilités céréalières totales s’élèvent à 3 701 391 tonnes, se décomposant en 3 422 416 tonnes de production disponible, 37 083 tonnes de stocks initiaux et 241 892 tonnes de prévision d’importation et d’aide alimentaire.

Quant à la production cotonnière, environ 750 000 tonnes de coton ont été produites faisant du Burkina Faso le 5ème producteur mondial et le 1er producteur en Afrique. Je saisis cette occasion pour féliciter et prodiguer mes encouragements aux producteurs cotonniers et aux sociétés cotonnières que sont la SOFITEX, la SOCOMA et FASO COTON.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Notre souci permanent d’une maîtrise de la ressource « eau » s’est traduit par la mise en chantier d’une quarantaine de barrages devant permettre de mobiliser 140 millions de m3 d’eau et d’irriguer 3.000 ha de terre. Ces efforts conjugués avec la réalisation d’une centaine d’études de sites de barrages, l’aménagement sommaire et la mise en valeur d’environ 1.400 ha de bas-fonds, ont permis d’emblaver durant la campagne écoulée, 21.000 hectares.

Pour l’approvisionnement en eau potable, 1984 points d’eau ont été réalisés au profit des populations rurales dans le cadre du programme de la Biennale eau, tandis que les travaux d’approvisionnement en eau potable des cinq villes moyennes de Bittou, Zorgho, Toma, Diapaga et Gayéri sont achevés.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Malgré une conjoncture difficile, nous avons poursuivi nos efforts pour sécuriser les activités pastorales.

Par ailleurs, l’amélioration génétique s’est poursuivie avec le renforcement de la vulgarisation de l’insémination artificielle, l’appui à l’introduction de près de mille (1000) bovins de races performantes et de plus de trois cent (300) chèvres rousses de Maradi, ainsi que le renforcement des capacités des stations d’élevage de Kikidéni, Samandéni, Banakélédaga et Loumboima.

En matière d’environnement, l’année 2005 aura été marquée par des événements majeurs dont la création de l’agence nationale de biosécurité et la tenue du Forum Planet’ERE dans notre pays. Dans ce domaine de l’environnement, le dynamisme des organisations à la base s’est poursuivi de façon remarquable avec le soutien du Gouvernement.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

S’agissant des transports, nous avons poursuivi la mise en œuvre du deuxième programme sectoriel des transports (PST 2) élaboré pour la période 2000-2008.

Ainsi au niveau des routes bitumées, les travaux de renforcement ont concerné les tronçons Ouagadougou-Koupéla et carrefour Poura - Bobo-Dioulasso. Quant aux travaux de construction et de bitumage, ils se poursuivent normalement sur les axes Kaya - Dori et Ouagadougou - Kongoussi. Pour conforter les acquis dans le domaine, le Gouvernement dans le cadre des engagements déjà pris et en vue de valoriser les importantes potentialités agro-économiques de la région de la Boucle du Mouhoun, les études de faisabilité du bitumage des axes routiers suivants seront finalisées en 2006 :

 Dédougou-Tougan,
 Dédougou-Nouna-Djibasso-Frontière Mali,
 Koudougou-Toma-Frontière du Mali,
 Tougan-Ouahigouya.

De même, l’étude de faisabilité de la liaison autoroutière entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso sera menée au cours de cette année 2006.

Pour les routes en terre, les travaux d’entretien périodique et de réhabilitation ont mobilisé 20 milliards 189 millions de FCFA et ont concerné au total 654,1 km pour l’entretien périodique et 405,1 km pour la réhabilitation. Les travaux se poursuivront en 2006 avec le démarrage des travaux d’entretien périodique pour 975 km de route et la réhabilitation pour 350 km de route.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’habitat et l’urbanisme ont retenu l’attention du gouvernement durant la période écoulée. Ainsi, trois communes, Réo, Pouytenga et Toma ont été dotées chacune d’un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme. En outre, onze chefs-lieux de département ont été aménagés avec 14 932 parcelles mises à la disposition des populations. Parallèlement, la SONATUR a poursuivi ses activités en dégageant des parcelles viabilisées dans de nombreuses villes de notre pays.

Pour le drainage des eaux pluviales et l’assainissement, les travaux engagés les années précédentes à Ouagadougou ont été achevés. Il s’agit de :

• l’aménagement et l’éclairage des abords du canal de Zogona ;

• l’aménagement du canal de Wemtenga d’un coût de 4 milliards 80 millions de FCFA.

Par ailleurs, les travaux de bitumage de voies primaires à Ouagadougou (11,4 km) et à Bobo-Dioulasso (7,4 km), démarrés en 2004, sont entièrement réalisés au coût de 9 milliards 720 millions de FCFA.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’ambition de la politique sociale du Gouvernement est de faire en sorte que chaque Burkinabé, quel que soit son groupe social d’origine, ait les mêmes chances d’insertion dans la vie économique et sociale.

Le mise en œuvre de cette politique s’est traduite par des actions en faveur de la petite enfance, la promotion de la solidarité nationale, la réinsertion socio-économique des personnes rapatriées et par des aides diverses en faveur de certaines couches défavorisées.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Notre souci de promouvoir le secteur de la santé s’est traduit par une augmentation de près de 10 milliards de francs CFA en trois (3) ans, de l’enveloppe financière annuelle allouée au secteur de la santé.

Ces efforts ont permis le renforcement de la couverture sanitaire par la construction et la normalisation d’infrastructures sanitaires, l’équipement en matériel médico-technique des formations sanitaires périphériques.

Parallèlement, le travail de concertation avec le privé et le sous-secteur traditionnel s’est poursuivi et a abouti à des résultats tangibles.

Concomitamment, nous avons poursuivi les efforts pour le renforcement et la pérennisation de la couverture vaccinale, la lutte contre les maladies dont notamment la filariose lymphatique et le VIH SIDA. Concernant ce dernier fléau, l’accès aux Anti-Rétro-Viraux (ARV) s’est nettement amélioré, le nombre de bénéficiaires ayant presque triplé, passant de 2 617 en 2004, à 6 630 personnes en 2005.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Dans le domaine de l’éducation de base, la mise en œuvre de la première phase du Plan Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB 2002-2005) a permis une amélioration sensible des principaux indicateurs.

En terme d’impact, le Taux Brut de Scolarisation qui était de 56,84% en 2004-2005, atteint aujourd’hui 60,24%, soit une hausse de 3,4 points. La même tendance est observée dans les 20 provinces prioritaires où ce taux s’est amélioré de 7 points en passant de 39,82% à 46,84%.

Au titre de l’éducation non formelle, le nombre des Centres Permanents d’Alphabétisation et de Formation (CPAF) a augmenté de 17,85% et celui des Opérateurs en Alphabétisation est passé de 175 à 239. Le taux des apprenants en Alphabétisation Initiale connaît une hausse appréciable. Il est passé de 31,52% en 2003-2004, à 43,06% en 2004-2005, soit 3,06 points de plus que l’objectif de 40% fixé pour cette période dans le cadre du PDDEB.

Au-delà de l’amélioration des principaux indicateurs, la mise en œuvre du PDDEB qui est la première expérience du genre dans notre pays, nous a permis de prendre la juste mesure des capacités de pilotage et de gestion de notre système éducatif. Pour surmonter les difficultés rencontrées, nous avons entrepris des concertations avec les partenaires et les différents acteurs de l’éducation, afin de trouver des solutions appropriées à la poursuite de l’exécution sereine du plan.

Dans cette dynamique, des audits financiers et physiques ont été réalisés. A la lumière des conclusions, la mise en place récente du Compte d’Affectation Spéciale du Trésor (CAST) ouvre des perspectives sûres pour une mise en œuvre accélérée de la phase II du PDDEB en 2006, avec des mécanismes renforcés de suivi et de contrôle.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Notre action d’expansion de l’enseignement secondaire conformément à l’objectif « un département, un CEG » se poursuit. Actuellement, sur les 351 départements du pays, 268 sont dotés de CEG. Nous avons également travaillé à l’augmentation des capacités d’accueil dans le second cycle.

Le secondaire enregistre ainsi un taux brut de scolarisation de 15,55%, contre 13,60% en 2003-2004.

Pour faire face au déficit d’enseignants, surtout dans les disciplines scientifiques, nous avons créé l’Institut des Sciences (IDS) rattaché à l’Université de Ouagadougou.

L’enseignement technique et professionnel connaît un nouvel essor grâce à la volonté politique du Chef de l’Etat, qui s’est traduite par la mise en place d’un cabinet ministériel en charge de ce sous-secteur. Les actions déployées visent à faire un levier de développement de notre pays.

Dans l’enseignement supérieur, nous notons avec grande satisfaction que le calme qui a caractérisé l’année académique écoulée, a favorisé le bon déroulement des cours et permis la réalisation de nombreuses actions. Fort du succès de la refondation de l’Université de Ouagadougou, nous avons poursuivi nos efforts dans cette dynamique en nous consacrant davantage à l’ensemble du sous-système de l’enseignement supérieur.

Le fait marquant de l’année 2005 demeure l’ouverture de l’Université de Koudougou. Cette nouvelle université qui est prévue pour accueillir sept (07) nouveaux établissements (UFR, Instituts et écoles supérieures) avec un effectif d’au moins 10 000 étudiants, a ouvert ses portes à la rentrée 2005-2006 avec un effectif de 1.585 étudiants. Les universités de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ont quant à elles bénéficié du renforcement de leurs capacités d’accueil par la construction d’amphithéâtres.

Pour l’amélioration des conditions de vie des étudiants, un nouveau restaurant universitaire de 200 places à Zogona a été ouvert. En outre, une cité de 750 lits est en cours de construction à Kossodo pour accroître les capacités de logement.

La conjugaison de ces efforts a pour effet une amélioration considérable de l’accès à l’enseignement supérieur et des conditions d’études dans notre pays. A la rentrée académique 2005-2006, les 35 établissements d’enseignement supérieur publics et privés que compte notre pays totalisent 34 089 inscrits, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 22%, ce qui correspond à un doublement des effectifs en cinq ans.

La recherche scientifique et technologique revêt une grande importance pour le Gouvernement. Aussi, des efforts ont été fournis tant pour l’amélioration du statut juridique du CNRST, que pour le renforcement de l’effectif des chercheurs, afin d’optimiser les activités de la recherche, en vue d’accroître leur incidence sur nos politiques de développement.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le développement socioéconomique de notre pays ne saurait se faire sans la participation active de toutes nos populations sans exclusive et particulièrement des femmes. Elles constituent au sein de notre population une composante à fort potentiel pour le développement de notre pays. Pour améliorer la contribution de cette frange de la population aux efforts pour la construction nationale, des actions de renforcement des capacités et de l’expertise féminines ont été menées.

Les efforts sont utilement complétés par la mise à disposition d’infrastructures et d’équipements divers.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La jeunesse constitue un atout indéniable, elle est le présent et l’avenir de la nation. Dans notre action, une attention particulière lui est accordée afin de la valoriser au maximum pour sa participation efficiente au développement de notre pays. Dans cette perspective, l’insertion sociale et économique de la jeunesse dans la société constitue de toute évidence une priorité nationale.

Nous nous devons de saluer la tenue du premier Forum National des Jeunes sous la présidence effective du Président du Faso. Ce forum a été incontestablement un succès. Il a permis aux acteurs eux-mêmes d’identifier leurs problèmes majeurs. La création récente d’un ministère consacré exclusivement à la jeunesse et à l’emploi, est un acte fort qui atteste de ce que la couche jeune est et demeure au cœur des préoccupations du gouvernement.

Au titre de la conception des cadres de référence pour l’action en faveur des jeunes, un projet de plan d’action quinquennal 2006-2010 de promotion des jeunes, ainsi que des textes réglementaires ont été élaborés et seront incessamment examinés en Conseil des Ministres.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Quant à l’emploi qui constitue l’un des moyens les plus efficaces de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, le Gouvernement a redoublé d’efforts à travers des actions multiformes. L’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE) a été restructurée en vue de mieux développer des programmes et projets de création directe d’emplois.

Ainsi, le Fonds d’Appui au Secteur Informel (FASI) a financé en 2005, 1202 micro-projets pour un montant de 577 millions 983 mille F CFA, permettant la création de 3423 emplois nouveaux et consolidés. Depuis sa création en 1999, le FASI a financé 7.101 micro-projets ayant permis la création de 6.795 nouveaux emplois et consolidé 15.843 emplois. Une enveloppe de 3 milliards 263 millions 905 mille 762 F CFA a été mobilisée à cet effet.

Le Fonds d’Appui à la Promotion de l’Emploi (FAPE) a assuré le financement de 158 micro-projets contribuant ainsi à la création de 875 emplois et couvrant 30 provinces. Au total, depuis le démarrage de ses activités en 2000, ce fonds a financé 615 promoteurs pour un montant de 2 milliards 145 millions 52 mille 251 F CFA. Les emplois ainsi créés par les financements sont estimés à 3.482 emplois temporaires et permanents, ce qui a contribué à réduire sensiblement le chômage d’une part, et lutter contre la pauvreté d’autre part.

Le Programme National d’Appui à la Réhabilitation des Travailleurs Déflatés (PNAR-TD) mis en place pour atténuer les effets sociaux néfastes des mesures de restructuration des sociétés publiques, parapubliques et privées, a financé au cours de l’année écoulée 121 projets qui ont généré 693 emplois permanents ou temporaires.

De 1995 à 2005, ce programme a ainsi financé un total de 829 projets pour un montant de 2 milliards 515 millions 646 mille FCFA, permettant la création de 2.846 emplois.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En matière de travail et de sécurité sociale, les objectifs poursuivis par le Gouvernement sont essentiellement axés sur le maintien et la promotion de la paix sociale, la sécurité et la santé au travail. C’est pourquoi le Gouvernement s’est attelé, d’une part, à donner une réponse aux exigences de l’environnement économique et social au niveau national et sous régional, en vue de favoriser l’investissement productif, et d’autre part, à consolider les acquis sociaux dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

En faisant du renforcement du dialogue social notre cheval de bataille, des rencontres annuelles Gouvernement - syndicats et Gouvernement - secteur privé ont été organisées de façon continue et seront maintenues.

Nous avons également poursuivi les mesures d’indemnisation des victimes des violences en politique.

Au 31 décembre 2005, les dossiers de 431 victimes ont été liquidés pour un montant total de 3 milliards 746 millions 293 mille 70 FCFA.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

En matière de sport, des efforts particuliers ont été déployés pour que le Burkina Faso soit au rendez-vous de la plupart des rencontres continentales et mondiales et nos représentants s’y sont illustrés avec des fortunes diverses.

Dans le souci de préparer la relève sportive, les efforts du Gouvernement ont consisté à soutenir l’organisation continue des jeux de l’Union des sports Scolaire et Universitaire (USSU-BF) et la création des écoles de sport sur l’ensemble du territoire. A ce jour, le Burkina Faso compte 141 écoles de sports, toutes disciplines confondues.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Dans le domaine de la culture, des arts et du tourisme, les activités du gouvernement ont été axées sur le renforcement du dispositif institutionnel, la poursuite de l’édification des infrastructures de base et la promotion des activités culturelles et touristiques. L’adoption de la loi d’orientation du tourisme au Burkina Faso, ainsi que les différents textes d’application, visent à rendre le secteur de la culture, des arts et du tourisme plus opérationnel.

Convaincu que le développement des activités culturelles et touristiques ne peut se dissocier du développement des infrastructures de base, le Gouvernement a entrepris l’édification de nouvelles infrastructures touristiques et s’est fixé pour objectif la couverture du territoire national dans un délai de cinq (5) ans. Avec l’inauguration de son nouveau siège le 27 décembre 2005, le FESPACO dispose désormais de ses propres locaux. Par ailleurs, le Musée National a vu le nombre de ses infrastructures s’accroître par la construction du vestibule et le démarrage effectif de la salle de réserve.

Pour réussir les multiples défis sur le terrain de la revalorisation de notre culture et la mise en relief de notre tourisme, le Gouvernement entend poursuivre sans relâche la réalisation et l’aménagement de nouveaux sites touristiques. En témoigne, la réalisation des campements de Koro, Sindou, Niansogoni, Gorom-Gorom, Goubré et de Saye dont certains sont en cours d’achèvement.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Vous qui êtes chaque jour au contact de nos concitoyens, vous savez, mieux que quiconque, que rien de ce qui fait aujourd’hui notre fierté aux plans politique, économique et social, n’aurait été possible sans l’adhésion des Burkinabé, sans l’engagement de chacun, sans la certitude que le Burkina Faso a les atouts pour réussir.

C’est le lieu pour moi de revenir sur les dernières élections présidentielles du 13 novembre 2005. De par le comportement des principaux acteurs à savoir les candidats, les partis politiques, les institutions électorales, la société civile, les médias, les partenaires techniques et financiers, les citoyens à la base, ces élections ont pu se dérouler dans la transparence, la paix et l’équité. Au risque de blesser notre modestie légendaire, ces élections ont permis à la gouvernance politique de notre pays de s’élever parmi les meilleures du continent. Nous avons le devoir d’aller de l’avant en faisant toujours mieux.

C’est pourquoi, avec votre soutien et celui de votre Institution, le gouvernement s’attelle pour la réussite des prochaines élections municipales du 23 avril 2006. Pour la tenue et la bonne tenue de ces élections, nous avons dû surmonter ensemble de nombreuses difficultés. Nous nous devions de le faire car au-delà de la compétition saine entre les partis politiques et les candidats, ces élections comportent des enjeux stratégiques pour l’enracinement de la démocratie à la base et pour le développement. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, ces élections permettront d’opérationnaliser la communalisation intégrale et la régionalisation dans sa dimension décentralisée.

Je voudrais en appeler au sens des responsabilités de tous les acteurs, pour qu’ensemble, dans la solidarité et l’union, nous fassions de ces élections une victoire de la démocratie et conforter ainsi les aspirations de notre peuple, dans sa quête perpétuelle de progrès et de liberté.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La clé de notre réussite, c’est la mobilisation de tous les burkinabé. Ensemble, derrière le Président du Faso, nous avons montré que la pauvreté n’est pas une fatalité.

Je n’ignore rien des difficultés, hélas encore nombreuses que vivent nos compatriotes.

Mais je sais aussi que l’amour que nous éprouvons tous pour notre pays, l’esprit de solidarité dans les épreuves, nous permettent à tout moment de donner le meilleur de nous-mêmes.

Ensemble, nous devons tout faire pour renforcer l’audace et le dynamisme de notre pays.

Les performances que nous avons accomplies doivent être dépassées. Je ne doute pas qu’en 2006 nous irons encore plus loin, nous ferons encore mieux. Toutes les conditions sont réunies pour cela.

Pour ce faire, le Gouvernement sait qu’il peut compter, plus que jamais, sur l’ardeur et la lucidité d’un peuple solidaire et ambitieux.

Il sait également qu’il peut compter sur les partenaires techniques et financiers qui se sont toujours tenus à ses côtés.

Monsieur le Président,

Dans une semaine, je serai encore ici, pour vous présenter ma Déclaration de Politique Générale.

D’ores et déjà, je puis vous annoncer que l’action future de mon gouvernement sera focalisée autour d’un certain nombre de préoccupations majeures. Il s’agit notamment d’une lutte implacable contre la corruption sous toutes ses formes, l’accentuation du combat contre l’insécurité, l’obtention de résultats économiques plus visibles et partagés par l’ensemble de notre peuple.

Vive le Burkina Faso.

Je vous remercie.

Ouagadougou le 23 mars 2006

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