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Alima Nikiéma : Une princesse des planches

Publié le mardi 18 avril 2006 à 08h20min

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Elle fait partie des grandes comédiennes de notre théâtre. Elle a, durant des années, rayonné au Théâtre de la Fraternité de Jean-Pierre Guingané. Elle, c’est Alima Nikièma. Nous l’avons rencontrée pour échanger sur sa carrière et ses ambitions.

Qui est celle qu’on surnomme "La surdouée" ?

• Je suis artiste-comédienne. Je suis célibataire et mère d’une fille de douze ans.

Parle-nous de tes débuts au théâtre.

• J’ai commencé difficilement ma carrière de comédienne parce que j’étais timide. C’était précisément en juillet 1998 au Théâtre de la Fraternité de Jean-Pierre Guingané. En plus de cette timidité, Jean-Pierre ne me faisait pas confiance. J’ai dû regarder les autres jouer durant une année, mais je bénéficiais des formations. A force de persévérer, j’ai pu réaliser mon objectif : être une comédienne confirmée. C’est la preuve que quand on veut on peut, comme dit l’adage. Aujourd’hui, je travaille beaucoup avec le Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO).

Pourquoi as-tu quitté la troupe de Jean-Pierre Guingané ?

• Je suis partie parce que je voulais vivre d’autres aventures, d’autres expériences théâtrales. Au-delà de cette raison, j’ai estimé qu’il fallait céder la place à d’autres sœurs qui s’intéressent au théâtre.

Quelle a été la réaction de Guingané lorsque tu as décidé de partir de sa troupe ?

• Il n’était pas d’accord parce qu’il me rangeait parmi ses meilleures comédiennes. Il se disait qu’il pouvait compter sur moi. Parce que le théâtre est une passion pour moi. Sur scène, je donne le meilleur de moi-même.

Est-ce qu’il te fait souvent appel pour des spectacles ?

• Il reste mon père spirituel. C’est lui mon formateur. Je suis reconnaissante envers lui. Je peux vous dire que nous avons gardé de bons rapports. La preuve, lors du 30e anniversaire du Théâtre de la Fraternité, il m’a fait appel pour interpréter quelques rôles. J’ai également fait partie du comité d’organisation de son festival : le Festival international du Théâtre et des Marionnettes de Ouagadougou (FITMO).

Tu as joué dans plusieurs pièces ; laquelle t’a positivement marquée ?

• C’est "Parenthèse de sang" de Sony Laby Tansi. Je me sentais bien dans mon rôle. J’ai interprété une rebelle dans cette pièce. C’est une œuvre d’actualité qui ne laisse personne indifférent.

As-tu eu l’occasion de jouer hors du Burkina Faso ?

• J’ai eu la chance de jouer à l’extérieur de notre pays, notamment en France et dans la sous-région. Je signale que j’ai pu voyager grâce à des créations burkinabè.

Avec ton talent comment expliques-tu ton absence au cinéma ?

• Chaque chose a son temps. Mon entrée au cinéma se fera tout naturellement. J’ai foi en mon travail.

Au regard des pesanteurs socioculturelles de notre pays, est-il facile d’être comédienne ?

• Ce n’est pas facile. Au début de ma carrière, mes parents n’étaient pas d’accord que je fasse du théâtre. Ils souhaitaient que je continue mes études. Mais pour moi, c’était le théâtre ou rien. Alors ils m’ont comprise et m’ont encouragée. Ma mère a été la première à me donner sa bénédiction.

Peut-on connaître ton niveau scolaire ?

• (Rires !!!). Après mon certificat d’études primaires à l’école Paspanga, je suis allée au lycée. Malheureusement, j’ai été victime d’un accident. Alors j’ai perdu une année, et celle qui suivait a été également blanche parce que je suis tombée enceinte. Je n’avais pas bien compris l’importance de l’école. Pour moi, le devoir de la femme était de rester à la maison pour s’occuper de sa famille. Heureusement, l’école n’est pas la seule porte de réussite sociale.

Arrives-tu à vivre du théâtre ?

• J’arrive avec mes ressources à subvenir tant bien que mal à mes besoins. Il y a des périodes où je joue beaucoup, et des moments où c’est dur. Cela s’explique par le désintéressement des populations pour l’art, en particulier pour le théâtre. Cependant, les choses semblent évoluer dans le bon sens dans notre pays.

Quel est ton passe-temps favori ?

• J’aime la lecture. Je lis beaucoup lorsque je n’ai pas de spectacle. J’adore également faire le ménage à la maison.

Quel est ton profil d’homme ?

• J’aimerais rencontrer un homme qui va m’aimer comme je suis. Je veux un homme compréhensif, attachant. Qu’il soit beau ou vilain, de petite taille, je ne sais quoi, pour moi tout cela n’est que des détails. L’essentiel, c’est l’amour.

As-tu des projets ?

• Je travaille actuellement sur mon propre scénario. Je compte le mettre en scène un jour. Pour le moment je ne suis pas fin prête.

Alassane Kéré alassanekere@yahoo.fr

L’Observateur

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