Pour le coordonateur par intérim de la Coordination de lutte contre la fraude qui a dirigé l’opération toute la journée de vendredi et que nous avons joint au téléphone , cette opération a connu quelques difficultés.« Nos agents n’ont pas pu visiter les grands entrepôts notamment à Access Moto où nous a-t-on dit, OBOUF étant en voyage, personne d’autre ne disposait des clés pour nous permettre de pénétrer dans les entrepôts. Dans ces situations, nous avons laissé des convocations et saisit les motos qui portaient en plus des signes de contrefaçons, » indique l’inspecteur Kassoum Lankouandé.

Les motos saisies concernent la contrefaçon sur la marque Best appartenant au groupe SIMMO Megamonde. Le groupe OBOUF aurait été prié déjà en 2005 de ne plus mentionner la marque Best sur ses motos en plus de la marque Access.

La coordination constate que cette première injonction n’a vraiment pas été suivie puisque la plupart des motos saisies proviennent des hall d’exposition de cette société dont nous ne sommes pas parvenus à joindre les responsables. Selon certaines sources, les motos « Access Best » saisies faisaient partie d’un ancien stock en liquidation.

Ce que la coordination promet d’éclaircir en précisant que les fautifs (en plus de la Société Access du groupe OBOUF, les Etablissements François Kaboré et des revendeurs individuels sont impliqués) auront à se conformer aux textes en enlevant la marque Best de leurs produits et en payant des contraventions pour avoir enfreint la loi. Pour le préjudice subi, elle demandera l’avis du groupe SIMMO-Megamonde avant de prendre une décision.

Approché, le président directeur général de ce groupe salue l’opération et souhaite que la concurrence ne recourt pas à l’utilisation frauduleuse de marque. Nasser Basma dit éprouver une véritable satisfaction après cette opération, qui témoigne, selon lui, de l’intérêt que l’Etat porte à la protection des industries. « La contrefaçon de marque nous cause un grand préjudice. En témoignent les plaintes que nous avons reçues depuis deux ans de clients mécontents qui croyaient avoir acheté des produits de notre maison. Une telle situation peut, à terme, mettre une entreprise à genoux parce que les clients n’auraient plus confiance. Cette opération vient donc à point nommé car nous n’entendons pas voir notre outil de travail, qui emploie près de 200 agents, mis en difficultés », confie M. Basma.

Il compte saisir la justice pour éviter que sa marque soit à nouveau utilisée de manière frauduleuse et obtenir des dommages et intérêts pour le préjudice subi.

« Nous avons confiance en la justice de notre pays et nous croyons qu’elle nous rétablira dans notre droit car nous sommes pour la concurrence loyale et saine ».

Les motos saisies ont été mises sous scellé dans les lieux et magasins visités. Elles ne seront pas détruites mais leurs propriétaires devraient enlever la marque Best qu’elles portent avant de pouvoir les remettre sur le marché éventuellement. La coordination n’en est pas là pour l’instant.

Elle reçoit les importateurs concernés depuis vendredi soir pour identifier l’origine de la contrefaçon et y trouver une solution. Elle veut en effet établir où la contrefaçon a été faite, à l’étranger ou sur place au Burkina. Elle pourra peut-être y arriver avec l’audition des responsables du groupe OBOUF attendue cette semaine.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya