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Débat à CAnal 3 : A propos de la CNSS

Publié le vendredi 17 mars 2006 à 08h00min

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Dimanche dernier dans l’après-midi, nous avons suivi sur Canal 3 l’émission intitulée "Le Débat".
Animée avec maîtrise par Rémi Dandjinou, cette émission-débat ne manquait pas d’intérêt puisqu’elle portait entre autres sur la CNSS, une méga ¬structure d’Etat qui défraie actuellement la chronique.

Parmi les débatteurs, il s’en est trouvé un qui, adoptant une posture de censeur, a ressenti le devoir messianique (c’est heureux dans le principe) d’interpeller "Le Pays". Selon lui, le quotidien, au lieu de faire une investigation comme d’autres l’ont fait, a publié une déclaration sur la gestion de la CNSS.

Dans son entendement, et se fondant sur l’éthique et la déontologie, « Le Pays » ne devait pas publier cette déclaration avant d’avoir investigué. Pire, il affirme péremptoirement que "Le Pays" est tombé sur une information à partir de laquelle il a fait des spéculations. Manifestement, ce monsieur a voulu parler de quelque chose dont il ne connaissait absolument rien. Il n’a même pas pris la peine de lire la déclaration avant de se présenter à Canal 3.

Sinon, comment comprendre une telle légèreté, faite de contradictions, dans la plus pure tradition des hommes qui se soucient peu de la bonne foi.
Mais, sommes-nous dans quel pays ? Ici au Burkina, n’importe qui s’avise de donner des leçons de journalisme aux journalistes. Souvent avec empressement et suffisance. Dans le cas d’espèce, que notre paragon de journaliste sache ces cinq vérités simples.

1 - La déclaration en question est dûment signée de leurs auteurs, en l’occurrence les centrales syndicales ci-après :
- la CGT-B,
- la CNTB,
- l’USTB,
- FO/UNSL
- avec ampliations au PCA/CNSS, aux représentants des travailleurs, au CA/CNSS, et aux représentants du patronat au CA/CNSS.

2 - La déclaration n’a absolument rien d’un brouillon, encore moins d’un tract.

3 - Les centrales syndicales sus citées sont officielles, reconnues, font partie des corps constitués de la République. Ce ne sont donc pas des organisations secrètes.

4 - La déclaration ne comporte ni insulte, ni injure et ne peut être jetée à la poubelle pour raison d’éthique et de déontologie. Du reste, après "Le Pays", un périodique de la place, qu’on ne peut suspecter d’inconscience et de complaisance vis-à-vis du devoir d’informer, a publié in extenso la même déclaration avec en sus, un commentaire, sans que cela n’offusque. Visiblement, notre directeur de conscience a plutôt choisi de ne s’intéresser qu’au quotidien "Le Pays ".

5 - Le droit à l’information et la liberté d’informer (non de désinformer) sont des valeurs reconnues par la Constitution.

Alors, gardez-vous de faire de la désinformation en essayant de faire croire que cette déclaration, publiée au demeurant sans commentaire, ne devait pas l’être avant investigation. Si nous ne l’avions pas publiée, d’autres quotidiens l’auraient fait avant nous et ils seraient dans leurs droits. En tout état de cause, notre "professeur" de journalisme devrait savoir que le quotidien informe au quotidien et que les périodiques ont plus vocation pour les investigations. Quelles que soient vos motivations, gardez-vous de faire croire qu’il ne s’agit pas d’une déclaration dûment authentifiée par les signatures des centrales syndicales.

Au journal "Le Pays", nous aimons la critique qui est faite de bonne foi, qui élève son auteur et sa cible. Nous détestons le dénigrement qui souille d’abord son auteur avant sa cible éventuellement.

Non, la conspiration qu’engendrent de vilains sentiments bien connus des Burkinabè, telles la mesquinerie et la jalousie, ne peuvent prospérer contre le quotidien indépendant "Le Pays" qui joue, comme il peut, son rôle de veille et d’éveil, dans l’intérêt de la République et de tous les citoyens.

Le Pays

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