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Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

Publié le jeudi 16 mars 2006 à 08h09min

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Yacouba Traoré

Depuis un certain temps, sinon depuis son arrivée à la tête de la Télévision nationale, une « révolution » est en train de s’opérer dans cette « boîte » à la grande satisfaction et au bonheur des téléspectateurs. De sorte qu’aujourd’hui, la Télévision nationale répond à son véritable slogan de télé au cœur des grands évènements.

Son programme exceptionnel du 8 mars dernier nous a incité à approcher le responsable opérationnel de cette « boîte » pour en savoir plus.

Pourquoi la TNB a-t-elle décidé cette année de servir un menu spécial pour la célébration de la journée du 8-Mars ?
Yacoub TRAORE : Je pense que ce n’est pas une exception, encore moins un événement à partir du moment où on a comme slogan « la RTB toujours au cœur des grands évènements ». Je pense que c’est un credo qui est défendu bec et ongles par le chef de service des programmes. Vous aurez remarqué qu’à l’occasion de l’investiture du président du Faso, nous avons fait un spécial « Bonjour M. le président », à l’occasion du 11-Décembre, nous avons essayé de ressortir au travers d’un spécial des documents historiques sur le Burkina, c’était de notre devoir qu’à l’occasion du 8-Mars, nous rendions hommage à la femme burkinabè et aux femmes vivant au Burkina Faso.

Ceci d’autant plus que nous avons remarqué que le 8-Mars de par le passé c’était que des manifestations de divertissement, des manifestations à caractère officiel. Nous c’est juste un petit exemple, prendre prétexte du 8-Mars pour rendre hommage à la femme burkinabè. On cherchait cette occasion, elle s’est présentée à nous et nous ne devrions pas la rater.

Le 8-Mars, ce n’est pas aussi important pour nous que ça, mais notre souci, c’était de trouver une opportunité pour rendre hommage à la femme burkinabè, montrer à la face des téléspectateurs quel est l’exemple de femme, quels sont les exemples de femmes burkinabè qui se battent, qu’on doit suivre comme exemples dans tous les secteurs d’activité que ce soit politique, économique, social, culturel, etc. Nous sommes déterminé à saisir toutes les opportunités qui se présenteront à nous pour ressortir de façon détaillée, de façon profonde un aspect particulier qui marque la société burkinabè. Au-delà de ce slogan « la RTB au cœur des grands évènements », nous voulons aussi que la Télévision burkinabè soit réellement la télé du Burkina. Que les images du Burkina respirent à travers sa télévision nationale.

Ça fait 21 ans que je suis à la Télévision nationale, je me rappelle qu’une fois, mon rédacteur en chef qui était Mahamoudou OUEDRAOGO m’avait dit qu’il a eu une remarque de l’Ambassadeur de l’Union Soviétique à Ouagadougou à l’époque qui trouvait qu’il y avait trop de Blancs dans notre télévision. « Vous avez trop de Blancs à la télé », lui a-t-il dit. C’était une boutade bien sûr mais ça révélait une certaine réalité. Ça veut dire que notre télévision se contentait uniquement d’images venues d’ailleurs. Nous, nous voulons qu’à partir de maintenant en tout cas, au moins 80% de notre programme soit constitué de nos propres images.
Voici un ensemble de choses, toute une philosophie et je pense que le fait qu’on ait rendu hommage à la femme burkinabè, le 8-Mars participe de cette philosophie-là.

Pouvez-vous nous rappeler les grandes lignes du programme ?

Y.T : Les grandes lignes de ce programme découlent du fait qu’on est parti du principe qu’il ne fallait pas s’intéresser uniquement aux femmes qui sont médiatisées. Vous voyez dans le domaine de la politique, du social, on voit souvent un certain nombre de femmes. Non, il ne fallait pas se limiter à elles seules. Il fallait aller à l’intérieur du pays dans les profondeurs du Burkina pour voir comment l’institutrice du village travaille, pour voir comment l’infirmière dans un village travaille. Quelles sont les réalités de la femme rurale. On a essayé de trouver cet équilibre-là pour que les gens voient qui sont les femmes du Burkina Faso, ce ne sont pas uniquement ces femmes qu’on a l’habitude de voir à la télé et qu’il y a d’autres femmes qui sont confrontées à d’autres réalités que bien de Burkinabè ignorent.

En fait,nous avons essayé de jouer un rôle, notre rôle, pas seulement de média, mais de médiateur entre le public et le pouvoir. Nous avons fait en sorte que l’information pour une fois ne soit pas descendante, mais qu’elle soit aussi ascendante que les autorités, les hommes, les femmes des villes puissent entendre, regarder ce que leur disent leurs consœurs, leurs sœurs du Burkina profond. C’est sur cette philosophie que s’est bâti le programme du 8-Mars et je pense que les gens ont bien apprécié. C’est vrai il y a eu un certain nombre de nouvelles émissions, à savoir leaders, exemple de femme Henriette KABORE, elle a réussi puisqu’elle est partie pratiquement de rien.

Il y a eu d’autres émissions « genre itinéraire » qui est une nouvelle émission également avec Mme Alimata SALEMBERE qui est un exemple dans le monde de la communication et de l’audiovisuelle, nous avons aussi redémarré d’autres émissions genre « les grands rendez-vous de la Rédaction » avec Mme Jacqueline Ky ZERBO qui est une grande figure de l’éducation et de la politique au Burkina Faso à partir du moment où elle a été la première directrice noire du Cours normal des jeunes filles de Ouagadougou. Au-delà donc de la femme rurale à travers les petits reportages qu’on a réalisés nous avons essayé de dresser des portraits de femmes qui peuvent servir d’exemples. A travers aussi les sujets sérieux, on a essayé d’insérer du divertissement ; j’ai demandé à Mascott de réaliser un Cocktail spécial avec des femmes de la musique burkinabè et vous savez que nous sommes en train de percer de ce côté-là également.

Il y a un numéro sur les femmes professionnelles du 7e art, le Burkina étant un pays de cinéma et les femmes, particulièrement Mme SALEMBERE ayant été à l’origine de la naissance du cinéma burkinabè, il était de notre devoir de faire un clin d’œil à ces professionnelles femmes qui animent les plateaux. Voici donc un ensemble d’émissions qu’on a essayées de mettre en place pour tenir le programme à l’occasion du 8-Mars. Les gens trouvent que c’est extraordinaire, mais moi je trouve que ça ne l’est pas. Mon souhait est que la télé du Burkina soit tous les jours ainsi. Elle ne s’accommode pas de l’ordinaire, la télé c’est pour montrer ce qui est extraordinaire de mon point de vue, en bien ou en mal.

La télé ça se mérite, ce n’est pas le train train quotidien, il faut toujours innover, constamment innover, constamment donner à voir ce qui n’est pas vu par le grand public.

On dit souvent, à événement exceptionnel, mesures exceptionnelles, y a-t-il eu des mesures particulières pour motiver le personnel ?

Y.T : Non. Le personnel n’a pas besoin de mesures exceptionnelles pour être motivé. Moi je suis venu trouver un personnel déjà motivé. Mon souci dans la nuit du 7 au 8 mars c’était simplement de leur trouver quelque chose à grignoter. Et même cela n’a pas été facile. Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs qui cherchent à se fixer des défis et à les relever. Et ça je l’ai compris dès les premiers jours de ma prise de fonction. Ce sont les défis qui sont nos motivations parce que le personnel a travaillé à zéro franc pratiquement. L’administration est lourde et les gens ne comprennent pas ce que c’est que la télévision ; comment est-ce qu’on y travaille, ils ne comprennent pas ce que c’est que le métier de journalisme. On pense qu’on est de simple fonctionnaire.

Le fonctionnaire,il monte à 7H 30 pour descendre à midi et demi, je ne sais pas. Le fonctionnaire, lui se repose le samedi et le dimanche, tandisque nous on n’a pas de repos. Quelqu’un m’a dit ah vous demandez de l’argent pour-ceci pour-cela, alors que ce ne sont pas des heures de travail. Mais je dis, nous nous n’avons pas d’heures de travail. Le journal télévisé n’est jamais paru à une heure de travail. Tous les jours que Dieu crée, on fait des heures supplémentaires. Mais on ne demande rien si le public est satisfait ; c’est notre satisfaction nous aussi. Notre satisfaction, c’est celle du public et l’on s’en contente.

Dans la nuit du 7 au 8 mars, les gens, je vous le dis honnêtement ont pratiquement travaillé à jeûn ; et j’avais des larmes aux yeux. Ma satisfaction, a été la visite de mon ministre. Quand le ministre est arrivé vers 19 heures dire bravo les gars, félicitations, j’étais rassasié et tout le monde aussi. Je vous le dis honnêtement. Imaginez mon émotion quand je parle de ces choses-là. (silence). Ils n’ont pas reçu quelque chose parce que les gens ne savent pas ce que c’est que le travail de la télévision.

Je ne leur reproche rien, moi j’y crois, je sais que ceux qui m’aident à travailler y croient et je pense qu’avec cette volonté, cette détermination nous allons réussir et nous sommes condamnés à réussir parce que nous sommes un pays d’audio-visuel. A un moment donné, c’est vrai qu’on est tombé un peu bas, mais nous allons nous relever et montrer que le Burkina c’est un pays de cinéma, c’est un pays de télévision, c’est le pays du FESPACO, c’est la plaque tournante du cinéma africain.

Quelles ont été les difficultés qu’une telle organisation a pu occasionner ?

Y.T : On peut dire qu’à la mort du président Sangoulé LAMIZANA, quand on a essayé de sortir des documents spéciaux, aller dans des villages travailler en continu il y a eu des difficultés. Parce que, je venais d’arriver, et les gens ne comprenaient pas très bien. Mais depuis le spécial sur l’investiture du président, le spécial sur le 11 décembre, je n’ai plus de difficultés en tant que telle. Les gens connaissent ma méthode de travail, je connais aussi leur état d’âme, leur besoin, ils n’ont pas besoin de grand’ chose, ils ont besoin d’être mis en confiance.

Moi je pense que je fais tout pour leur donner cette confiance. Vous voyez, ma satisfaction le 8-Mars, ce sont ces jeunes qui ont initié de nouvelles émissions « leaders » avec Drissa SERE, « Itinéraire » avec Marguerite DOUANIO, ça c’est ma satisfaction. Et quand des jeunes arrivent à avoir confiance en eux-mêmes, à prendre en main des émissions d’une telle importance, on ne peut que s’en féliciter. Pour moi, il n’y a pas eu de difficulté, ou bien s’il y a des difficultés, ce sont ces difficultés qui nous font avancer.

S’il n’y avait pas de difficultés, il n’y aurait pas de raison que je sois là. Il n’y avait pas de raisons non plus que eux ils soient là, qu’ils soient journalistes. Un journaliste, c’est pour relever les défis, c’est pour faire face aux difficultés. Des difficultés si vous voulez, on en rencontre tous les jours, mais avec la détermination, avec cette confiance qu’ils ont placée en moi, et qu’ils ont en eux-mêmes on surmonte facilement les difficultés. Moi, j’ai besoin de très peu de choses, nous avons besoin à la télé de très peu de choses et si nous avons ces choses-là, nous ferons de cette télé, la télévision phare de la sous-région.

Mais on n’a même pas le minimum. On a une subvention de l’Etat de l’ordre de 150 000 000FCFA, il y a la console Son qui a pété, ça, ça va chercher dans les 30 millions, sans la douane qui fait la moitié du coût du matériel, imaginez, ça bouffe pratiquement la moitié de la subvention. C’est tout ce qu’on demande, on ne demande pas autre chose. Nous ne demandons pas quelque chose de particulier pour nous-mêmes hommes de télévision.

Les 7 et 8 mars les journalistes se sont mis pratiquement en rang pour monter les éléments de reportage. Je voyais le pauvre Adjima David THIOMBIANO qui était et sur le plateau d’animation et dans la salle de montage pour monter son reportage sur les portraits de femmes. Je voyais comment est-ce que les monteurs et monteuses souffraient parce que simplement il n’y a pas suffisamment de tables de montage. C’est ça la grosse difficulté. Nous ne demandons, en réalité, que des moyens matériels et si nous avons ça, comme je le dis, nous allons créer, ce que d’autres pourront appeler comme étant un miracle.

Avez-vous été soutenus par des institutions, des annonceurs ?

Y.T : Non, nous n’avons pas eu de sponsors, et de toutes les façons, ce n’est pas mon rôle de chercher des sponsors. Moi je suis responsable du contenu de l’écran, je suis responsable en quelque sorte du programme de la télévision, je ne suis pas un commercial. Moi je dis ce que je veux faire aux autres de chercher pour soutenir la production. On n’a pas eu de sponsors. On a travaillé avec les mains nues et si les Burkinabè trouvent qu’on a réussi, c’est tant mieux. C’est-à-dire qu’avec un peu de moyens on ira encore plus loin.

Peut-on avoir une idée du coût d’un tel événement en terme de budget ?

Y.T : La logique aurait voulu que pour un évènement comme ça, on ait au bas mot une dizaine de millions. Ça c’est la logique. Parce que, même le décor on n’a pas eu. Je profite d’ailleurs pour dire que notre problème aujourd’hui c’est le problème de décor. Quelle que soit la qualité des émissions, quand on produit dans un décor qui est nul, on ressent. Nous avons un gros problème aujourd’hui de décor au niveau de la TNB et il est inconcevable qu’on soit sur le satellite avec ces genres de décors.

Mais vous voyez, c’est facile. Ce n’est pas facile (silence) on vous dit, vous êtes un Etablissement public de l’Etat, il y a tout un ensemble de contrôles, je n’ai rien contre les contrôles. Et comme j’ai l’habitude de le dire, la télévision n’est pas une boutique où on compte combien rentre, combien doit sortir. Je suis d’accord pour les contrôles, mais je disais la dernière fois, les financiers veulent nous former en matière de gestion de budget, d’élaboration de budget, mais il faut que nous journalistes aussi nous les formons en matière de traitement de l’information. Qu’ils sachent qu’est-ce que le traitement de l’information, qu’ils sachent que l’information est une denrée périssable, qu’ils sachent ce qu’est un événement non annoncé, un événement sorti, comment est-ce qu’il faut le traiter.

Il y a des évènements qu’on peut prévoir, avec budget et tout mais il y a des évènements qu’on ne peut pas prévoir qui peuvent tomber, le décès du président LAMIZANA par exemple, on ne peut pas prévoir. Mais il faut engager des sous pour réaliser un certain nombre de choses. Mais quand on est rigoureux à l’extrême, la rigueur c’est bien, mais à l’extrême ça ne peut pas marcher. Aujourd’hui, le problème des décors est posé, il y a tout un circuit qu’il faut suivre pour avoir des décors.

La table du journal télévisé ressemble à celle d’une table de boucher, elle existe depuis 6 ans pratiquement. Je n’ai pas envie de regarder. Je veux un décor avec de plexiglas, pas comme pour France 2, France 3 ou FT1, mais un décor qui fait respecter la télévision. Je veux un décor pour remplacer ces escaliers que vous voyez à bon dimanche, etc. Mais ça a son prix.

Il faut qu’on comprenne par ailleurs l’importance des décors pour alléger la tâche et nous permettre en 2006 des décors et pour le journal télévisé et pour le studio production et pour les principales émissions de la télévision tels Convergence, les Grands rendez-vous de la Rédaction, Santé Mag. Heureusement nous avons négocié avec la Générale des Assurances et c’est cette structure qui nous a donné un décor qui se laisse regarder. Mais les autres émissions n’ont pas de décor et il faut qu’on s’y mette dès maintenant.

C’est pas mon rôle de trouver l’argent pour faire des décors, c’est pas mon rôle de trouver l’argent pour construire un studio accueil pour les invités de la TNB. Ça doit venir d’ailleurs. Moi c’est ma préoccupation je ne peux pas avoir tout ce que je veux pour faire de la télévision une télévision phare de la sous-région, mais mon souhait, c’est que, nous soyons compris par les autres afin d’avoir une télévision respectable. Ce que nous, journalistes, nous pouvons faire, on l’a démontré en changeant qualitativement le contenu du programme. Le reste n’est pas de nous.

Qu’est-ce que cela fait en tant que directeur de recevoir en « live » les félicitations de son 1er responsable et de nombreux téléspectateurs ?

Y.T : Moi j’ai peur des félicitations. Généralement, je préfère les critiques. Les critiques, ça nous permet d’avancer et je souhaite que tous les jours que Dieu crée, on me dise oh, on a vu tel truc au niveau de la télé. Vous savez il y a des gens qui nous ont appelés des Etats-Unis pour nous dire que nos micros étaient nuls. Et à l’époque, ils étaient nuls effectivement, avec des micros scotchés avec du sparadrap, etc. ça nous a poussé à chercher. On n’est pas allé en France ou bien au pôle Nord pour chercher des micros. Ce sont les mêmes micros que vous voyez actuellement.

Mais qu’est ce qu’on a fait, on a essayé de fabriquer des capsules avec des sigles RTB et ce sont des jeunes qui buvaient du thé du côté de Dapoya qui nous ont fabriqué ces capsules-là et on a logé les mêmes micro qu’on trouvait vieillots, etc. à l’intérieur. Ça ce sont des critiques qui nous permettent d’avancer. Mais quand on vous félicite c’est une responsabilité, on vous engage à faire encore plus. Quand on vous félicite c’est comme si on mettait la barre encore plus haute que vous devez toujours sauter. Donc, nous les félicitations, nous les prenons comme des encouragements à maintenir le cap à aller encore plus loin. Avec l’élan pris par mes collaborateurs et c’est le lieu de le dire, c’est pas moi qui travaille ce sont eux qui travaillent.

Quand j’ai demandé de faire des cartes pour le journal en moins d’une semaine ils m’ont sorti une quarantaine de spécimens. Ça veut dire que les attentes étaient là, il fallait simplement les susciter. Ils ont besoin de félicitations ils ont besoin d’encouragements, je remercie le public, le ministre je ne sais pas s’il faut le remercier parce qu’il est aussi angoissé que nous, s’il est satisfait nous en sommes contents également, mais notre satisfaction vraiment vient de celle du public.

Aujourd’hui on peut dire que vous avez hissé la barre très haute et, bon nombre de Burkinabè se demandent si vous pourrez maintenir le cap ?

Y.T : Peut-être que moi je ne vais pas tenir, mais ceux que je dirige vont tenir. Parce que, ensemble, nous avons montré qu’une autre télévision est possible. Que la télévision qui reflète le Burkina est possible et qu’elle est à mesure de donner au contenu de son programme une coloration vraiment nationale. Un directeur n’est pas éternel, je suis sur un fauteuil éjectable, il est aussi éjectable sinon même plus éjectable que celui d’un entraîneur de football. Mon mandat si vous le voulez est renouvelable toutes les 24 heures. Mais je sais que l’acte que nous avons posé ensemble avec le courage qui anime mes collaborateurs, même si je ne suis pas là je suis convaincu qu’ils tiendront le cap.

Ma préoccupation était simplement de montrer qu’on pouvait faire autre chose, qu’on pouvait aller plus loin et je sais que même si je ne suis pas là et un jour que je le veuille ou pas je ne serai pas là, ils pourront tenir le cap. C’est pas le directeur qui fait la télévision, c’est surtout le génie de ceux qui sont sur le terrain. Ce n’est pas moi qui fait l’infographie, qui vais sur le terrain, qui conçois le programme. Ce que j’ai fait simplement, c’est d’avoir donné confiance aux autres ; on a une nouvelle génération qui monte et ma volonté c’est de leur montrer qu’ils sont capables de réussir.

Je pense que c’est ça l’essentiel, le reste du travail que je sois là ou pas ils le feront. On tiendra le cap, on ira plus loin. Nous sommes en train de préparer un programme spécial pour la Journée nationale de pardon qui s’inverse dans le programme général de la Semaine nationale de la culture (SNC). Nous voulons démontrer à la face du monde que le Burkina est un pays de paix, un pays d’accueil et de tradition. Que la culture burkinabè est profondément, foncièrement une culture de paix.

Et dès la fin du programme spécial du 8-Mars, l’ensemble de l’équipe dirigeante de la télé s’est mise au travail pour faire saisir l’opportunité de la Journée nationale de pardon le 30 mars pour démontrer que le Burkina Faso est un pays de paix que la SNC s’inspire d’une culture de paix et que nous sommes, en tant qu’hommes de paix, burkinabè les dignes héritiers de la princesse Yennega et de Guimbi OUATTARA, pour revenir à la journée du 8-Mars.

Interview réalisée par Frédéric ILBOUDO
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2006 à 11:26, par Richard Simbiri En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    Toutes mes felicitations et encouragements à cette équipe de gagneurs. Nous avons droit actuellement, à des émissions qui accrochent comme "Santé MAG". A ce propos je voudrais poser une question à M. Le Directeur. Est-ce possible d’animer certaines émissions tres importantes comme celle dont je parle, en langue nationale. J’aimerais un jour, voir Sidnaba ou Yacouba Barry en compagnie de Maïmouna DAO pour sensibiliser sur les mesures elementaires de prevention du paludisme qui demeure le plus gros probleme de santé publique dans notre pays. Encore une fois courage à l’equipe de la TNB.

    • Le 17 mars 2006 à 11:05, par the Wolf alone En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

      je tire mon chapeau à mr Traoré pour tous c qu’il fait à la TNB.
      pour moi il fais partie du genre de personnes dont le burkina a effectivement besoin pour avancer. je me souviens encore de la démission de Me Bénéwendé qui a fait la une du 13h ,releguant au second plan les activités du Blasco.
      mr le directeur nous gratifiait déja de pensées quand il présentait le journal en 2001-2002. je pense qu’à l’époque il avait déja innové en invitant pour la première fois des artistes au mini-magazine(le 13h de samedi) :Mba bouanga et Kadi Jolie. une autre fois encore il avait invité sur le plateau du 13h 15 le groupe Yéleen ,à un moment où ce groupe n’était connu que des "rappeurs".
      courage donc à monsieur Traoré et à toute son équipe.

  • Le 16 mars 2006 à 13:35, par manou En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    c’est vrai qu’il faut noter les changements qualitatifs que nous observons sur la chaine du plaisir partagé ; et cela nous le devons à monsieur Yacouba Traoré qui a le sens du travail bien fait ; je me souviens encore de ses journaux télévisés où il nous gratifiait de pensées pour éveiller les consciences . vraiment chapeau à vous Monsieur Yacouba et à toute votre équipe .

  • Le 16 mars 2006 à 13:48, par Felza En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    Mes felicitations à la TNB en particulier à son Directeur Yacouba Traoré. je suis très fière de ma TNB, ce nouveau look ne peut que nous honorer.
    Pour avoir une équipe de gagneurs il faut avoir un gagneur à la tête, car c’est la même équipe que nous avons toujours eu mais il a fallu avoir yacouba Traoré pour que le changement s’opère. Une fois encore Bravo !!

    Pour la décoration, nous avons maintenant beaucoup de maison spécialisée dans la décoration, l’ameublement etc.
    il serait préferable que ces maisons colaborent avec la TNB. par exemple décorer un plateau de télé et avoir en retour sa publicité.
    Pensez y tout le monde y gagne.

  • Le 16 mars 2006 à 16:46, par Richard OUEDRAOGO En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    Bonjour
    Je pense que M. le Directeur de la TNB ferait mieux de commencer à rendre la Chaîne nationale crédible par des informations pertinentes avant de la vanter. Tant que la TNB sera au service du Parti-Etat au Pouvoir ( CDP ), elle ne sera jamais réellement comme elle le prétend " AU COEUR DES EVENEMENTS..."
    Richard

    • Le 21 mars 2006 à 13:37 En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

      Je ne pense pas que Jacqueline Ki-Zerbo soit du parti au pouvoir. je ne pense pas non plus que Madame Bambara soit du pouvoir. Mais leur statut d’opposant ne nous a pas empéché de nous intéresser à elles à l’occasion du huit mars.
      Merci de nous soutenir.Au fait, une question ; qui a dit ceci :"Même si je suis contre vos idées, je me ferai tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer ?". Je suis petit pour en être l’auteur, mais je ne connais pas cette télé dont vous parlez.

  • Le 17 mars 2006 à 01:52 En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    Bonjour Mr Traoré, ma question est :
    Pourquoi on ne peux pas suivre la TNB sur le net et même la radio du Burkina.

  • Le 19 mars 2006 à 06:56, par Ambassadeur Ki Doulaye Corentin, Union africaine, Addis Abeba En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    Monsieur le Directeur,
    Il me plait d’ajouter ma voix à ceux qui félicitent la TNB pour les efforts engagés pour sa modernisation afin qu’elle devienne un instrument de culture au service de tous les burkinabè. Je suis un Burkinabè de l’étranger, basé à Addis Abeba, Ethiopie et je me suis fait connecter à la TNB (RTB) par le Sattelite. Je reçois donc aussi bien la radio que la télévision. Les images sont "cristal clear" comme diraient les anglophones à cause sans doute du numérique. J’ai ainsi pu suivre, comme tous les burkinabè le programme fou (non péjoratif) du 8 mars et j’ai particulièrement apprécié l’interview de Jacqueline Ki-Zerbo. Je vous félicite et vous demande de continuer votre travail de modernisation en ayant à l’esprit que la TNB (RTB sur le sattelite) n’est pas vue par les seuls burkinabè mais éventuellement par le monde entier. Portant haut le flambeau de la culture africaine, je m’attend à ce que la TNB fasse des efforts dans ce domaine. Pays du FESPACO et du SIAO, je m’attend à voir de nombreux films africains. Bien à vous et bon courage.
    Amb. Ki Doulaye Corentin
    Union Africaine
    Addis Abeba

    • Le 21 mars 2006 à 13:21 En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

      Monsieur l’ambassadeur, je suis agréablement surpris de vous lire. Vous êtes une référence pour nous autres, jeunes burkinabé. Je me souviens de l’organisation de la première édition du siao à la Maison du Peuple et si mes souvenirs sont exacts vous en étiez l’organisateur principal. Vos critiques et souhaits sont fondés et nous encouragent à persévérer. Mais voyez-vous Excellence, les films africains coûtent excessivement cher et notre chaîne est excessivement pauvre. Nous nous efforçons cependant de proposer une soirée africaine (cinéma ou théâtre) tous les mercredis. J’espère vous recerevoir un de ces jours comme l’invité de l’émission "Les grands RDV de la Rédaction", celle-même qui a donné la parole à Jacqueline Ki Zerbo.

  • Le 19 mars 2006 à 16:53, par moi-meme En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

    Je voulais m’empecher d’ecrire sur l’article ,non pas qu’il soit bon ou pas bon, mais simplement du fait que les internautes vous aient deja felicite et que d’autres aient fait des critiques quant a ce qu’ils qualifient de "TNB au service du CDP". Sommes toutes, ces critiques vous permettront d’evoluer comme vous le dites si bien. J’appreciais deja vos initiatives quand vous presentiez le journal mais je m’inquietais des commentaires que vous pourriez etre amener a faire sur le president comme vos illustres predecesseurs le faisaient et qui bien souvent s’apparentaient a des eloges qu’a autre chose. De ce fait, mon souhait qui est d’ailleurs un voeu est que vous vous departissiez de ces methodes de ceux qui croient que c’est en faisant la courbette ou en jettant des fleurs aux responsables politiques qu’ils seront "vu" comme aiment le faire certains artistes a l’endroit de certains animateurs, n’hesitant pas a citer des noms de presentateurs ou d’animateurs ( dont le plus connu est Claudy Siar et autres ....) dans l’espoir de voir leurs oeuvres diffusees ; Et qu’en plus, vous vous disiez que quelque soit le temps que vous auriez a passer en tant que directeur de la TNB votre contribution est et restera inestimable. Une autre de mes preoccupations est celle relative a la confiance faite aux jeunes. Je vous encourage a continuer de faire confiance a ces derniers tout en profitant de l’experience des anciens, et qu’en plus vous les responsabilisiez de sorte de leur permettre une meilleure rentabilite.

    Je ne suis plus malheureusement vos emissions parce que vivant loin du pays et qu’en tant qu’etudiant je ne suis pas a mesure de disposer d’installations pour recevoir les dites emissions, mais je reste persuade que le boulot qui s’abat est enorme si l’on s’en tient aux commentaires des internautes. Creez toujours mais n’oubliez jamais que la premiere regle manageriale est celle qui s’appuie sur la gestion des ressources humaines. La recompense d’un agent n’est pas forcement pecuniere, elle est l’ecoute, la reconnaissance du travail bien fait et la responsabilisation du dit agent quelque soit son age tenant uniquement compte de ces qualifications et de ses competences.

    a bon entendeur........moi-meme

    • Le 21 mars 2006 à 12:59 En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

      Merci pour vos conseils. J’en ai conscience et je vous fais remarquer que je suis à la tête d’un média de service public et que de ce fait, il est de mon devoir de me mettre au service du public, qu’il soit de gauche comme de droite, des villes comme des campagnes, du pouvoir comme de l’opposition. Nous avons réalisé un grand progrès dans ce domaine et les uns et les autres comprennent de plus en plus qu’il ya une nuance entre les notions de médias d’Etat et de médias publics.

      • Le 22 mars 2006 à 17:35, par moi-meme En réponse à : > Yacouba TRAORE, directeur de la TNB : “Je suis à la tête d’une équipe de gagneurs”

        Le bonheur de "moi-meme" est deja atteint du fait que vous ayez pris la peine de repondre a tous ceux qui vous ont interpelle. Rares sont les hommes d’une telle ouverture d’esprit. Vous constituez un bel exemple pour nous autres qui sommes a la recherche du savoir etre et du savoir faire. tres bel exemple.

        moi-meme (et fier de l’etre)

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