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Municipales 2006 : "Mais où se trouve la crise dans notre pays ?"

Publié le mardi 14 mars 2006 à 08h19min

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Nous nous rassurons avec Claude Julien, ancien directeur du monde diplomatique, que : « au bout du compte, le choix de celui qui écrit dépend de son tempérament plus que de ses analyses. Et souvent les précède. Voilà qui fournira une belle occasion de s’indigner !

Car, s’il en est ainsi, la réflexion n’aurait donc d’autre rôle que de servir d’obscures passions en les habillant d’arguments suffisamment élaborés pour leur fournir une indispensable parure de respectabilité... ».

Dans notre précédent écrit, nous avions signifié clairement que des déclarations, des plaintes nous en lirions toujours, même des plus hasardeuses et non républicaines.

Et il est vraiment temps que l’ensemble de la classe politique réfléchisse sérieusement pour définir l’essentiel politique afin de poser les jalons de la concorde nationale.

A l’étape actuelle de l’organisation des élections municipales, où se trouve la crise ? Pourquoi une certaine classe politique persiste à dire qu’il y a crise ?

Nous sommes maintenant convaincus que la recherche d’une crise par tous les moyens est leur leitmotiv. Les pseudo-arguments juridiques qu’elle avance constituent une arme pour justifier des intentions cachées.

Chaque société mérite les hommes qui la gouverne, mais là n’est pas le problème, encore faut-il que ceux qui veulent la gouverner soient des responsables politiques soucieux et réalistes !

L’activisme, la haine politique, n’ont jamais constitué le meilleur moyen de s’inscrire utilement dans les débats démocratiques.

De même, la rue n’est pas la juste voie pour bâtir une république prospère, car elle entraîne l’individu vers les lieux où règne une autre logique : Le vrai change de définition ; est vrai ce qui réussit, tout le reste n’est que creuse songerie.

En république, il faut avoir des attitudes républicaines, respectueuses et constructives. On n’insulte pas en politique. Il faut d’abord, pour tout responsable politique :

comprendre les différentes conceptions de la notion de république ;

faire l’histoire des républiques depuis l’antiquité jusqu’au moyen âge ;

étudier les républiques modernes, précisément celle des Etats postcoloniaux ;

connaître les modes de gouvernance et les types de régime, avant de se jeter dans ces théories du principe de séparation des pouvoirs, non maîtrisées.

Et ce n’est pas tout, l’Homme politique doit avoir ;

une éducation et une morale ;
le sens du devoir et de la défense des intérêts des citoyens ;
les capacités d’analyse et des visions nouvelles de développement.

Ces nombreuses carences d’une certaine classe politique créent un danger pour notre démocratie. Sinon comment comprendre que, pour une position défendue, on pense immédiatement à un quelconque achat de conscience ,ou de vilains échanges à des fins de manipulation ? Dans cette perspective, aucune position ne peut être prise sans une basse considération.

La démocratie ne se construit pas en un seul jour, et nous réaffirmons, avec détermination, que des progrès acquis sous la vigilance de notre peuple depuis des « barbes » ne sauraient être détruits sous l’action soutenue et la volonté de déstabilisation de notre république par une « opposition affaiblie et mortifiée par l’élection présidentielle ».

Pour nous, signataires de la présente, une opposition unie, forte pourra contribuer à l’enracinement de notre démocratie, pour un progrès continu de notre pays.

Et c’est pour cela que nous estimons qu’au-delà de ces gribouilles politiques, il est plus qu’important pour l’ensemble de la classe politique de présenter leurs programmes aux citoyens pour les élections municipales du 23 avril 2006. Des programmes qui tiennent compte des aspirations profondes des 351 communes du Burkina Faso.

Notre république est une et indivisible, nous le dirons toujours. Pour ce faire, l’ensemble des acteurs intervenant dans le processus des élections municipales doivent œuvrer à sauvegarder la paix sociale.

Nous les en félicitons pour le travail déjà abattu (CENI, Conseil constitutionnel, Conseil d’Etat, Conseil supérieur de la communication, Gouvernement, Assemblée nationale, Société civile, médias, partenaires au développement et partis politiques responsables).

Alors, changeons nos lunettes conceptuelles, si non corrigeons-les, pour le raffermissement de la démocratie au Burkina Faso.

Ouagadougou, le 12 mars 2006

Ont signé :

RFI/PJB Secrétaire général national Adam Régis Zougmoré

ODT Président Moïse Sawadogo

UFDP Secrétaire général Nobila Robert Zaba

MPJD Président Patrice Sambaré

L’Observateur

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