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Guéguerre au CDP Zondoma : "Salif Diallo est entièrement responsable"

Publié le mardi 14 mars 2006 à 08h16min

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Ils l’ont appelé "procès verbal" de la rencontre que Salif Diallo a eue il y a une dizaine de jours avec les responsables des groupements Naam, même s’il n’est pas contresigné par toutes les parties. C’est qu’en fait, l’écrit qui suit est le compte rendu qu’en a fait un des camps, ou plutôt le comité d’organisation du conciliabule représenté par El hadj Ousmane Kindo.

Le dimanche cinq mars 2006 à partir de neuf heures (9h) au domicile du député Bernard Lédéa Ouédraogo à Gourcy s’est tenue une rencontre entre le ministre d’Etat Salif Diallo et les responsables des unions des groupements Naam du Zondoma avec à leur tête Pierre Ouédraogo, président de l’Inter-union Naam du Zondoma.

Le ministre d’Etat avait à ses côtés Savadogo Lassané, ministre de la Fonction publique, Raogo Antoine Savadogo, Président de l’Association ACE/RECIT et Ouédraogo Boubacar, Directeur provincial de l’Agriculture.

Ouvrant la rencontre, Pierre Ouédraogo a salué et remercié les participants pour avoir répondu massivement à cette invitation. Il a souhaité la bienvenue au ministre Salif Diallo avant de lui passer la parole en tant qu’initiateur de la rencontre.

Le ministre Salif Diallo dit qu’il souhaitait rencontrer les responsables des groupements Naam ici présents autour de deux (2) points :

1) A propos des rumeurs qui lui prêtent l’intention de « fermer les robinets » des groupements Naam 2) A propos des militants membres des groupements Naam qui ont quitté le CDP pour l’ADF/RDA.

Sur le 1er point le ministre Salif Diallo a reconnu et loué les efforts de cette ONG (les Groupements Naam) en faveur des populations et dira que les rumeurs et les malentendus seraient partis des propos qu’il a tenus au domicile d’Antoine Raogo lors d’une rencontre des structures CDP du Zondoma. De qui s’agit-il ?

Pour Bernard Lédéa, Lassané Savadogo le méprise

A cette rencontre des structures CDP, il a été rapporté à lui Salif Diallo que les Groupements Naam orchestraient la défection des militants CDP vers l’ADF/RDA et intimideraient d’une manière ou d’une autre les récalcitrants d’une part et que le Président des Groupements Naam en personne instruirait les gens dans les villages de voter ADF /RDA d’autre part.

A ces assertions, Salif Diallo a dit : "J’ai à plusieurs reprises fait savoir publiquement le travail remarquable et gigantesque abattu par les « Six’S’ » et la Fédération des Naam dans le cadre du développement. J’ai même dit au Président Blaise Compaoré, lors d’une rencontre où Bernard Lédéa était présent, de le féliciter pour le grand combat qu’il a mené pour le bien être de la population".

En tout état de cause lui, Salif Diallo n’a jamais tenu les propos qu’on lui attribue ni eu les intentions qu’on lui prête, a-t-il affirmé.

A propos du second point, le ministre Salif Diallo dit que la défection massive des militants du CDP pour l’ADF/RDA ne traduit pas leur amour pour ce dernier parti ni un dépit pour le CDP.

Selon lui cette défection est la résultante des frustrations de tous ceux que Issouf Baba Mandé et ses pairs ont écarté_ des structures CDP depuis 2004 et de tous ceux qui n’ont pas été retenus sur les listes actuelles. Aussi, lui Salif, les invite à revenir au CDP.

Pour ceux qui accepteraient faire marche arrière et revenir au CDP, il a instruit Antoine Raogo pour dresser séance tenante leur liste pour lui. Aux camarades qui persisteraient pour rester à l’ADF /RDA, lui Salif Diallo leur rappelle que l’article 16 de la directive n°2005/002/CDP/CN/BPN/BEN du 24/11/2005 relative à la désignation des candidats sur les listes CDP aux élections municipales du 12 février 2006 leur sera appliqué.

Le ministre Salif Diallo a, pour terminer, invité nommément Mesdames Djénéba Ouédraogo et Fati Ouédraogo (1re adjointe au maire de Gourcy) à revenir au CDP.

Les réponses à ces propos de Salif Diallo viendront essentiellement du député Bernard Lédéa Ouédraogo, de Hamidou Salga Ouédraogo, de Souleymane Ouédraogo, d’El Hadj Ouédraogo Boukary et d’El hadj Kindo Ousmane Ismaël comme suit :

Le député Bernard Lédéa Ouédraogo a rappelé que les accusations portées contre les Groupements Naam et contre sa propre personne étaient sans fondement parce que contraire à l’idéal, à l’éthique et à la déontologie des Groupements Naam et de lui-même, comme peuvent témoigner tous les membres de notre ONG sur le territoire national et à l’extérieur du pays.

Les Six’S’ et les Groupements Naam aident les hommes et les femmes d’ici et d’ailleurs à s’épanouir et à trouver un mieux être dans un milieu endogène hostile dans le respect strict des convictions philosophiques, idéologiques et religieuses de chacun.

Notre ONG ne mène ni exclusion, ni intoxication, ni pression d’aucune sorte sur qui que ce soit.

A votre propre demande et à celle selon vous du Président du Faso j’ai assumé le mandat de Maire de la ville de Ouahigouya. A votre demande encore et à celle du Président du parti, Monsieur Rock Marc Christian Kaboré, combien de fois je me suis investi à réconcilier les enfants de Zondoma, notamment, d’un côté, le ministre Lassané Savadogo et ses pairs, et le député Tahéré Ouédraogo de l’autre côté.

Si le député Tahéré m’a réservé chaleur et respect à chacune de mes initiatives et m’a toujours exprimé sa disponibilité à suivre tous mes conseils et recommandations, le ministre Lassané et ses pairs m’ont toujours réservé à chacune de mes initiatives, mépris, dépit et dédain et n’ont pas à ce jour daigné répondre tant soit peu à mes multiples invitations et démarches. Que Dieu leur rende au centuple l’insulte ainsi faite à ma personne, à mon âge et à ma dignité ».

Ouédraogo Hamidou Salga succédant au député Bernard Lédéa Ouédraogo, a d’abord remercié Dieu de l’opportunité qui lui est donnée aujourd’hui pour poser au Ministre Lassané Savadogo et au ministre Salif Diallo ici présents deux questions qu’il a dans le cœur : tout d’abord lors du renouvellement des structures en décembre 2004, lui Hamidou Salga a été malgré lui et à son corps défendant proposé comme secrétaire général de la section CDP du Zondoma.

Le ministre Lassané Savadogo ici présent a contesté sa candidature en le traitant d’illettré, d’analphabète pour ensuite paradoxalement retenir Issouf Baba Mandé plus illettré que moi comme secrétaire général de la province. Que le ministre Lassané Savadogo me justifie ici ce mépris que je lui inspire.

Le même Lassané Savadogo ici présent s’est octroyé l’autorité d’écarter des candidatures sur les listes électorales parce que membres des Groupements Naam

De qui détient-il ces pleins pouvoirs ?

Répondant en partie aux questions de Hamidou Salga, le ministre Lassané jurera ne l’avoir jamais traité d’illettré mais a esquivé la question sur les Groupements Naam.

Ouédraogo Souleymane, négociateur et porte parole du camp du député Tahéré Ouédraogo pendant les tractations avec le groupe du ministre Lassané a pris la parole pour faire l’historique de la crise au sein du CDP Zondoma depuis le renouvellement des structures en décembre 2004 afin de situer la responsabilité de chacun dans l’hémorragie du CDP Zondoma aujourd’hui.

Ainsi, pour ne retenir que le dernier acte de cette crise, en tant qu’ultime tentative d’accorder les violons des deux camps, le ministre Salif Diallo, commissaire politique régional du Nord a décidé de diviser la poire en deux en accordant sur 90 conseillers de la commune urbaine de Gourcy 40 conseillers au député Tahéré Ouédraogo et les 50 autres au ministre Lassané Savadogo et ses amis.

C’était le jeudi 5 janvier 2006. Les représentants de Tahéré Ouédraogo ont accepté malgré eux ce partage et ont fait parvenir au ministre Lassané le lendemain la liste des 40 postulants pour insertion sur la liste CDP.

Le ministre Lassané a remis en cause ce partage de 40/50 disant qu’aucun membre des groupements Naam ne doit figurer sur leur liste et de citer nommément Ouédraogo Fati et Ouédraogo Djénéba. Si ce que je dis est faux que Lassané me démente. Le voilà assis, demandez-le lui. « Silence »

Tel est pris qui croyait prendre

A ce propos, le ministre Salif Diallo a apostrophé en aparté et à voix basse le ministre Lassané en ces termes « c’est vrai ? tu as osé dire ça Lassané est resté tête baissée.

C’est dans ce contexte demeuré tel jusqu’au 10 janvier, veille de la clôture du dépôt des listes que les amis restés à Gourcy m’ont supplié de leur ramener la liste pour qu’ils cherchent à les caser ailleurs Après ces propos, Salif Diallo a voulu lever la séance parce que dit-il, il est retenu pour un rendez-vous important à Ouagadougou.
El Hadj Kindo Ousmane Ismaël a pris la parole en ces termes :

Les députés Bernard Lédéa Ouédraogo et Tahéré Ouédraogo ne devraient pas être concernés par les présents débats. Ils ne sont candidats sur aucune liste, n’ont pas adhéré à l’ADF/RDA et n’ont obligé personne à aller à l’ ADF/RDA.

Nous qui détenions les pièces et les listes des candidats issus des groupements Naam, des ABC ou de la sensibilité de Tahéré Ouédraogo avions la responsabilité de leur trouver un parti support. Dans leur plan machiavélique le ministre Lassané et ses amis voulaient nous leurrer jusqu’à la date limite et fatidique du dépôt des listes le 11 janvier et jubiler pour nous avoir écartés sans combat.

« A malin, malin et demi. Tel est pris, qui croyait prendre ». Tu ne peux pas répudier une femme et l’empêcher d’avoir un nouveau mari.

Qui est le vrai responsable de la crise actuelle ? Le ministre Salif Diallo en tant que Commissaire politique régional du Nord assume entièrement les déboires du CDP Zondoma et dans toute la région du Nord. Pourquoi ? Le député Bernard Lédéa Ouédraogo a la sagesse, les titres et les honneurs. Ça ne suffit pas pour réconcilier les rebelles du Zondoma dont certains sont réfractaires au moindre conseil.

Salif Diallo, ministre d’Etat, numéro 2 du CDP, commissaire régional du Nord, lui en plus des atouts Lédéa, a un pouvoir réel et la force.

Les Lassané ne peuvent pas jouer à l’Anaconda et au Manitou au Zondoma sans son aval ou sa complicité. Nous des groupements Naam, n’avons obligé personne à partir. On nous a chassés.

« Le chef cruel administre des ruines », dit un proverbe mossi.

La séance a été levée en queue de poisson vers 13h et personne n’a plus revu Antoine Raogo le mandaté qui devrait rester pour présider la suite des débats.

Pour le Comité d’organisation,
El hadj Kindo Ousmane Cel : 70 12 17 84

L’Observateur

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