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Ligue 1 de Côte d’Ivoire : Les Aiglons refusent de se laisser plumer

Publié le lundi 13 mars 2006 à 07h17min

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Pour qui connaît la planète du ballon rond, l’ASEC Mimosas et l’Africa Sport national sont en Côte d’Ivoire ce que l’ASFA-Yennenga et l’Etoile Filante sont au Pays des hommes intègres. A l’évidence, ils s’inscrivent dans le registre des doyens et des clubs les plus huppés de deux capitales sous-régionales.

A la seule différence que, contrairement à leurs voisins burkinabè, l’élite ivoirienne sait gravir, quand elle veut, les échelons du football continental, sinon répondre aux attentes de ses fans. Hormis cette royale exception, tous sont parfois habités par le même virus, celui de la division. Quand, en effet, les dirigeants ne se jettent pas des pots de banane, ce sont les joueurs qui refusent de mouiller le maillot pour mille et une raisons, toutes aussi justifiables que condamnables. Conséquence inéluctable, quand le football ne perd pas de son spectacle, ce sont les supporters qui jouent les dindons de la farce.

Et puisque nous y sommes, l’Africa Sport national d’Abidjan en a fait une bien triste illustration le mercredi 10 mars 2006 au "Félicia", le stade Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, où elle devait disputer un match en retard de la 4e journée de la Ligue 1 de Côte d’Ivoire contre le Stella club d’Adjamé. C’est en vain que les arbitres, les adversaires et les milliers de supporters attendront, qui sur l’aire de jeu, qui dans les gradins.

Les onze Aiglons en papier ont tout simplement refusé de descendre dans l’arène, pour une histoire de primes et de salaires impayés, dit-on. De voix discordantes parlent, quant à elles, de prémices de putsch contre le Comité directeur du club "Vert et Rouge".

Les vraies raisons seront sues plus tard, certes, mais en attendant, l’Africa Sport national, non content de son élimination prématurée en Coupe africaine, plonge dans les profondeurs du classement et s’attire de nombreuses sanctions :
- 300 000 FCFA d’amende ;
- dédommagement des sponsors qui soutiennent la Fédération ivoirienne de football (FIF) dans l’organisation de cette compétition ;
- prise en charge de la mise au vert des joueurs adversaires ;
- descente en seconde division en cas de récidive, et nous en oublions. Voyez-vous, bonnes gens, dans ce deal, les Aiglons perdent plus qu’ils ne gagnent. Sans pour autant jeter l’opprobre sur qui que ce soit, nous sommes de ceux qui estiment qu’avant de revendiquer il faut faire ses preuves.

Ce qui ne rime nullement avec sanctifier les dirigeants de tous bords, qui savent tout faire sauf courir derrière un ballon de football. Et quand on veut tondre en permanence les enfants des autres tels des moutons, la réponse ne se fait pas attendre. Encore heureux doivent-ils s’estimer si les fous des stades ne les destinent pas au poteau n°5. Nous n’y sommes pas encore, mais ce qui vaut pour les clubs et les dirigeants ivoiriens vaut aussi bien pour nous, Burkinabè.

Rabi Mitibkèta
L’Observateur Paalga

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