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Programme de développement rural durable : le plus dur reste à venir

Publié le vendredi 10 mars 2006 à 07h42min

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Le Réseau de suivi, d’informations et de critiques de la mise en œuvre du programme du président du Faso (RISC/PF) ne pouvait passer sous silence ce fait majeur et décisif pour les populations, qu’est le lancement le 24 février dernier du Programme de développement rural durable (PDRD) dans les régions du Nord et du Centre-Nord du Burkina Faso.

D’un coût total de plus de 21 milliards de nos francs, ce programme a pour objectif global la réduction de la pauvreté dans les provinces du Passoré, du Zondoma, du Lorum, du Yatenga et du Bam, par l’augmentation et la valorisation de la production agricole et le développement des activités génératrices de revenus.

Même si les quotidiens de la semaine dernière ont largement fait écho de son lancement, son importance et sa place dans le programme quinquennal du président du Faso méritent que le RISC/PF, qui a entre autres pour objectif, l’information et le suivi de la mise en œuvre de ce programme s’y attarde.

En effet, le PDRD, à l’analyse, n’est rien d’autre que la concrétisation de plusieurs promesses et engagements pris par le président du Faso dans les régions du Nord et du Centre-Nord. Ces engagements pris dans ces régions entre le 30 octobre et le 3 novembre 2005, pendant la campagne présidentielle, concernent surtout l’adduction en eau potable, l’aménagement des bassins versants et des bas- fonds, le désensablement et ou la construction de barrages, des pistes rurales, la formation et l’alphabétisation des acteurs du monde rural et l’amélioration de leurs revenus. (voir listes des promesses et engagements « Le Pays et l’Observateur » du 17 janvier 2006).

Ainsi par exemple, à Titao dans le Lorum, le 3 novembre 2005, Blaise Compaoré a promis la construction d’un grand barrage avec 1000 hectares de terres à aménager. A Kongoussi dans le Bam, engagement a été pris le 31 octobre 2005 pour le renforcement du potentiel en adduction d’eau et le désensablement du Lac Bam. A Ouahigouya dans le Yatenga c’est aussi des barrages, des routes et des projets agricoles qui ont été promis.

A cela, il convient d’ajouter les engagements relatifs à la formation et à la responsabilisation des populations à la base. Des promesses et engagements qui seront certainement respectés dans le cadre du PDRD. Ce programme, faut-il le rappeler, couvre 5 provinces, 15 départements et 374 villages.

La manifestation de l’esprit de solidarité nationale

Selon le discours de lancement du PDRD du Dr Salif Diallo, le programme permettra d’améliorer les revenus des populations cibles dans 374 villages, renforcera les capacités de gestion participative des communautés villageoises si tant est qu’il va concerner 430 000 bénéficiaires directs. Les cinq provinces concernées auront un fonds d’investissement communautaire de 5 milliards, soit un milliard par province. En définitive, les principaux résultats attendus de la mise en œuvre du programme sont :

68 500 hectares d’aménagement de bassins versants ;
750 hectares d’aménagements de sites maraîchères à raison de 150 ha par province ;
750 hectares de bas-fonds, soit 150 hectares par province ;
10 barrages en raison de 2 par province ;
120 km de pistes rurales ;
100 km de couloir de transhumance du bétail ;
200 forages ;
10 parcs de vaccinations
1 marché de bétail ;
9000 alphabétisés dont 50% de femme ;
450 femmes points focaux formées en IEC ;
constitution de comités villageois de gestion des terroirs ;
mise en place de 100 caisses villageoises.

Comme on peut le constater, le PDRD est un programme ambitieux, réaliste, réalisable et est la traduction de la manifestation de l’esprit de solidarité nationale.

Du programme à sa concrétisation

On peut dire que la mise en œuvre du programme « Le progrès continu pour une société d’espérance » commence bien pour ces cinq provinces. Mais tout le monde en convient, lancer un programme, même ambitieux est une chose, œuvrer pour sa concrétisation en est une autre. C’est pourquoi, le RISC/PF invite les acteurs et bénéficiaires du PDRD à une mobilisation pour sa réussite. Quant aux premiers responsables du programme, la rigueur dans la gestion, la compétence et la bonne coordination dans l’exécution des activités prévues doivent être une préoccupation quotidienne.

Il ne serait certainement pas inutile d’insister sur la gestion des ressources financières qui seront alloués dans le cadre de l’exécution de ce programme. La réussite ou la concrétisation du PDRD dépendra aussi et surtout de la manière dont ces milliards seront gérés dans les cinq provinces.

Nul doute que le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, le Dr Salif Diallo, connu pour sa rigueur dans la gestion et son « goût prononcé » pour le travail bien fait, saura amener tous les acteurs à mesurer le grand défi que constitue la réussite de ce programme.

Le RSIC/PF invite par ailleurs tous les bénéficiaires et acteurs à dénoncer tout manquement susceptible d’entraver la bonne marche de l’exécution du PDRD. Ce programme étant dans toutes ses composantes un « pan » de celui du président du Faso et de ses promesses, sa réussite incombe à tous.

On comprend aisément pourquoi le ministre Salif Diallo a invité acteurs et bénéficiaires à prendre des dispositions afin que : « le programme dispose de ressources financières stables, des ressources humaines en nombre suffisant, motivées et de grandes compétences en vue de la rationalisation de son coût de fonctionnement ».

Il a bien raison quand on sait que certains projets ou programmes après leur lancement en « fanfare », sont mal exécutés où deviennent simplement des « champs de café » pour l’enrichissement de certaines personnes, toujours promptes à privilégier l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général.

En définitive, après le lancement officiel du PDRD où tout le cérémonial nécessaire a été respecté, on peut affirmer que le plus dur reste à venir pour les différents acteurs et bénéficiaires. L’erreur dans l’exécution ne sera certainement pas tolérée et ce ne serait que justice.

Pour le Bureau du RISC/PF

Idrissa Birba

Observateur Paalga

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