LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Gbagbo en France : "Ca va mieux qu’il y a un an"

Publié le jeudi 5 février 2004 à 10h15min

PARTAGER :                          

Costume clair, sourire épanoui, le président ivoirien Laurent Gbagbo a assuré mercredi soir à ses "amis socialistes" français à Paris, l’air soulagé : "Comme vous le voyez, ça va mieux que l’année dernière à la même période !".

Les compagnons de route français de Gbagbo, membre de l’Internationale socialiste depuis le début de son opposition militante à l’ancien président Félix Houphoüet Boigny, sont venus le saluer au siège de la Fondation Jean Jaurés, dans Paris.

Présents, l’hôte et ancien Premier ministre Pierre Mauroy, qui dirige la Fondation, des anciens ministres comme Charles Josselin et Marcel Debarges, l’ancien président de l’Assemblée nationale Henri Emmanuelli, sans oublier Hervé Bourges et le chanteur Manu Dibango.

Arrivé mardi, se préparant à une rencontre "cruciale" jeudi avec son homologue français Jacques Chirac pour lequel il "réserve ses déclarations sur les relations franco-ivoiriennes", Laurent Gbagbo a multiplié les contacts dans la journée, depuis le grand hôtel parisien près des Champs Elysées, où il réside.

Après le président congolais Joseph Kabila, lui aussi en visite à Paris, le secrétaire du Parti socialiste français (PS) François Hollande et le secrétaire national du PS aux relations internationales et ancien ministre Pierre Moscovici, sont venus le saluer, sans poser pour la photo et sans faire de déclaration à la sortie.

"J’ai même recu la visite de footballeurs de mon pays qui jouent en France. Ca fait chaud au coeur, quand on traverse la tourmente", affirme-t-il à la Fondation Jean Jaurés.

Faute de déclaration sur les relations tumultueuses avec Paris depuis l’accord de Marcoussis, signé il y a un an, qui a entrainé entre lui et la France de profondes divergences, Gbagbo rappelle son passé militant d’opposant "pendant 30 ans", son exil, ses années de prison.

"En 1982 j’ai dû m’exiler. En 1992, j’ai été emprisonné, avec ma femme et mon fils. Tous les dix ans, il m’arrive une catastrophe. En 2002, j’ai eu la guerre civile dans mon pays !".

"Mais nous allons nous en sortir, et je vous assure que je ne suis coupable de rien", dit-il sans autre précision quant à la culpabilité qu’il rejette.

M. Gbagbo offre à la Fondation un grand tableau de l’artiste ivoirien Houra Kadjo James, intitulé "La traite du Cacao", dont son pays est le premier producteur mondial. On y voit deux femmes ôter les cabosses des fèves de cacao, et, affirme Gbagbo, "ma prochaine réforme sera d’améliorer la condition féminine".

M. Mauroy l’assure de son amitié, même si elle a été "parfois critique", espère que "maintenant le pays va vers la paix". Il souhaite à l’ancienne colonie française "des élections présidentielles transparentes en 2005" et "peut-être un nouveau mandat" pour Gbagbo.

Dans l’assistance, un ancien ministre note que le "problème de fond pour la Côte d’Ivoire reste celui des terres". "Mais, ajoute-t-il, l’air dubitatif, Gbagbo n’en a pas parlé ce soir."

La réforme du foncier est prévue par l’accord de Marcoussis, que Gbagbo s’est engagé à appliquer, après l’avoir rejeté. C’est un sujet qu’il abordera jeudi avec son homologue français, qui le presse de le mettre vraiment en application.

AFP

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique