La grippe aviaire n’est pas déclarée au Burkina. Mais cette affaire de poulets, de pigeons et de charognards morts à Bazoulé (rendue célèbre par la mare aux crocodiles) suffit aujourd’hui pour que l’inquiétude gagne les Burkinabè. Les journalistes, en conséquence, n’ont pas été avares en questions. A entendre le directeur général des services vétérinaires, le Dr Mamadou Paré, une mission s’est rendue sur les lieux le 23 février 2006.

Selon les déclarations des éleveurs, il y a eu des pertes au niveau de la volaille, de l’ordre d’une centaine. Certains ont affirmé avoir même perdu 90% de leur volaille. Pour se faire une idée précise, des prélèvements ont été effectués et, contrairement aux soupçons, c’est la maladie de Newcastle ou la pseudo peste aviaire qui a été détectée.

Cependant, dans le cadre de la grippe aviaire, il existe 5 laboratoires de référence dans le monde. Le Burkina a pris des contacts avec celui d’Italie pour envoyer des prélèvements. Mais les techniciens ont tenu à rassurer l’opinion. Les tests effectués n’orientent pas le diagnostic vers la grippe aviaire. Il n’y a donc pas d’inquiétude, selon les spécialistes.

Le réseau national de surveillance épidémiologique (qui comprend 45 postes vétérinaires), par conséquent, continue le travail de suivi, et fait remonter l’information en cas de morts suspectes. Le Burkina est-il alors prêt à affronter l’épizootie ? Les conférenciers ont indiqué qu’en cas de grippe, il est déterminé d’abord la zone du foyer où il est procédé à un abattage systématique de la volaille, à une destruction des cadavres et à la désinfection des locaux.

Dans le 2e périmètre appelé zone de protection (à 3km aux alentours), les sujets sains sont soumis à la vaccination pour freiner la propagation du virus. Enfin, une zone d’observation est déterminée dans un rayon de 10 km. Toutes ces mesures sont renforcées par le confinement des volailles et l’interdiction de mouvements (fermeture des marchés et foires).

Le Burkina a d’ores et déjà commandé 2 millions de doses de vaccins pour une valeur de 52 millions de F CFA. Et pour la santé humaine, des antiviraux seront mis à la disposition des centres de santé. Les vétérinaires ont enfin voulu rassurer les Burkinabè que la grippe n’est pas une pandémie. Pour eux, il y a la psychose parce que l’opinion pense que la maladie touchera un grand nombre de personnes.

L’enjeu est que le problème est d’abord économique si la volaille devait être décimée. Il faut souligner d’ailleurs que des mesures d’hygiène appropriées chez les aviculteurs, les vétérinaires et les consommateurs peuvent limiter les risques de contamination par le virus de la grippe aviaire.

Par D. Parfait SILGA

Le Pays