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Bazoulé : Pseudo-peste ou grippe aviaire

Publié le vendredi 3 mars 2006 à 07h54min

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Ah ! que c’est dur d’avaler son morceau de poulet sans remords, ces derniers-ci ! L’actualité étant animée par le fléau de la grippe aviaire qui menace la sous-région. La dernière, qui n’a pas manqué d’ajouter à la psychose, c’est cette nouvelle faisant état de nombreux cas de mort de volaille à Bazoulé, dans le département de Tanghin-Dassouri.

En attendant l’analyse d’un laboratoire de référence, il ressort d’une conférence de presse donnée hier à Ouagadougou que les diagnostics, faits sur ces gallinacés, écartent la thèse de la grippe aviaire.

Le ministère des Ressources animales, alerté par de nombreux cas de mort de volaille à Bazoulé, y a dépêché une équipe pour faire un constat le 23 février dernier. Il a été communiqué à la presse, le 2 mars 2006 à Ouagadougou, les résultats des investigations effectuées à cet effet, sur les lieux. Selon les animateurs de cette conférence de presse, des morts de pigeons et de poulets leur ont été déclarées par-ci par-là, ainsi qu’un charognard malade, qu’ils n’ont pas pu voir. Des chiffres qui sont en contradiction avec ceux recueillis au même endroit par des confrères.

Le chef de Bazoulé a, par exemple, communiqué à ces derniers 300 poulets, 80 pour l’infirmier de la localité, 58 pour un autre paysan. Selon l’équipe des services des Ressources animales, seulement trois poulets leur ont été remis par ceux qui a déclaré des pertes. Elle les ont ramenés à Ouagadougou pour une autopsie et des prélèvements. L’autopsie, d’après le directeur du Laboratoire national d’élevage, Godefroy Poda, a révélé des signes d’une pathologie aviaire connue en cette période, la maladie du « new castle », une pseudo-peste aviaire. En conclusion, pour l’équipe d’investigation des services techniques de l’élevage, « la maladie du new castle est confirmée comme sévissant à Bazoulé ».

Le directeur du Laboratoire national de l’élevage a toutefois ajouté qu’une maladie « peut en cacher une autre ». En d’autres termes, la thèse de la pseudo-aviaire n’exclut pas une autre cause de mortalité. D’après les conférenciers, d’autres cas de mort suspecte de volaille leur ont été signalés à Koubri et à Kilwin. Mais après analyse, il s’est agi du choléra aviaire dans la première localité citée et de la maladie de gumboro pour Kilwin.

Quant à la grippe aviaire, les conférenciers ont rappelé qu’on ne peut déclarer son existence sans avoir recours à un des laboratoires de référence, qui ne sont que cinq dans le monde : l’Australie, la Grande-Bretagne, le Japon, les USA et l’Italie. Des prélèvements ont été faits sur les poulets de Bazoulé pour être envoyés au laboratoire du dernier pays cité. Après des échanges de correspondances, conformément à la démarche en la matière, nos services techniques de l’élevage disent avoir, à la date du 1er mars, obtenu l’accord des Italiens pour analyser les prélèvements.

Mais, il se pose actuellement, selon les conférenciers, un problème pour leur acheminement audit laboratoire, les compagnies aériennes privées étant réticentes à le faire. Une conclusion qui ne manquera pas d’indigner un de nos confrères, en l’occurrence Ouézin Louis Oulon, qui s’est demandé pourquoi le Burkina, un Etat souverain, ne peut pas affréter un avion pour transmettre les prélèvements alors qu’il le fait pour les Etalons, quand il s’agit d’aller jouer au football.

Hamidou Ouédraogo

Observateur Paalga

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