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Festival des arts, rites et musiques de la cité du Paysan noir (FESTRIM)

Publié le mercredi 4 février 2004 à 07h24min

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Débuté le 29 janvier 2004, les rideaux sont tombés samedi dernier dans la soirée à Banfora sur le Festival des arts, rites et musiques de la cité du Paysan noir (FESTRIM). Ce premier rendez-vous du genre dans la région a connu un engouement réel avec la participation d’une kyrielle de communautés éthniques, de personnalités culturelles, politiques et de plus de 400 artistes invités.

A l’image d’autres régions du Burkina Faso qui abritent périodiquement des manifestations culturelles d’envergure, la province de la Comoé possède désormais son festival : celui des arts, rites et musiques (FESTRIM). Ce sont les fils de la région regroupés au sein de l’association "Initiative pour la Comoé" (IPC) qui ont organisé cette manifestation, décidés qu’ils sont non seulement d’entretenir le flambeau culturel de leur terroir, mais aussi de le valoriser et le sauvegarder au bénéfice d’un développement endogène durable.

Le FESTRIM vise entre autres, à offrir aux artistes un cadre d’expression culturelle et artistique et à œuvrer au développement du tourisme. En somme, il permet à l’espace culturel sénoufo de s’exprimer dans toute sa diversité, sa richesse et dans sa splendeur. Une cause noble qui n’a donc pas tardé à connaître une adhésion tous azimuts des fils de la région. En effet, l’espace culturel sénoufo (regroupant les provinces de la Comoé du Kénédougou et de la Léraba) encore appelé "le Grand Kénédougou" renferme une mosaïque de communautés ethniques aux coutumes très diversifiées et variées.

Dans cette contrée, musiques, danses et rites doublés d’un savoir-faire artistique des différentes ethnies ( Gouins, Siamou, Toussian, Turka, Karaboro, Sembla etc.) ont engendré depuis la nuit des temps, l’érection ou la mise en valeur de lieux ou de groupes ethniques vivant dans cet espace. A cela on peut également ajouter le tableau touristique de la région qui présente des sites naturels (de véritables merveilles), des chefs-d’œuvres humains, des objets ou lieux sacrés connus ou restant à découvrir. Comme quoi la région regroupe d’immenses potentialités qui ont besoin d’être valorisées.

Et c’est l’un des credos de "L’Initiative pour la Comoé", à travers la création du FESTTRIM. Et le ministre Mahamoudou Ouédraogo de la Culture, des Arts et du Tourisme qui a présidé la manifestation, de qualifier le FESTRIM de "Concept fécond sur le plan culturel et à même de fédérer les énergies, de stimuler l’imagination créatrice des uns et des autres". Pour dire que l’initiative en elle-même est porteuse en ce sens qu’elle allie la culture au tourisme en passant par les produits de la pharmacopée. Le tourisme, il faut le rappeler, est une industrie très pourvoyeuse de devises au Burkina Faso. De sources proches de l’ONTB, il génère une vingtaine de milliards de F CFA à l’économie nationale.

L’un des acquis du FESTRIM est qu’il a permis un brassage culturel important entre non seulement entre les communautés de la région, mais avec celles d’ailleurs notamment du Poni et de la Bougouriba au Burkina Faso et de Sikasso au Mali, invitées pour la circonstance. Il a permis également, à travers des ateliers et des conférences, aux promoteurs culturels, à l’administration d’actions culturelles et aux artistes de mener la réflexion et d’échanger autour des questions de promotion et de développement des valeurs culturelles méconnues, mal, ou insuffisamment exploitées.

En marge de ces cadres de réflexion, Banfora a vibré quatre jours durant au rythme des soirées culturelles de musiques, chants et danses avec des artistes venus des provinces de la Comoé, de la Léraba, du Kénédougou et du Houet.

Un autre temps fort, le marché des arts et de la pharmacopée traditionnelle, les visites de sites touristiques et la journée d’art culinaire qui ont fini par donner un cachet particulier à la chose. Pour une première, l’on est tenté de dire que les initiateurs ont réussi un grand coup. En tout cas, à la fin de la manifestation, les témoignages recueillis laissent entendre une satisfaction générale. Reste maintenant la pérennisation de FESTRIM. Une préoccupation que se font ses initiateurs. L’adhésion des fils de la région est en tout cas acquise, la caution politique aussi avec la présence de plusieurs membres du gouvernement à la cérémonie d’ouverture. Reste maintenant le nerf de la guerre. Mais le succès de la première édition pourrait servir si besoin, à convaincre les sponsors à dénouer le cordon de la bourse.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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