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Espèces fruitières saheliennes : Néré, baobab... pour renforcer la sécurité alimentaire

Publié le mardi 28 février 2006 à 05h54min

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Le Centre national des semences forestières (CNSF) a initié, en partenariat avec 9 institutions de recherches sous-régionales et internationales, un projet de valorisation des espèces fruitières locales, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

Le lancement officiel dudit projet, intitulé « Sahelian fruit trees (SAFRUIT) », est intervenu lors d’un atelier qui se tient du 27 février au 03 mars 2006 dans l’enceinte du CNSF.

Les pays du sahel, après les dures années de sécheresse, ont entrepris de lutter contre la désertification. La reforestation et la gestion durable des ressources sont, entre autres, les actions initiées dans le cadre de cette lutte.

La recherche est venue en appui à la bataille, permettant de disposer de connaissances indéniables au plan de la sylviculture, des aspects socioéconomiques... pour la réduction de la pauvreté des populations.

Le projet « Espèces fruitières sahéliennes » se base sur les résultats de ces recherches, pour les vulgariser auprès de ces mêmes populations.

Il est, selon Moussa Ouédraogo, directeur général du CNSF, l’aboutissement d’un long processus qui a démarré en juin 2004 par des discussions entre les différents partenaires que sont : l’ICRISAT, l’ICRAF, l’IER-Mali, l’INRAN-Niger, l’INERA-Burkina Faso, le CNSF-Burkina et des institutions européennes telles le Centre danois des forêts et paysages, l’université de Bangor, en Angleterre, et l’institut de recherche en agroéconomie des Pays-Bas.

Ces discussions ont ensuite pris la forme d’un document de projet qui a été soumis à l’Union européenne, laquelle l’a approuvé le 31 décembre 2005.

Le projet va réunir des équipes pluridisciplinaires multi-institutionnelles de plusieurs pays pour qu’ils travaillent en synergie dans sept volets d’activités.

Ces activités porteront sur les contraintes et les potentialités, l’étude du marché des produits non ligneux issus des quatre espèces retenues (néré, baobab, tamarinier et jujubier), l’étude de l’interaction entre arbres et cultures annuelles, la recherche sur la multiplication végétative des quatre espèces, la recherche en amélioration génétique, la recherche sur le système de production et de diffusion des semences forestières améliorées, la sensibilisation et la diffusion des acquis des recherches obtenus au cours du projet.

Un choix consensuel

SAFRUIT se fixe comme objectif majeur de contribuer à la lutte contre la pauvreté à travers la promotion d’une meilleure utilisation et la valorisation optimale des espèces locales fruitières prioritaires que sont : le parkia biglobosa (néré), l’adansonia digitata (baobab), le tamarindus indica (tamarinier) et le ziziphus mauritiana (jujubier).

Pour le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, représenté à l’ouverture de l’atelier par son secrétaire général, Bertrand Zida, « toute action visant la valorisation des espèces en vue de leur utilisation efficiente par les populations est assurée du soutien de son département ».

Entièrement financé par l’Union européenne, le projet est d’un coût global de 1 498 283 euros et doit durer quatre ans (janvier 2006-décembre 2009). L’atelier, qui marque en même temps le démarrage des activités du projet, va permettre aux participants d’harmoniser leurs méthodes de travail et de dégager des stratégies pour sa bonne exécution.

Un travail de fond

Pour ce projet, il s’agira, a dit son coordonnateur, Anders Raebild, de vérifier l’importance des quatre espèces choisies, pour les populations au Burkina Faso, au Mali et au Niger afin de contribuer à une meilleure utilisation de leurs potentialités.

Au niveau technique, il sera question d’un travail pour l’amélioration génétique des arbres, en vue d’avoir des fruits plus nutritifs et plus appréciés. Aux paysans il sera donné les outils pour faciliter la culture des arbres, tels que le greffage et la production locale des plants.

Pour être sûr que ses populations auront accès aux résultats de la recherche, il sera procédé à des études pour rendre plus efficace la diffusion des plantes et des graines d’arbres.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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