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Développement rural : 21 milliards de F CFA pour réduire la pauvreté dans le nord du Burkina

Publié le lundi 27 février 2006 à 07h34min

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Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a procédé au lancement officiel du programme de développement rural durable, le 24 février 2006 à Petit Samba. La cérémonie a été suivie d’une visite de réalisations sur le site de Tougou dans le Yatenga.

Mettre en place des actions novatrices afin de réduire les contraintes liées au développement de la région Nord du Burkina est la volonté des autorités nationales à travers le Programme de développement rural durable (PDRD) lancé officiellement le 24 février 2006 à Petit Samba dans le Passoré. Se succédant à la tribune, le représentant des producteurs et celui de la Chambre nationale d’agriculture ont tous salué ce programme et ont promis de se donner la main pour réussir. 1 200 000 personnes vivent dans cette partie du pays où le niveau de pauvreté est assez élevé. Selon le gouverneur de la région du Nord, la dégradation des terres l’insuffisance du potentiel d’eau et le faible niveau de désenclavement sont les facteurs adjuvents.

Cet état de fait, a-t-il ajouté, enfonce les populations de plus en plus dans la pauvreté, les condamnant du coup à l’exode rural et à la migration dans l’espoir de lendemains plus heureux.

Plusieurs projets ont pourtant été réalisés afin de fixer les jeunes dans leur terroir.

Le programme spécial de conservation des eaux et des sols et agroforesterie CES/AGF a, en 15 années d’intervention, injecté plus de 18 milliards de F CFA dans la région.

Ce projet a permis l’organisation et la responsabilisation des populations sur les questions de sécheresse et d e désertification, la protection de plus de 100 000 hectares de terres agricoles menacées de dégradation, la valorisation des espaces aménagés la réalisation d’infrastructures socioéconomiques.

En dépit de ces résultats fort appréciables selon le ministre Diallo, le niveau d’exécution du projet n’a pas permis d’enrayer les différents obstacles, les populations bénéficiaires n’arrivent pas à couvrir leurs besoins alimentaires et plus de 500 000 hectares de terres présentent un risque élevé d’érosion. C’est donc au vu de ce constat que le gouvernement burkinabè a initié le Programme de développement rural durable (PDRD).

Le PDRD, une promesse devenue réalité

Avec ce projet, nous rentrons de plain pied dans la mise en œuvre du programme : « le progrès continu pour une société d’espérance » comme le président l’a expliqué pendant la campagne électorale, a déclaré le docteur Salif Diallo.

Pour la région du Nord, les engagements pris par le président du Faso portent sur la promotion d’activités génératrices de revenus au profit des jeunes et des femmes, le désenclavement de la région et les aménagements hydroagricoles.

Ainsi, le gouvernement burkinabè, avec le concours de ses partenaires financiers, le Fonds international pour le développement agricole, la Banque ouest-africaine de développement, le Fonds de l’organisation des pays exportateurs de pétrole, le Fonds pour l’environnement mondiale a initié le PDRD ; d’un coup total de 21 milliards six cent quatre six millions de f CFA.

L’objectif du PDRD est de réduire la pauvreté dans les cinq provinces couvertes, à savoir le Passoré, le Zondoma, le Yatenga, le Lorum et le Bam, par l’augmentation et la valorisation de la production agricole et le développement des activités génératrices de revenus.

Il s’agira en huit ans, d’améliorer les revenus de 374 villages de la zone du programme, de développer et renforcer les capacités de gestion des communautés villageoises au profit de 430 000 bénéficiaires et d’améliorer l’accès des populations cibles au capital économique et au capital social.

Pour atteindre ces objectifs, il sera mis en place un fonds d’investissement communautaire d’environ 5 milliards, soit 1 milliard par province pour le financement des activités économiques et sociales de base. L’une des composantes majeures du programme est la sécurisation foncière avec l’accès à la terre des femmes, des jeunes et des paysans sans terre. L’accent sera mis aussi sur le développement des capacités productives. D’ici à 2013, le PDRD devrait produire les résultats suivants : 68 500 hectares d’aménagements de bassins versants, 750 hectares pour la maraîcherculture et 750 hectares d’aménagements de bas-fonds, 10 barrages à raison de deux par province.

Des infrastructures socio-économiques dont 120 km de pistes rurales, 100 km de couloirs de transhumance, 200 forages, 10 parcs de vaccination, 1 marché à bétail seront réalisés.

Le ministre en charge de l’Agriculture a appelé les différents acteurs à développer des initiatives pour la réussite de cet ambitieux programme. Il a par ailleurs remis aux groupements villageois féminins, du matériel agricole allant de 259 000 à plus de deux millions de F CFA. Après Petit Samba, la ministre et sa suite se sont rendus à Tougou dans le département de Namissiguima, province du Yatenga. Ils ont visité le site de Dabèré, premier site d’intervention du PDRD. Les producteurs ont attiré l’attention des autorités sur la dégradation avancée du bassin, l’envasement du barrage et le dessèchement rapide de la retenue d’eau.

Le ministre les a rassurés quant à la résolution de ces contraintes et mieux, a promis d’étendre le site de 10 à 50 hectares. Les producteurs de Tougou ont également été gratifiés d’un lot de matériel agricole. Tougou sera le point d’ancrage de ce programme, a dit le ministre, « alors au travail pour la lutte contre la pauvreté », a-t-il conclu.

Assétou BADOH

Sidwaya

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