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Filière coton burkinabè : les bonnes nouvelles de TTC

Publié le mercredi 4 février 2004 à 07h23min

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La Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX) a signé le vendredi 30 janvier 2004 à l ?hôtel Relax de Ouaga une Convention de financement avec le pool bancaire national conduit par la BIB. D ?un montant de 65 milliards de francs CFA, cette enveloppe représente une partie des besoins de la filière au titre de la campagne 2003-2004.

Et de deux pour le pool bancaire national. Après la cérémonie du 20 décembre 2002, les établissements financiers de la place ont à nouveau signé avec la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX) une convention de financement de la campagne cotonnière. Conduites par la Banque internationale du Burkina (BIB), la quasi-totalité des banques installées dans notre pays ont encore répondu positivement aux sollicitations de la SOFITEX.

Il s’agit de la BACB, de la BICIA-B, de la SGBB, de la BOA, d’Ecobank et de la BCB. Seule manquait au tableau la toute nouvelle banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) qui a commencé ses activités trop tard pour pouvoir participer au tour de table pour le financement de la campagne 2003-2004, bouclé depuis de nombreux mois. Mais elle « trouvera, je n’en doute pas, sa place pour la campagne 2004-2005 et pour notre programme d’investissement de 2004 pour lequel un dossier lui a été transmis », a rassuré Tiendrébéogo Tiraogo Célestin (TTC), le directeur général de la SOFITEX.

Le tour de table a rapporté 65 milliards

En attendant, les sept membres actuels du pool bancaire national ont rassemblé 65 milliards de francs CFA représentant une partie des besoins pour payer le coton graine qui sera récolté au titre de la campagne 2003-2004 ainsi que son usinage et son transport depuis le bord du champ jusqu’aux ports d’embarquement. D’un taux d ?intérêt de 9.25% hors TVA, ce crédit servira aux premiers paiements rapides de coton graine, toute chose qui revêt une importance capitale pour les producteurs.

« La diligence avec laquelle les déblocages sont faits permet non seulement d’accroître la confiance des producteurs mais donne aussi à la SOFITEX une souplesse d’action qui lui permet de saisir les opportunités d’intervention précoce sur le marché », a indiqué Gaspard Ouédraogo, PDG de la BIB, avant de rappeler les montants des financements du consortium de banques locales sur les quatre dernières campagnes :
2000-2001 : 40 milliards ;
2001-2002 : 55 milliards ;
2002-2003 : 55 milliards ;
2003-2004 : 65 milliards.

Au total, depuis le plan de relance en 1996/1997 de la production cotonnière, le pool bancaire national a injecté 464 milliards de nos francs dans le secteur, dont 94 milliards ont représenté le refinancement d ?intrants par la BACB et 30 milliards le financement des investissements.

Discret mais efficace

On le voit, la croissance exponentielle de la production entraîne des besoins énormes de financements qui, fort heureusement, n ?ont jamais manqué. En effet, a tenu à rappeler M. Tiendrébéogo, « partenaires des bons comme des mauvais jours, le pool bancaire national n’a jamais fait défaut à la filière coton burkinabè ».

Il est vrai que l’intervention des argentiers locaux se justifie ainsi que l’a confessé leur chef de file. « Vous êtes l’une des rares sociétés cotonnières de la sous-région à dégager des résultats bénéficiaires, malgré parfois un environnement international défavorable.

On retrouve la même performance au niveau de l’encadrement des producteurs qui permet d’obtenir 95% du coton graine en premier choix et 80% de cette même production classée en grade supérieur », a relevé Gaspard Ouédraogo qui, au passage, a salué l’action « discrète mais efficace » de TTC à la tête de la société. A cela s’ajoute les retombées économiques directes de l’activité cotonnière sur notre pays (apport de devises, flux financiers considérables ») et l’effet d’entraînement qu ?elle a sur d’autres secteurs.

Ailleurs, on dit souvent que « quand le bâtiment va, tout va », dans un pays comme le nôtre o plus de 2,5 millions de personnes vivent en amont et en aval de la SOFITEX, on est tenté de dire : « quand le coton va, tout va ». Surtout avec cette production en constante progression au point qu’un pourrait se demander o est-ce que la SOFITEX s’arrêtera.

De 407 000 tonnes de coton graine la campagne précédente, cette saison, grâce à une nature généreuse et une faible attaque parisitaire, on a franchi la barre psychologique des 500 000 tonnes, ce qui classe la filière coton burkinabè au 2e rang africain, juste après le Mali et avant l’Egypte. Pour mesurer le chemin parcouru, il faut savoir qu’en 1993-1994, le Burkina était le treizième producteur africain d ?or blanc.

En termes financiers, la présente campagne, a confié le patron de la SOFITEX, dégagera un chiffre d ?affaires (CA) de 225 milliards de FCFA contre 150 la saison écoulée, une progression qui s’explique, nous a-t-on dit, par l’accroissement de la production et l’amélioration des cours mondiaux. Pour les cotonculteurs, la conséquence de cette santé financière, c’est le maintien du prix plancher à 175 FCFA le kg de coton graine 1er choix. La ristourne ou prix complémentaire passe toutefois de 10 à 35 francs, ce qui donne un prix total de 210 FCFA/kg. « Ce prix constitue un record pour lequel nous nous réjouissons grandement », a dit Célestin Tiendrébéogo qui n ?a pas caché sa satisfaction.

Idem pour François Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B), devenu une véritable institution dans l ?institution. Toujours au chapitre des bonnes nouvelles, le DG de la nationale du textile a annoncé que grâce à l ?intervention des autorités qui allouent à la filière 3 milliards de nos francs pour couvrir le surcoût du transport dû à la crise ivoirienne, le prix des intrants restera inchangé pour la prochaine campagne.

Des moyens ambitieux pour un objectif ambitieux

Mais où la SOFITEX s’arrêtera-t-elle donc ? nous interrogeons-nous plus haut. Manifestement pas à côté car « après avoir décollé au cours de la campagne 2002-2003 et pris de l ?altitude en 2003-2004, notre filière souhaiterait passer à la vitesse de croisière en 2004-2005 ». Il est sur un nuage le pilote de l’appareil battant pavillon SOFITEX dont la vitesse de croisière équivaut à 600 000 tonnes de coton graine la campagne prochaine.

Un « objectif ambitieux qui nécessite des moyens ambitieux », a reconnu M. Tiendrébéogo qui entend se donner les moyens de sa politique par un programme d’investissements de 20 milliards à réaliser d’ici novembre 2004 et qui consistera en :
la construction de deux usines d’égrenage (d’un coût estimé à 12 milliards de FCFA), l ?une à Banfora par la SOFITEX, l ?autre à Diapaga par le repreneur dans le cadre de libéralisation ;
l’accroissement des capacités des usines de Koudougou, Houndé 2, Bobo 1, Bobo 2 et Bobo 3 pour 2 milliards ;
la construction d ?une usine d ?égrenage à Sindou ;
l’acquisition de camion pour 3 milliards ;
la construction d ?une deuxième usine de délintage de semences à Kourouma pour 3 milliards.

Avec cette nouvelle unité, la filière pourra satisfaire tous les besoins nationaux des producteurs en semences délintées, triées, traitées et à haut pouvoir germinatif, toute chose qui accroîtra de 20% le rendement aux champs à partir de 2005-2006. Il est également prévu en 2005, la construction d ?une usine d ?égrenage à Léo pour donner un coup de fouet à la culture de l ?or blanc dans la Sissili et le Ziro.

Au total, le coût du programme d’investissement au titre de 2005 s’élève à 14 milliards de nos francs. Rappelons que les financements que charrie le pool bancaire national couvrent 70 à 80% des besoins de la SOFITEX, le reste étant comblé par un pool bancaire international amené par HSBC-CCF et avec lequel une autre cérémonie de paraphe d ?actes juridiques aura lieu ce soir même à Bobo-Dioulasso.

Observateur Paalga

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