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“Djata” côté cour, côté jardin

Publié le lundi 20 mars 2006 à 08h14min

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Djata

À l’état civil, l’artiste musicienne Djata se nomme Badjata Melissa ILEBOU. Elle est deuxième fille (jumelle) de la famille ILEBOU qui en compte aujourd’hui 4 puisque son frère jumeau est décédé à l’âge de 5 ans. Celle dont le nom Badjata signifie « On parlera de toi demain » est née le 27 juin 1976 de Feu Bavakan ILEBOU et de Kathuabia AGUEKORA à Kampa Fanian un petit village de la province du Nahouri.

Contrairement à beaucoup d’artistes qui ont découvert la musique dans leur jeunesse, Djata elle, est « née et grandie dedans ». Déjà gamine (à environ 4 ans) son père « les forgeaient » elle et son frère et ses sœurs à chanter avec lui et leur maman. La musique est donc un héritage paternel car papa ILEBOU et grand père ILEBOU étaient des musiciens patentés dans la localité et sans eux, point de funérailles.

La musique dans le sang

« Ce qui m’a marqué dans mon enfance, c’est le fait de n’avoir pas été à l’école, alors que mes camarades d’âge y allaient ; Cela m’a beaucoup fait souffrir et j’ai compris que c’est parce que j’étais une fille de pauvre. Mais j’ai fait une autre école ; une grande école ; celle de la vie : savoir préparer, garder espoir, travailler dur dans la vie pour gagner son pain, s’avoir aider son mari, gérer une famille etc.

Etre une femme « guerrière » tout simplement ». En effet, issue d’une famille très modeste, Djata ILEBOU n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Elle a donc été éduquée dans la musique jusqu’à l’âge de 7 ans auquel elle rejoindra la capitale pour aider sa grand-mère paternelle dans ses activités. C’est dans cette nouvelle vie de citadine qu’elle sera découverte par une femme de culture Moussoyouma KOUYATE qui était sa voisine. « J’ai découvert en elle un talent naturel de chanteuse et je lui ai donné sa chance » nous a confié celle-ci. D’ailleurs Djata garde de bons souvenirs de sa tournée en Suisse, Paris, et Bruxelles en 1991 avec la Troupe Wamdé de Moussoyouma, qu’on ne présente plus.

« Je rends hommage à cette dame, Moussoyouma KOUYATE qui a eu confiance en moi, qui a cru en moi ». Aujourd’hui, femme et mère de trois enfants, l’artiste garde de très mauvais souvenirs de son adolescence. « Je ne peux pas garder de bons souvenirs de mon adolescence parce que, dès l’âge de 17-18 ans, j’avais tout le poids du monde sur les épaules » En effet, à 17 ans, elle met au monde Abdel Ben Nasser son premier fils.

Une adolescence difficile

Ce fut un « tremblement de terre » pour elle, puisque abandonnée de tous. Elle est obligée de quitter la troupe Wamdé et elle est délaissée de sa famille. Elle a due partir auprès de la famille du père de son enfant qui, heureusement a su la comprendre et la soutenir. Mais sa misère ne s’arrêtera pas là puisqu’il fallait trouver les moyens pour survivre. Comment survivre quant tout le monde vous lâche ?

Cette condition d’extrême pauvreté conduit Badjata à faire toutes sortes de petits boulots pour subvenir aux besoins de son fils. C’est ainsi qu’elle travaillera comme serveuse dans un maquis tout en continuant sa passion dans la Troupe Woulaba Percussion jusqu’à ce que Koudbi KOALA lui donne une autre chance dans sa Troupe Saaba à travers une tournée en Hollande. « Ma famille qui devait me donner une seconde chance m’a fermé la porte, mais quelque part, je pense que c’est ce rejet qui à fait de moi ce que je suis aujourd’hui » : une véritable guerrière. Elle a surmonté monts et vallées pour être ce qu’elle est aujourd’hui, quand bien même tout n’est pas encore rose pour elle.

Elle croit en son étoile, elle refuse la fatalité, encore moins de courber l’échine et du haut de ses 1,65cm et avec ses 65kg, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. « Si ta mère te mets au monde, il faut renaître toi-même de nouveau et je croit avoir prouvé à ma grand-mère que je suis une guerrière ». Aimer ses enfants, se battre pour eux afin qu’ils ne vivent pas la même souffrance qu’elle ; telle est ce qui la fait vivre et espérer.

Même si rien n’augure aujourd’hui que l’artiste sera une grande star à l’image de son idole Myriam MAKEBA, la prémonition de son nom nous dit que cette femme-là ira loin et que l’on parlera d’elle. C’est tout le mal qu’on souhaite à Badjata.

Itinéraire d’une carrière en devenir

On pourrait dire qu’elle est née dans la musique et que le son des tam-tams et autres mélodies, sans oublier les pas de danse coulent dans ses veines comme son propre sang. La musique étant un héritage chez elle, tout coule de source, car rien de ce qu’elle dit et fait avec elle n’est artificielle. Djata a fait ses premiers pas de musique avec son père, mais son véritable chemin d’artiste s’est tracé à l’âge de 8 ans quand elle a été découverte par Moussoyouma KOUYATE de la Troupe Wamdé.

Cette troupe fera éclore chez elle de véritables talents de percussionniste, de danseuse, de chanteuse, bref de tous les ingrédients nécessaires à tout artiste accompli. A travers les multiples tournées en occident dans les années 90, 91, 92, elle confirme tout le bien que Moussoyouma KOUYATE pensait d’elle. Non seulement elle s’acquittait de ses tâches, mais elle jouait aussi le rôle de monitrice pour les autres membres de la troupe à travers les pas de danse qu’elle leur apprenait.

Cette belle ambiance est perturbée en 1993, année au cours de laquelle elle tombe en grossesse. Cette traversée du désert n’éteindra point ses talents puisque, malgré les difficultés, elle continuait ce qu’elle avait commencé avec la troupe Wamdé, mais cette fois-ci avec la troupe Woulaba percussion. En 1996, Djata est repérée par le célèbre Koudbi KOALA des NAK (Nuit Atypique de Koudougou) à laquelle elle participe.

Dès lors, une autre carrière démarre. Avec sa troupe, Saaba, elle fera un mois et demi de tournée aux Pays-Bas. C’est au cours de cette tournée que « le virus » de la composition, la pique et naît alors sa première chanson qu’elle reçue à ce qu’elle dit, en songe où elle était avec son grand-père.
En 1999, elle rencontre feu Yaya Popsy DIALLO au jardin de la musique ZACA. « Ma rencontre avec le regretté Yaya Popsy DIALLO m’a ouvert le chemin vers la carrière d’une vraie artiste musicienne ».

Elle le convainc, après forte insistance de l’écouter en accapéla, malgré son emploi du temps chargé. Le maestro de la musique burkinabè d’alors l’écoute et lui donne sa chance. Elle entre en studio et accouche de son premier album dénommé « Dounia » qui parle de la haine, de la jalousie. Cet album ne fait que retracer le calvaire que l’artiste a vécu. Dans ce même album, elle donne des conseils aux jeunes de sa génération à travers sa propre expérience.

Comme si le destin s’acharnait sur elle, son premier « bébé », malgré sa qualité passera incognito par manque de promo quant bien même des démarches ont été entreprises au niveau du PSIC qui sont restées lettres mortes. Nonobstant le grand handicap qu’elle traîne derrière elle (l’illétrisme), Djata s’est convaincue que sous nos cieux nulle n’est née avec un bic à la main, encore moins avec le français comme langue. Elle fait de ce handicap une source d’inspiration qui l’aide dans ses combats quotidiens pour la survie. « Il n’y pas de meilleure musique que celle traditionnelle, sa seule difficulté réside dans son adaptation à la modernité ». C’est ce que Djata manie avec dextérité et efficacité dans ses compositions.

Toujours dans la quête de la notoriété, la chance lui sourie par le biais du ministère de la culture à travers l’album « Burkina Mousso » qui révèlera davantage son talent. « Bitarou » ou Orphelin lance Djata au firmament de la musique nationale. La candeur de sa voix, la pureté du message allié à la musique de la chanson ont fini par convaincre, même les plus incrédules du talent naturel de cette femme. Mais, elle attend encore d’être soutenue pour la sortie de l’album tout entier qui est toujours en magasin. Sortira, sortira pas ?

Une question qui a une réponse toute simple pour elle. Déterminée comme elle est, il n’y a effectivement pas de doute même si c’est dans 10 ans, tant que le Tout puissant lui donnera un souffle, elle se battra pour qu’il sorte. En attendant qu’une main salvatrice vienne à son aide pour la réalisation de cet album qui aura pour nom « Kampala Dieu Béni », l’artiste vit de ses prestations.
Djata a participé en featuring dans les albums d’artistes comme CLEPTO-GANG, DESY-FRANCK, Wango-Roger, SMOKEY et AWADI dans « les misérables ». Elle a aussi fait partie de la chorégraphie Karmen Falenga créée par Irène TASSEMBEDO qui a fait une tournée au Bénin, Togo et Paris dans le rôle de chanteuse immortelle (prémonition ?).

Des appuis et soutiens comme ceux de M. Mahamoudou OUEDRAOGO alors ministre de la Culture qui l’adopte comme sa fille, de Sylvain Dando PARE son arrangeur, de Mme COMPAORE née ZIZIAN Mariam sa marraine et bien d’autres encore lui sont d’un grand réconfort, et surtout la relève quant elle sombre dans les méandres de l’angoisse du fait de la rudesse de ses conditions de vie. D’autres bonnes volontés lui promettent également de lui venir en aide, mais comme le dit l’adage « à force de retenir trop longtemps l’os destiné au chien, celui-ci fini par s’inquiéter sur les intentions réelles de son maître ». A tout ceux qui ont promis de l’aider, nous disons qu’il est plus que temps de passer aux actes ; ils ne jetterons pas leur argents !


A cœur ouvert
« Si tu perces au Faso, tu auras toute la terre à tes pieds... »

Quels sont tes rapports avec les autres artistes musiciennes du pays ?

Djata : J’ai de très bons rapports avec les artistes musiciens et musiciennes burkinabè. Avec les filles, nous échangeons beaucoup ; on se donne des coups de mains quand, on le peut. Avec certaines, c’est la grande complicité. Ma grande complice que je pleure encore aujourd’hui, c’était ma grande sœur Jeanne BICABA (Paix à son âme et que Dieu protège ce qu’elle a laissé).
Avec elle, le courant passait et elle ne manquait pas de me prodiguer des conseils. Penser qu’elle n’est plus à mes côtés me fait énormément de la peine. Mais qu’est-ce que vous voulez, c’est la vie et on va tous y passer. Bref, je vous assure qu’entre moi et les autres artistes burkinabè, nos relations sont au top.

Peut-on dire aujourd’hui que Djata vit de la musique ?

Djata : Je ne crois pas. Si je dis oui, j’aurai menti parce que pour l’heure, elle m’apporte juste le minimum et là encore je vous assure que c’est irrégulier. Ce que je peux dire, c’est que peut-être grâce à la musique, le regard des gens sur moi a changé. Mieux, elle m’a permis d’avoir une carte de visite et surtout des soutiens de nombreuses personnes que je profite de l’occasion pour saluer.

Finalement le prochain album c’est pour quand ?

Djata : Pour l’heure, je ne saurai vous dire quand est-ce que l’album sera disponible. Ce que je sais, c’est que nous sommes toujours en discussion avec Seydoni Production pour voir dans quelle mesure il va sortir. Mais je dois vous avouer que je suis fatiguée de me torturer la tête à cause de l’album parce que le problème n’est plus artistique mais économique.
Et vous savez comme moi que ce n’est pas du tout facile. Artistiquement le produit est prêt, mais je manque de moyens financiers pour le faire sortir.

Qu’est-ce qui s’est passé entre Michel BOSSOFA et toi ?

Djata : Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? BOSSOFA et moi nous avons fait la bagarre et je te dis, on s’est même porté la main. Voilà quelqu’un (BOSSOFA) qui m’appelle le 20 décembre 2005 pour me demander de venir prester à un spectacle de la TNB avec des danseurs. Le cachet qu’il me propose ne me convient pas, surtout que je devais jouer avec des danseurs. Je le lui fais savoir et sur le coup, il a reconnu avec moi que c’était effectivement difficile vue que nous étions en pleine fête de fin d’année et que les uns et les autres courraient pour chercher l’argent (rires...).

J’ouvre une parenthèse pour préciser que le problème n’est pas dans le cachet en lui-même, parce que j’estime que si aujourd’hui la TNB passe nos clips et que par ce canal elle verse des droits au BBDA qui nous paie, on ne va tout de même pas refuser de prester pour soutenir un événement qu’elle organise. Mais le fait d’exiger que je le fasse avec des danseurs était trop me demander. Trois jours plus tard soit le 23 décembre, Michel BOSSOFA m’accoste encore sur le même sujet et ma réponse ne varie pas.

Seule, je peux le faire, parce que c’est la TNB, mais, avec des danseurs, je ne peux pas. C’est là qu’il me dit que sans danseurs, je ne joue pas. Je dis OK pas de problème. Le soir du 23 décembre le voilà qui m’accoste encore et là je lui dis de se référer à mon manager. Il m’agresse en disant qu’il se fiche de mon manager. Je lui rétorque que mon manager se fiche également de lui. Du coup, il est devenu verbalement désagréable. Je vous épargne les insanités qu’il a pu sortir ; j’ai des témoins.

Pire, il pousse le rubicon jusqu’à m’agripper par le cou pour me violenter ; je n’ai pas supporté et nous nous sommes rentrés dedans. Je ne peux pas me laisser piétiner, par qui que soit... Je ne me laisse pas faire quand, je suis dans mon droit. J’ai toujours respecté Michel BOSSOFA, mais j’avoue qu’il m’a poussé à bout. A quelle fin ? Je ne saurai vous le dire. D’ailleurs je le rappelle, je n’ai pas fais la bagarre avec Michel BOSSOFA, c’est lui qui à fait bagarre avec moi.

Est-ce que depuis cette scène, des gens sont intervenus pour une réconciliation entre vous ?

Djata : Comme je vous l’ai déjà dit, je n’ai pas fais la bagarre avec Michel BOSSOFA, c’est lui qui à fait bagarre avec moi. C’est arrivé, c’est arrivé et je crois que dans une bagarre entre un père et sa file, on n’a pas besoin de demander aux gens d’intervenir pour qu’ils se réconcilient. Je crois que le temps va faire son œuvre. Moi j’attends surtout que Dieu fasse son œuvre. En dehors de lui, toute tentative sera vaine et infructueuse. Michel BOSSOFA sait que je l’ai toujours considéré, respecté, c’est pourquoi je sais qu’avec le temps Dieu va nous réconcilier.

Parlez-nous un peu du milieu du show-biz burkinabè ?

Djata : Le show-biz burkinabè se porte bien actuellement en témoigne les sorties d’albums, les créations musicales etc. Mais, il est aussi difficile pour nous artistes parce que nous rencontrons beaucoup de difficultés à nous exporter par manque de promotion. J’avoue que nous ne sommes pas soutenus comme il se doit. Je vais vous donner un exemple. Je ne suis pas contre le football, et encore moins contre les footballeurs, mais je crois que si les efforts faits pour ce milieu-là, (qui n’a rien rapporté jusqu’à présent) allaient aussi aux artistes musiciens pour travailler, je suis convaincu que nous serions très loin.

Dans le show-biz burkinabè les injustices ne manquent pas, sinon, comment des artistes dit internationaux peuvent venir ici, jouer en play-back et ramasser des millions pour repartir, pendant que les locaux se contentent des miettes. Je crois que ce sont les mélomanes qui veulent cela sinon s’ils connaissaient comme il se doit « les produits locaux » cela nous permettraient d’être plus vsibles.

Comme le disait quelqu’un, « nul n’est prophète dans son pays ». Je suis convaincu que si les artistes burkinabè avaient des sponsors comme le football, s’ils avaient une promotion, les choses allaient bouger dans ce pays. Joueurs de football et artistes musiciens, c’est la même chose ; personne ne joue pour qu’on prononce le nom de son père. C’est pourquoi je pense que c’est le choix des priorités qui est le problème dans ce pays.

Quel est le genre musical de Djata ?

Djata : Moi je suis une artiste « bouffe-tout » ; mais ça ne veut pas dire que je mange n’importe où ou que je bois n’importe où.
Dans le domaine musical, je peux faire beaucoup de choses et je m’acharne à cela. Je veux être une artiste capable de jouer sur toutes les scènes du monde. Je veux être capable de jouer avec n’importe quel grand artiste de cette planète. C’est pour dire que si un jour par le hasard des choses, Michel JACKSON, Myriam MAKEBA, Papa WEMBA, MC Solar etc. m’appellent, je veux être capable de répondre. C’est vrai que la qualité d’un artiste, c’est d’avoir sa propre personnalité donc son genre, mais un artiste, ce n’est pas seulement ça. Un artiste doit être capable d’improvisation quelque soit la scène

On te dit très humaine. A preuve, tu chantes pour les orphelins pourquoi ?

Djata : L’être humain, mais surtout les orphelins ont besoin d’affection. Et je pars du principe que, ces enfants de la rue, ces orphelins etc. ne sont pas coupables de quelque chose. Leurs conditions, leur misère etc. ont des responsables et ces responsables sont leurs géniteurs, et la société dans son ensemble. Je crois qu’il faut avoir vécu la souffrance, la misère de ces enfants pour vraiment comprendre ce qu’ils vivent et ce qu’ils ressentent dans leur claire et dans leur âme. Ayant vécu des souffrances, je les comprends et comme je n’ai rien pour eux, la chanson Bitalou est une façon pour moi de les soutenir et d’attirer l’attention de la société sur ces enfants défavorisés qu’on ne voit souvent pas.

Que penses-tu du Rap, du couper-décaler etc. Aujourd’hui on parle du pouvoir, de la cour suprême, des premières dames etc. ?

Djata : Je crois qu’il faut faire la différence entre ces deux genres. Pour moi, le couper-décaler c’est un phénomène de mode qui est aussi éphémère que le temps entre le jour et la nuit. Il est juste là pour un moment et contribue à engager les uns et les autres. Ça ne peut pas dépasser cela.

Le Rap, c’est autre chose, c’est une musique engagée, une musique de revendication comme le reagge. Dans ce genre, ce n’est souvent pas la mélodie qui est importante, ce sont les paroles, le message qui est véhiculé. Pour le takiborsé, c’est bien, mais, je pense qu’il faut qu’on aille au-delà de nos frontières. Il faut résister à la fièvre de la mode et s’imposer, imposer notre musique, nos vedettes au mode entier.

C’est ça qui peut nous arranger. Et d’ailleurs je pense que si les « première dames » qui ne sont pas musiciennes ont fait leur ouvre, c’est pour dire au « pouvoir » à la « cour suprême » etc. de pousser plus loin, de ne pas rester au bas de la chaussée. Ce que je souhaite pour nous artistes burkinabè, c’est qu’on puisse tourner, en Afrique et partout dans le monde comme les Meiwey, Coumba Gawlo etc. Il faut qu’on domine le coupé décaler, même si cela est un phénomène de mode.

Peut-on s’attendre à voir Djata dans un groupe comme le Pouvoir, la Cour Suprême, Les premières dames ?

Djata : Pourquoi pas.

Djata pense-t-elle à s’expatrier ?

Djata : Bien sûre qu’il m’arrive de penser à partir pour tenter ma chance ailleurs. Mais comme vous le savez, l’Europe n’est pas la porte d’à côté et on ne va pas là-bas comme on part dans une capitale africaine. C’est pour dire que ça doit être quelque chose de préparer, de ficeler, surtout pour une artiste. C’est vrai qu’on peut aller et faire autre chose que la musique là-bas, mais ce genre d’aventure a besoin d’être préparée. Une chose est certaine, si j’arrive en Europe, je sais que je peux réussir quelque chose. Ça j’en suis convaincue.

Comme vous le savez, j’ai déjà fais plusieurs tournées en Europe ; mais j’étais encore jeune et je n’ai pas pu saisir les opportunités qui s’offraient à moi. Comme j’aime à le dire, la renommée d’un artiste, c’est d’abord dans son pays. Si dans ton pays tu perces, surtout au Burkina Faso où les mélomanes sont jugés difficiles par les artistes, si donc tu arrives à percer au Faso, tu auras toute la terre à tes pieds.

Que pense Djata des hommes ?

Djata : Les hommes,... (silence), je pense que dans la gente masculine, il y a des bons comme il y a des mauvais ; comme c’est d’ailleurs le cas chez nous les femmes. Je préfère m’en tenir à ça.

En tant qu’artiste qui a beaucoup côtoyer le Ministre Mahamoudou OUEDRAOGO, que pense-tu de son départ du gouvernement ?

Djata : Avant tout propos, je voudrais rendre un vibrant hommage à ce grand homme de culture Mahamoudou OUEDRAOGO, qui malgré mon handicap (illétrisme), m’a adopté comme sa propre fille, m’a soutenu, m’a prodigué ses conseils. Je crois que, aujourd’hui, M. Mahamoudou OUEDRAOGO est très fier que ce soit Mme Aline KOALA qui le remplace à la tête de ce département. Je suis convaincue de cela parce que je connais M. Mahamoudou OUEDRAOGO pour son grand cœur. C’est un homme exceptionnel parce que, ce qu’il a fait pour son pays et pour les artistes burkinabè est tout aussi exceptionnel. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on l’appelle le « père » des artistes burkinabè.
Je suis convaincue qu’il ne regrette pas de ne pas être encore sur cette chaise de ministre.

Je crois que l’ambition du Ministre Mahamoudou OUEDRAOGO était de trouver un deuxième Mahamoudou OUEDRAOGO pour le remplacer, un deuxième Mahamoudou OUEDRAOGO qui va avoir son caractère, son humanisme, et je crois que Mme Aline KOALA est ce 2e Mahamoudou OUEDRAOGO qu’il fallait à la culture burkinabè pour la continuité.
Je voudrais ajouter ceci à l’endroit du ministre Mahamoudou OUEDRAOGO, qu’il sache que nous artistes, nous le porterons toujours dans nos cœurs et que jamais nous ne l’oublierons, pas moi en tout cas.

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 20 mars 2006 à 12:58 En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

    Soeur !je vous souhaite bonne chance et longue vie accompagnee de bonheur

    • Le 20 mars 2006 à 16:46 En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

      Courage Djata

      Moi je te considère comme la meilleure de toute, ici au Faso !

      ZS

      • Le 21 mars 2006 à 02:28, par barbou En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

        Tous mes encouragements à l’artiste Djata que je considère comme l’une des meilleurs chanteurs du faso. Que toutes les chances du monde d’accompagne dans la réalisation de ton entreprise. Je pense que c’est des artiste comme ça qu’il faut soutenir... je te souhaite bon vent.

      • Le 21 mars 2006 à 05:20 En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

        Je réside présentement à l’extérieur depuis quelques mois et j’ai un pincement au coeur de voir que Djata, une des véritables porte-drapeaux de la musique burkinabè ne soit pas propulsée sur la scène musicale internationale. Elle a du talent et elle le mérite quand on regarde la qualité es produits qu’elle nous a déjà présentés.

        Elle est très originale et elle devait être déjà loin à mon avis si de bonnes volontés l’avaient suffisamment aidée à se promouvoir sur la scène internationale au delà même de nos frontières.

        Pour le profane que je suis en matière de Show-biz, je trouve que son premier album « Dounia » a eu un grand succès et aurait pu même déjà la lancer et lui rapporter "gros". Nous avons tous eu beaucoup de plaisir à l’écouter à la télé et sur les ondes. C’était un chef d’oeuvre qui n’est pas passé inaperçu ! On pouvait se demander à l’époque si elle pourrait faire mieux par la suite.

        Dieu merci, "Bitarou" qui est le titre phare de l’Album Burkina Musso est venu confirmer tout le talent de l’artiste. Ni la musique, ni le clip n’a laissé personne indifférent. C’est un succès inégalable ! J’ai personnellement chercher l’album en vain dans les bacs avant d’entendre dire que l’album n’est pas encore "sorti". C’est dommage. Ailleurs, c’est 1 ou 2 ans après la sotie de l’album que l’artiste donne son accord pour qu’un tel tube phare figure sur un album collectif...

        J’invite toutes les bonnes volontés qui peuvent aider cette artiste à percer dans le show-biz international et sur la scène musicale internationale (RFI, TV5, etc.) à le faire.

        Il y a certes la piraterie transnationale qui tue nos artistes et devant laquelle nos Etats africains montrent lâchement leur impuissance totale, mais il faudra peut-être également qu’un jour on fasse un audit du show-biz national pour voir s’il n’y a pas des individus ou des institutions qui se sucrent du produit de nos artistes à leur détriment.

        Je souhaite que d’autres quotidiens ou hebdomadaires, SIDWAYA, Observateur Paalga, Le Pays, L’Indépendant, Bendré, JJ, etc, ouvrent largement leurs colonnes à DJata comme l’a fait L’Opinion. Elle mérite d’être soutenue au nom du patriotisme pour le rayonnement de la musique et plus généralement la culture burkinabè !

        Bravo à Fasonet qui comble le déficit de l’information pour ceux qui sont à l’extérieur du Burkina Faso
        Lucas

        • Le 21 mars 2006 à 12:52, par versi En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

          je ne sais quoi te dire ,si ce n’ai que t’encourager ,courage ,courage ,courage beaucoups du courages

          • Le 22 mars 2006 à 09:40, par fayçal En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

            J’ai beaucoup aimé le dernier clip de Djata ! je trouve ça voix formidable ! je lui souhaite réuissite et surtout courage pour continuer dans ces activités !
            Que Dieu l’assiste dans son travail et lui donne la force nécessaire pour continuer et produire des oeuvres à la dimension des ces inspirations !

            • Le 15 mai 2006 à 12:44, par Rosine En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

              Tout mes encouragements à l’artiste Djata. Que Dieu vous aide dans toute votre vie.

              • Le 29 mai 2006 à 13:13 En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

                Salut Djata
                Te souviens tu de cette dame que tu as apprécié spontanément au glaciers un soir à Bobo, C’est pour te dire que j’aime bien les personne spontanée car elle ont cette qualité d’être franche dans leur relation je t’informe que mes enfants aussi t’ont apprécié avec la même spontanéité. Pour ma part je te dis que tant qu’il ya la vie il y a de l’espoir, alors ne baisse pas surtout les bras car c’est sous la brise que le seigneur s’exprime.
                Courage d’âme !

  • Le 20 mars 2006 à 15:33, par Roger En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

    J’ai beaucoup aime les chansons que j’ai entendues de Djata et je n’arrive pas a croire que son album n’est pas encore sorti. Du courage dans ta lutte et bonne chance pour ta carriere.

  • Le 21 mars 2006 à 00:22 En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

    BONJOUR
    JE SUIS BIEN HEUREUX DE LIRE CETTE DAME,ET DE SAVOIR QUI ELLE EST. DJATA,JE TE SOUHAITE TOUTES LES CHANCES POSSIBLES. J’AIMERAIS AJOUTER QU’IL VA DE L’INTERET DES ARTISTES BURKINABE DE SE FAIRE DES CONTACTS AVEC LEURS FRERES A L’ETRANGER.MOI,JE VIS AU CANADA,POURQUOI NE POURRAIS JE PAS PRENDRE DES CONTACTS AVEC LES ORGANISATEURS DE VUES D’AFRIQUE OU DE DE NUITS D’AFRIQUE POUR LA PARTICIPATION D’UN ARTISTE BURKINABE.ET SURTOUT QUE LES ORGANISATEURS DE CES MANIFESTATIONS SONT DES AFRICAINS.DJATA,JE T’ASSURE QUE ,JE SUIS BIEN SOUVENT HEUREUX D’ECOUTER TA MUSIQUE AVEC DES CANADIENS QUI NE PARLENT MEME PAS FRANCAIS.JE T’ASSURE QU’ILS SONT TRES CONTENTS DE TOI.
    JE TE SOUHAITE TOUTES LES CHANCES POSSIBLES.

  • Le 21 mars 2006 à 11:46 En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

    toutes mes felicitations Badjata, c’est vrai c’est ton nom qui le dit : on parlera de toi demain. Et du fond de mon âme je l’ai ressenti. J’ai des frissons quand j’entend ta voix, et j’en veux pour preuve la toute premiere fois que j’ai écouté ton clip à la télé avec Smokey et DJ Awadi, j’avoue que ce n’etait que ta voix qui retentissait dans mon esprit. Je te souhaite bon courage et que le Seigneur t’aide à te réaliser, à nous devoiler davantage tous tes talents cachés.

  • Le 5 avril 2006 à 11:24, par Dembélé Jonas En réponse à : > “Djata” côté cour, côté jardin

    J’ai beaucoup aimé la musique de Djata, surtout son morceau pour les orphelins. Elle est certe illetrée mais j’espère qu’elle a une adresse email et j’aimerais correspondre avec elle. Pour revenir à l’article "Djata" côté court côté jardin, elle a soufert surtout qu’elle a des enfants mais je lui souhaite beaucoup de courage. Elle en a certe mais le seul ce courage ferait d’elle ce que son nom Badjata veut dire.

  • Le 31 janvier 2009 à 03:23, par sylvie En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

    eh bien moi je n aime pas du tout djata

    • Le 16 mars 2009 à 21:13, par sylvie En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

      avec tout le temp qui a passer je n aime toujours pas djata et ses chansons non plus

      • Le 22 octobre 2010 à 11:23, par LYNE En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

        eh bien, vous qui disiez ne pas l’aimer du tout elle et ses chansons, réjouissez-vous car elle s’en est allé. Mais avant, dites moi, que vous rapporte sa disparition ?

        • Le 25 octobre 2010 à 23:57, par sylvie En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

          je n ai jamais souhaiter quelle ns quitte et ca me fait beaucoup de peine que une femme aussi jeune doive mourir ! je regrette tout le mal que j ai dit sur elle et j éspére que la ou elle est maintenant elle pourra me pardonner .

    • Le 22 octobre 2010 à 10:58 En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

      Tinkièt elle n ont plus de t aime pas et avec le temps ne t aime toujour pas. C est réciproque donc c est tant mieux.

    • Le 22 octobre 2010 à 11:17, par LYNE En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

      vous qui disiez ne pas l’aimer du tout eh bien réjouissez car car elle s’en est allé mais dites-moi, que vous rapporte sa disparition ?

  • Le 21 octobre 2010 à 23:12 En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

    RIP Djata la vielle mère

  • Le 30 octobre 2010 à 17:48, par leila En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

    sylvie tu di ne pas l’aimer j’espère que tu es heureuse maintenat car elle n’est plus. comment peu on etre si cruelle. on t’a di de critiquer sa musique et non elle mem.pense tu etre mieux q’elle !tu l’as vaut meme pas.elle s’est toujours battue dignement sans te connaitre je sais que si tu avais ete a sa place tu allais te vendre. tu veus savoir une chose§ je te hais plus que tu haissait cette dame.tu fais semblant de regretter sa mort je suis sur que tu l’as meme souhaiter mais tu sais pas ce que dieu te reserve.

    • Le 7 novembre 2010 à 16:25, par ami En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

      Leila ne te fatigue pas pour cette Sylvie car elle ne sait pas ce que c’est la vie.
      ELLE n’en vaut pas la peine.Prions Dieu pour que Dieu et DJATA lui pardonne.

    • Le 4 décembre 2010 à 15:04, par sylvie En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

      ce que tu dis est n importe quoi , tu sais ce n est pas parce que elle était une grande chanteuse au burkina que tout le monde doit l aimer , et je n ai jamais souhaiter sa mort , je ne suis pas un monstre , et que tu me hais ca ne me dérange asolument pas ! toi aussi tu as dit du mal d elle et maintenant tu joue la comedie , tu est fausses et tu devrais avor honte ! je sais trés bien qui tu est mais tu est trop lache pour écrire ton vrais nom !!!!!!!!!!!!!

    • Le 9 mars 2012 à 00:49, par marie En réponse à : “Djata” côté cour, côté jardin

      tu n est qu ’ une connasse et tu ne sais pas de quoi tu parles

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