LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Coordination des travailleurs des industries : “La fraude va entraîner une catastrophe sociale”

Publié le mercredi 22 février 2006 à 07h42min

PARTAGER :                          

Les employés des industries de Bobo-Dioulasso et de Banfora refusent de perdre leur emploi à cause de la fraude. Ils ont mis en place en mars 2005, une Coordination des travailleurs des industries pour la lutte contre la fraude (CTILCF) pour interpeller le gouvernement sur ce fléau, le danger social et économique qu’il représente et sensibiliser la population sur la nécessité de consommer burkinabè.

Les vingt et un (21) membres du bureau de la Coordination réaffirme ici leurs ambitions à préserver coûte que coûte leurs emplois. « Si rien n’est fait, 17 000 travailleurs et leurs familles se retrouveront dans la rue », préviennent-ils.

Sidwaya (S) : Qu’est-ce qui a motivé la création d’une coordination des travailleurs des industries pour la lutte contre la fraude ?

La coordination des travailleurs des industries pour la lutte contre la fraude a vu le jour le 2 mars 2005. Elle est composée des délégués du personnel des unités industrielles de Bobo-Dioulasso et de Banfora. La création de la coordination fait suite à un certain nombre de constats notamment la mévente des produits fabriqués localement. En tant que représentants des travailleurs, nous avons approché les différentes directions pour connaître les raisons d’une telle situation.

Car nous savons que nos unités fabriquent des produits de qualité. Malheureusement, ceux-ci ne s’achètent pas. C’est difficile de produire quelque chose qui vous restera sur les bras. Surtout que c’est avec la vente de cette chose que l’ont doit vous rémunérer. Une telle situation suscite des inquiétudes. Cela a conduit à des échanges avec nos patrons et nous a permis de savoir qu’il y a une mévente due essentiellement à la fraude, à la contrefaçon et à la contrebande des produits fabriqués à Bobo-Dioulasso et à Banfora.

Aussi, dans le souci de sauvegarder nos emplois, la Coordination est née pour réunir d’abord les délégués des travailleurs en vue de chercher à discuter sur le rôle des employés dans la lutte contre les différents fléaux qui menacent nos unités industrielles.

La Coordination a évolué pour s’étendre à l’ensemble des travailleurs. Nous nous sommes fixé des objectifs. D’abord, il s’agit d’interpeller le gouvernement sur la situation catastrophique des unités industrielles de Bobo-Dioulasso et de Banfora. C’est une façon de signifier aux autorités que si rien n’est fait, les travailleurs risquent de perdre leur emploi au profit des fraudeurs. Ensuite, nous sensibilisons la population sur la nécessité de cultiver une sorte de nationalisme en consommant les produits fabriqués localement.

Car chacun a un parent dans les industries et si elles ferment, personne ne s’en tirera à bon compte. Les enfants qui sont à l’école ne trouveront même pas un travail. Nous avons hérité nos emplois de nos parents. Et nous devons nous battre pour les préserver.

S. : Comment la création de la coordination a-t-elle été accueillie par vos employeurs et vos camarades travailleurs ?

Nos collègues employés ont salué la création d’une telle structure à sa juste valeur. Parce que c’est la première fois dans ce pays que des représentants de travailleurs se soucient des problèmes de mévente au niveau des unités industrielles. Depuis longtemps, les travailleurs avaient le rôle historique de fabriquer les produits, revendiquer des avantages comme les augmentations de salaires. Mais cette fois-ci, nous nous sommes rendus compte que le respect de nos droits et acquis par l’employeur passe par la bonne vente des produits que nous fabriquons sur le marché. Nous ne serons pas à l’aise pour revendiquer de meilleurs traitements si on présentait des produits stockés depuis deux ou trois mois.

A travers cette prise de conscience, nous participons à notre manière à la vie de l’entreprise ; les employeurs nous ont apporté leurs encouragements.

S. : Que répondez-vous aux politiques qui soutiennent que vous êtes manipulés par vos employeurs ?

Ceux qui tiennent de telles accusations ne savent pas ce que c’est que travailler dans une entreprise, fabriquer un produit et le garder pendant un ou deux mois, venir tous les matins l’admirer. Il y a eu des unités industrielles qui ne disposaient plus de place pour stocker leur production. Avant même la création de la coordination, une industrie, Winner était déjà partie en chômage technique. Voilà tout ce qui a motivé les travailleurs à se lancer dans la lutte. C’est le refus de perdre leur emploi à cause de la fraude. Sinon, aucune autre raison n’est valable. Déjà, avec leur salaire plein, les travailleurs n’arrivent pas à s’en sortir.

S’ils doivent un jour recevoir la moitié, le tiers ou le quart parce que les produits fabriqués ne sont pas vendus, comment survivront-ils ? Cette situation doit plutôt amener les uns et les autres à la réflexion. Elle doit éveiller la conscience de tout un chacun. Le patronat existe d’un côté et les travailleurs de l’autre. Si quelqu’un peut garantir aux travailleurs leurs emplois et leurs salaires dans cet environnement de fraude, il n’y aura pas de problème. Soit nous combattons le mal aux côtés de nos employeurs, soit nous nous laissons tous emporter et mourons ensemble.

S. : Votre coordination est intervenue à la rencontre secteur privé-gouvernement en juillet 2005. Qu’avez-vous demandé exactement aux pouvoirs publics ?

Avant la mise en place de votre coordination, nous avons entrepris des démarches auprès du président de la Commission de l’UEMOA sur la gestion de l’espace commercial communautaire et du ministère du Commerce sur la délivrance de certains documents d’importation. Nous avons également approché le président de l’Assemblée nationale pour attirer son attention sur le risque d’une « catastrophe sociale » si rien n’est fait pour sauver les différentes unités industrielles. C’est suite à ces rencontres que nous avons été reçus par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins. A toutes les autorités sus citées, nous avons remis des documents qui les situent sur la perte des emplois. Les sociétés qui tournaient en trois (3) postes reviennent en deux (2) postes. Elles sont obligées ainsi de se débarrasser des journaliers et même de certains permanents.

Nous leur avons souligné que dix sept mille (17 000) travailleurs sont menacés de compression. Aussi, quand nous avons appris la tenue de la rencontre secteur privé-gouvernement, la coordination a aussitôt manifesté son désir d’y prendre part. C’est à la dernière minute que nous avons reçu une invitation du ministre du Commerce qui accordait deux places à notre structure. Devant cette tribune, notre coordinateur a pris la parole pour faire huit (8) propositions. Il s’agit d’une application stricte des règlements et lois en vigueur au Burkina Faso dans le cadre de la protection des industries face à la concurrence déloyale et la fraude, un allégement de la pression fiscale sur les distributeurs des produits industriels (prélèvement des 2%).

Nous avons demandé d’instaurer une politique de quota pour les importations des produits en addition des produits locaux et une vraie surveillance des frontières par les services des douanes. La coordination a suggéré au gouvernement d’engager l’ensemble des structures de l’Etat (les régions, les provinces, les villes, les secteurs, les villages) et d’organiser les états généraux des industries en vue d’asseoir une réelle politique industrielle dans le cadre de la mondialisation. Cela permettra aux industriels de mettre sur le marché des produits plus compétitifs. Nous recommandons également la destruction pure et simple de tout produit fraudé et son moyen de transport. Nous estimons que toutes ces mesures peuvent entraîner la survie des industries nationales.

S. : Quel est à l’heure actuelle, l’impact de la fraude sur les travailleurs des unités industrielles ?

La coordination a procédé à un recensement des emplois et leur évolution dans les différentes unités sur la période 2000-2005. Les résultats traités sous forme de graphiques montrent mieux la diminution des postes de travail.

En 2000, les industries de Bobo-Dioulasso et de Banfora enregistraient environ 22 000 emplois. En 2005, ce nombre a considérablement baissé pour atteindre 17 000.

En cinq ans donc, il y a 5 000 emplois supprimés, soit par compression soit par non renouvellement des départs à la retraite. Les recrutements se font de plus en plus rares. Par ailleurs, il ressort d’une analyse de la croissance économique au Burkina Faso que quand le taux augmente, il y a perte d’emplois dans les industries locales. Ce qui est tout à fait contradictoire. A travers ces données, nous voulons attirer l’attention du gouvernement sur le danger social que représente un éventuel déclin des industries locales. Même si elles sont vieillissantes, comme l’a soutenu une autorité à la rencontre secteur privé-gouvernement, elles peuvent encore rendre service à ce pays pour peu que l’on se penche sur leurs difficultés.

Les industries locales sont capables de mettre des produits de qualité sur le marché et faire la différence avec rapport « qualité-prix » dans le cadre de la mondialisation si le contexte leur est favorable.

S. : Quelles sont les industries qui subissent le plus les effets de la fraude ?

Toutes les unités industrielles souffrent énormément de la fraude et de la contrefaçon. En mars 2005, la SN-CITEC et Jossira industries fermaient par moment. Il leur arrivait d’arrêter totalement leur production. La SN-CITEC était débordée par ses produits à tel point qu’il n’y avait pas de place pour les entreposer. SOFIB était obligée d’arrêter. A cela s’ajoute la floraison des petites huileries avec tout son corollaire de contrefaçon et de problème de santé. Les membres de la coordination se battent pour la sauvegarde de leurs emplois. Ils

n’iront pas dire à d’autres unités qui emploient de mettre leurs travailleurs dehors. Seulement nous demandons que toutes les industries respectent la réglementation sur leurs activités. Comme cela, la concurrence devient saine et tout le monde y gagne. Outre les huiles, il y a les piles et les cigarettes produites respectivement par WINNER industries et MABUCIG qui subissent la fraude et la contrefaçon. Même la SAPHYTO dont les produits sont spécifiques a connu les mêmes problèmes. Il en est de même pour la SN-SOSUCO. Nous avons eu à exposer des échantillons de produits fraudés et contrefaits pendant 24 heures à la chambre de commerce de Bobo-Dioulasso.

S. : On parle longuement de fraude sans citer de noms de fraudeurs. Qui sont-ils au juste ? Avez-vous déjà mené des actions sur le terrain pour les démasquer ?

La coordination cherche elle aussi à connaître l’identité des fraudeurs. Jusque-là ils sont invisibles. Les fraudeurs n’ont qu’à penser aux industries locales qui emploient leurs parents. Si celles-ci ferment, ce sont les charges familiales des fraudeurs qui augmenteront également. Même si nous ne pouvons pas les identifier, ils se reconnaissent eux- mêmes. Les fraudeurs savent que leurs activités ne sont pas bonnes pour l’avenir du pays.

Nous avons envisagé des activités de terrain. Mais comme nous travaillons de concert avec la Coordination nationale de lutte contre la fraude, nous attendons de connaître les différents rouages avant d’entreprendre des sorties aux différentes frontières. Nous avons déjà été à Banfora et Bérégadougou pour échanger avec les élus locaux. Nous leur avons fait part de nos attentes et recueilli leurs conseils. Nous avons eu à discuter également avec le directeur régional des douanes des Hauts-Bassins. Chacun est unanime sur la nécessité de lutter contre la fraude pour préserver les industries nationales et préserver les emplois. Pour ce faire, chaque acteur (employeur, employé, pouvoirs publics) doit jouer sa partition. Sinon un camion d’huiles fraudées a été appréhendé.

L’enquête parlementaire l’a même souligné dans ses travaux. Le camion a disparu sans laisser de trace. Ce sont les services de la gendarmerie qui ont interpellé un camion ghanéen transportant de l’huile. La déclaration à la douane portait sur 300 bidons de 20 litres chacun. Il a pu remplir les formalités à la frontière et passer les services douaniers. Ce n’est qu’après que les gendarmes ont découvert qu’il transportait en réalité 3 000 bidons. Le camion en question a été parqué à la SN-CITEC pour être évalué. Puis il a disparu mystérieusement. Il y a eu des ordres qui ont sommé de libérer le camion et son contenu. La coordination a pu avoir une photo du camion qu’elle a publiée même dans un journal.

L’identité de l’importateur n’a jamais été révélée. Or dans un pays en crise comme la Côte d’Ivoire, en pareil cas, on brûle les produits fraudés et le camion. C’est une punition qui décourage plus d’un fraudeur.

S. : Selon vous, à quel niveau, la lutte contre la fraude semble-t-elle piétiner ?

A notre entendement, c’est au niveau du gouvernement. Nous avons affaire à nos autorités. Parce qu’il faut s’armer d’une volonté politique véritable pour combattre activement la fraude si l’on veut sauvegarder les industries nationales. Nous sommes d’accord que dans le cadre de l’UEMOA, il y a la libre circulation des produits fabriqués dans l’espace communautaire. Désormais, c’est le rapport « qualité-prix » qui fait la différence. Et nos industries se sont attelées à cette nouvelle donne. Mais qu’est-ce qui explique la libre circulation des marchandises frauduleuses produites hors UEMOA dans les Etats membres sans que leurs importateurs ne soient inquiétés ? Seul le gouvernement a les moyens matériels et humains pour situer les responsabilités.

S. : Qu’en est-il de la situation de la SN-SOSUCO à Banfora ?

Quelques semaines avant le carême musulman, la SN-SOSUCO a mobilisé l’ensemble de ses travailleurs pour produire suffisamment du sucre qu’elle écoulera à cette période-là. Malheureusement, il y a mévente parce qu’en même temps, des commerçants ont reçu l’autorisation d’importer du sucre. Depuis sa privatisation en 2000, nul n’ignore que la SOSUCO traverse des moments difficiles. Cette situation s’explique par la fraude et la contrefaçon. Parfois la société se voit dans l’obligation de vendre au dessous du prix normal du sucre pour maintenir les salaires. Les travailleurs attendent des fois jusqu’au 10 ou 20 du mois pour percevoir leur paie. Il y a des domaines que les travailleurs ne maîtrisent pas. Mais nous n’hésitons pas à dénoncer ce qui est visible. Et c’est ce qui justifie la création de la coordination.

Il y a parmi nous des travailleurs qui iront à la retraite dans deux ans. Apparemment, ils n’ont pas d’intérêt à se mêler d’une telle lutte. Nous estimons que le gouvernement s’est détourné de certaines entreprises dès qu’il les a privatisées. Le travail marche, la production est de bonne qualité. Tantôt c’est la gestion qui est mauvaise, tantôt c’est la fraude, la contrefaçon. Ces aspects ne sont pas du ressort des travailleurs. Nous croyons que notre Etat est libre et souverain. Il a ses lois. Mais il faut reconnaître qu’au Burkina Faso, il y a des individus qui ne pensent qu’à leur ventre. Nous sommes tous enchainés à la même galère. Si le navire coule, nous nous noyons tous.

Quand les industries vont fermer, il n’y aura même plus de fraude. Car personne ne sera à mesure de payer quoi que ce soit. Les marchandises fraudées ne trouveront plus de preneurs. Et les boutiques resteront ouvertes sans clients. C’est en ce moment que les fraudeurs deviendront plus méchants. Ce pays va perdre son nom, le Burkina Faso, « pays des hommes intègres ». Il n’y aura plus rien d’intègre ici. C’est ce que nous craignons en tant que travailleurs.

Aujourd’hui, la SN-SOSUCO dispose d’un important stock de sucre qu’elle n’arrive pas à écouler. Or la consommation nationale (60 000 t) dépasse largement la production de cette unité (30 à 35 000 t). Comment expliquer un tel paradoxe ? Tant que nous nous tairons, le gouvernement ne nous entendra pas. C’est en criant fort que la coordination amènera ceux qui roulent dans les grosses voitures à comprendre qu’il y a des misérables à côté d’eux. Nous ne demandons que le minimum pour survivre.

S. : Et la promesse du président du Faso de réouvrir les Grands moulins du Burkina (GMB) ?

Les travailleurs de Banfora en particulier ceux des GMB vivent des moments difficiles. Leur condition sociale fait vraiment pitié. Il y a des cadres des Grands moulins qui ressemblent aujourd’hui à des fous. Leurs enfants ont vu l’horizon s’assombrir sur eux à cause de la fermeture de cette unité. Lors de la campagne présidentielle, les autorités locales ont posé le problème au président du Faso. Il a répondu selon ce qu’il connaît du problème.

Ceux qui doivent lui fournir les vrais rapports ne le font pas. Comment voulez-vous que le chef de l’Etat connaisse les problèmes réels des unités industrielles. Ce qu’il a dit lors de son intervention à Banfora est tout à fait vrai. La SN-SOSUCO exporte du sucre vers la France. Mais quel genre de sucre ? C’est ce que nos parents refusent de consommer, le sucre pur canne, roux, naturel. C’est ce que les Français recherchent. Ce que eux, ils nous envoient ici n’est que du sucre raffiné à base de betterave. L’Etat doit ouvrir l’œil sur les sociétés qu’il a privatisées.

Le repreneur a seulement mis le capital. Il n’a pas payé les hommes qui travaillent dans ces entreprises ni la terre du Burkina Faso. Avant la privatisation, les employés ne souffraient pas ainsi. Aujourd’hui, il y a non seulement les effets de la privatisation mais on autorise également les contrefaçons et la fraude. Tous ces fléaux relèvent de la tricherie technique. Les importateurs font de fausses déclarations sur la quantité et la nature de leurs marchandises. Ils prennent dix fois plus, dissimulent le reste et jouent à cache- cache avec les douaniers pour ensuite inonder le marché. Comment arrivent-ils à passer les mailles du filet ? « Yeux voient, bouche parle pas ». Le pays devient comme cela.

S. : Quel message lancez-vous au gouvernement, aux fraudeurs et à la population burkinabè ?

Il s’agit-là une fois encore d’interpeller le chef du gouvernement et son équipe sur l’ampleur de la fraude et sa menace sur les entreprises. Le 10 octobre 2005, nous lui avons adressé une lettre sur les conclusions de la dernière rencontre, secteur privé-gouvernement. Les décisions qui ont été prises ne sont pas appliquées sur le terrain. Nous comptons beaucoup sur lui pour améliorer la condition des unités industrielles et de leurs employés. Les fraudeurs doivent prendre conscience qu’ils sont en train de détruire leur propre pays et son avenir. Personne ne s’en tirera à bon compte s’ils continuent ainsi. A la population, nous rappelons que la lutte contre la fraude doit mobiliser tous les citoyens de ce pays. Les industries nationales appartiennent à tout le peuple burkinabè.

Chacun a son parent ou son ami qui y travaille. Donc consommer les produits locaux, c’est une façon de sauvegarder les unités qui les fabriquent. Les entreprises burkinabè sont fières de leur marque à l’extérieur. Nos gouvernants doivent se rendre compte que lutter contre la pauvreté n’est rien d’autre que créer des emplois. L’Etat doit ainsi accentuer sa politique à ce niveau : sauvegarder les emplois existants, les aider à s’améliorer et ouvrir d’autres emplois. Chaque Burkinabè doit se considérer comme un douanier pour protéger les unités nationales et la santé des populations. C’est à ce prix que nos produits vont conquérir les marchés extérieurs. Le Burkina Faso tout entier en sortira grandi.

Interview réalisée par Jolivet Emmaüs (joliv_et@yahoo.fr)
Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)