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Point de presse du gouvernement : Plus d’un milliard de F CFA pour contre-attaquer la grippe aviaire

Publié le lundi 20 février 2006 à 07h44min

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Adama Fofana

Le Burkina Faso n’est pas contaminé par la grippe aviaire. Le ministre des Ressources animales a déclaré qu’il continue de consommer sans souci la viande de poulet.

Mais pour prévenir toute éventualité, le gouvernement a mis en place un plan de prévention et de riposte contre cette maladie déjà signalée dans les pays voisins.

Le porte-parole du gouvernement a échangé avec la presse sur cette question mais aussi sur le report des élections municipales, dans la soirée du vendredi 17 février à Ouagadougou.

Le plan prévoit l’interdiction d’importer de la volaille et de ses produits dérivés en provenance de pays infectés par le virus Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ainsi que le renforcement des contrôles vétérinaires et médicaux au niveau des frontières.

Ce plan adopté par le gouvernement exige la création d’un comité technique interministériel de prévention et de riposte contre la grippe aviaire. « L’objectif global du plan est de contribuer au renforcement de la santé publique, du cheptel aviaire, la mise en œuvre de mesures de riposte pour le contrôle d’une éventuelle épidémie de grippe aviaire », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Adama Fofana.

Le coût du plan s’élève à plus d’un milliard de francs CFA (1 287 500). Le gouvernement consentira 300 millions de francs CFA destinés essentiellement au dédommagement des poulets qui viendraient à être abattus. En effet, en cas de déclenchement d’une épizootie, toute la volaille de l’élevage sera abattue et la zone désinfectée. Le ministre des Ressources animales, Tiémoko Konaté a précisé que seuls les oiseaux abattus seront dédommagés à raison de 600 francs CFA par oiseau. C’est dire que les poulets déjà morts ne seront pas pris en compte. En revanche, les poussins éliminés sont à considérer.

L’efficacité de la riposte contre la grippe aviaire réside avant tout dans la détection précoce du virus responsable et du traitement rapide de la zone infectée. Pour ce faire, le gouvernement dit avoir déployé des équipes mobiles qui inspectent les élevages et les sites des oiseaux migrateurs. Selon le ministre Tiémoko Konaté, des dispositions sont prises pour isoler les zones contaminées et procéder à une vaccination dans les élevages voisins.

Il n’y a pas de vaccin pour l’homme

Le virus de la grippe aviaire du type H5N1 peut être transmis des oiseaux à l’homme. Il est mortel dans 52% des cas. Malheureusement, dira le ministre des Ressources animales, il n’existe pas de vaccin contre la forme humaine de la maladie. Néanmoins, les personnes atteintes pourront bénéficier d’un traitement palliatif.

La maladie ne se contamine pas par la consommation de la volaille cuite car le germe responsable ne résiste pas à la chaleur. Par contre, les contacts avec les oiseaux infectés augmentent les risques de contamination. Le ministre a tenu donc à rassurer les populations qu’elles peuvent continuer à manger du poulet pour ne pas nuire inutilement le commerce dans ce secteur.

Les retardataires aux municipales peuvent se rattraper

Le point de presse du gouvernement a permis au ministre Adama Fofana de revenir sur la décision de report des élections municipales qui auront lieu finalement le dimanche 23 avril 2006 selon un projet de loi introduit auprès du parlement.

Si les demandes de modification du code électoral sont acceptées, elles permettront à ceux qui le souhaitent de déposer de nouvelles listes de candidatures. Le ministre chargé des Relations avec le parlement a rassuré que les partis politiques en retard pourraient toujours déposer des listes. Les listes rejetées pourraient aussi être réexaminées. Ils bénéficient pour ce faire « d’une petite ouverture d’une semaine ».

Le report de ces élections a un coût. La Commission nationale électorale indépendante (CENI) peut-elle seule donner un chiffre à ce coût selon le gouvernement qui estime que ce report en valait la peine. « C’est dans le souci de respecter la loi et de redonner à la CENI les moyens légaux de poursuivre ses activités », s’est justifié M. Adama Fofana.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, M. Clément Sawadogo a rappelé que la majorité des partis politiques est favorable pour à ce report.

Au delà de ce report qu’elle autorise, les demandes de modification du code électoral permettront aux membres des démembrements de la CENI de bénéficier d’un mandat prolongé dans les situations où deux élections séparées de moins de 6 mois se tiennent. Pour prendre en compte les élections municipales à venir, la loi qui sortira de ces demandes du gouvernement sera rétroactive, indique-t-on. Si la décision du report est sage puisque souhaité par les partis politiques, il n’en demeure pas moins un contournement habile et légal de la décision du Conseil constitutionnel qui a ôté toute légalité au mandat actuel des membres de la CENI. Cette décision aurait pu amener à un recommencement dans la composition des membres de la CENI, ce qui nécessiterait six (6) mois de travaux. Mais le gouvernement lui a réservé un traitement particulier. « C’est de la qualité des solutions au problème que dépend la qualité de la démocratie », a conclu le ministre Adama Fofana.

Aimé Mouor KAMBIRE (akambire@bf.refer.org)
Sidwaya

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