Au Burkina Faso, les statistiques montrent que six cas de fistules obstétricales pour dix mille accouchements sont enregistrés. Un programme de lutte contre cette maladie a été adopté pour la période 2004-2008 et une campagne nationale de cure a été également lancée le 19 janvier 2006 par le ministre de la Santé, Alain Bédouma Yoda.

C’est pour accompagner les efforts du gouvernement et marquer leur détermination en tant que mères, épouses et sœurs à rechercher les solutions à ces maladies, que les membres du Club international des femmes professionnelles de carrières libérales et commerciales ont organisé ce congrès les 8, 9 et 10 février derniers. Des participants sont venus du Bénin, du Ghana, du Niger, du Sénégal, de la Suisse et du Togo prendre part à cette rencontre. Outre les échanges sur le thème : « des femmes pour comprendre les femmes et marquer la différence dans le domaine de la santé : cas des femmes avec fistules obstétricales et avec VIH/Sida », des témoignages de femmes « fistuleuses » et de parents de femmes « fistuleuses » ont été faits.

« Beaucoup d’entre nous ont versé des larmes pendant les témoignages des femmes », a confié la présidente du club du Burkina, Mme Rasmata Kabré. « Séance tenante, les âmes sensibles ont soutenu financièrement et matériellement (savon, pagnes) ces femmes. La délégation de Suisse a, elle, décidé de prendre en charge l’intervention chirurgicale des deux femmes « fistuleuses » présentes au congrès », a-t-elle ajouté.

Si pour le VIH/Sida, une campagne de sensibilisation tous azimuts a eu pour effet de faire connaître la maladie pour une prise en charge des personnes infectées et affectées, il n’en est pas de même pour le cas de la fistule obstétricale, pathologie exclusivement féminine et ignorée de beaucoup. C’est pourquoi, les membres du Club international des femmes professionnelles de carrières libérales et commerciales ont décidé de faire de la lutte contre cette maladie, leur cheval de bataille.

Pour ce faire, elles ont, à l’issue des travaux du congrès, élaboré et adopté un plan d’action de lutte (2006-2008). Ainsi, comme moyens de prévention, elles préconisent le plaidoyer auprès des autorités politiques, des partenaires financiers, des chefs coutumiers, des religieux et des leaders d’associations et organisations non gouvernementales afin qu’ils s’impliquent dans les actions de lutte.

Des séances d’information, de communication, d’éducation à l’endroit des communautés, la communication pour le changement de comportement à l’endroit des scolaires et une étude de prospective suivie d’une restitution pour présenter l’ampleur du problème seront entrepris. La prise en charge psychosociale des malades et leur famille et la réinsertion sociale des femmes fistuleuses font partie également du plan d’action.

Pour permettre la mise en œuvre de ce plan, les congressistes ont émis quelques recommandations. Elles ont, de ce fait, interpellé les autorités politiques, particulièrement, les ministres de la Santé, de la Promotion de la femme, des Droits humains et de l’Action sociale à soutenir et à apporter un appui politique, technique et financier audit plan. Les partenaires au développement, les associations et les organisations non gouvernementales ont été aussi sollicitées afin d’apporter leur appui technique et financier et s’impliquer de manière effective pour la lutte contre cette maladie.

Vu la gêne que vivent les femmes « fistuleuses », les responsables du club ont lancé un appel à toutes les bonnes volontés et aux âmes sensibles à voler au secours de ces malades. « Une boule de savon, un pagne ou un billet de banque ne sera pas de trop pour ces femmes en détresse qui attendent beaucoup de la société », a laissé entendre Mme Kabré. Pour la cause, les éventuels donateurs peuvent s’adresser au 70-26-02-24 / 70-26-11-63 et au 70-24-25-31.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya