Interrogé par le quotidien Sidwaya dans son édition du 13 février, le chef du service de la protection sanitaire de la Direction Générale des services vétérinaires, le Dr Bernard Doulkoum a préféré prendre les devants. Le Burkina, fait-il remarquer, se trouve sur la trajectoire des oiseaux migrateurs, les propagateurs du virus H5N1, responsable de la maladie. Un principe de précaution, qui refuse de céder à la psychose ; mais qui veut aussi maintenir le niveau d’alerte à un degré suffisant, afin de parer à toute éventualité.

Si la crise devait frapper le Burkina, le coup serait grave de conséquences pour toute la population. Il faut noter en effet, que le poulet occupe une place très importante dans la vie socio culturelle : Il est difficile d’imaginer une cérémonie de libation sans le fameux oiseau. Un proverbe africain résume bien cette relation entre l’Homme et l’animal : « lorsque le poulet du sacrifice refuse de tomber sur le dos, il faut savoir l’aider à le faire. »

D’un autre côté, ce sont les grilleurs de poulet bicyclette qui auront beaucoup à perdre dans une extension de la grippe aviaire au Burkina. En ville, l’on a pas la même compréhension des risques sanitaires qu’en campagne. La peur est donc réelle, même si personne ne veut céder à la panique.

Dans son « émission santé » diffusée le jeudi 16 février, la télévision nationale a mis en lumière, les inquiétudes des éleveurs. Le gouvernement selon leurs propos, devrait tout mettre en œuvre afin de sauver les 32 millions de têtes que compte la filière avicole.

Pour l’heure, le confinement général de la volaille n’est pas encore à l’ordre du jour. La mesure prise, concerne plutôt l’interdiction de l’importation de poulets. Ajouté à cela, la promesse de riposte avec environ 1milliard FCFA débloqués. Quant à ceux qui espéraient des abattages massifs de poulet pour faire la fête, ils devront patienter encore un peu.

Juvénal Somé
Lefaso.net