Le MBDHP, bien qu’écarté de l’observation de la présidentielle du 13 novembre, a tout de même suivi le scrutin, de sa préparation à l’investiture du président élu. Et cela pour être fidèle à sa mission d’observation des élections qu’il s’est assignée et qui a commencé pour la première fois en 1992, avant d’être contraint d’y renoncer entre-temps faute de conditions satisfaisantes, a relevé le président du MBDHP, Me Halidou Ouédraogo en introduction à la conférence de presse.

Pour la présidentielle du 13 novembre, le travail du mouvement, selon son président, a consisté en la collecte des textes de loi relatifs aux élections, à leur analyse, et au suivi de bout en bout du scrutin.

Le travail fait dans le détail a été donné par le coordonnateur de l’observation des élections du MBDHP, le magistrat Bruno Ouattara. C’est ainsi qu’il a fait état d’une équipe d’observateurs de 250 personnes mobilisées à Ouaga, et d’une autre de 200 à Bobo. Avant le scrutin proprement dit, les observateurs du MBDHP ont par exemple jeté un coup d’oeil sur la composition des dossiers des candidats, revu ses recommandations antérieures pour voir ce qui a été pris en compte dans le sens de l’amélioration de l’organisation des différents scrutins, etc. Le mouvement étant exclu de l’observation par la CENI, le travail de surveillance le jour J s’est fait par l’intermédiaire de partenaires, selon M. Ouattara. Aujourd’hui, et au terme de l’élection, le MBDHP recommande la prise en compte de ses conclusions antérieures relatives à l’état civil qui doit être fiabilisé pour obtenir par conséquent un fichier électoral fiable.

L’élection présidentielle a pris fin avec la prestation de serment du président élu le 20 décembre dernier. Pourquoi est-ce maintenant que le mouvement publie son rapport d’observation sur cette élection, contrairement aux autres observateurs ? Pour Me Halidou Ouédraogo, il a fallu attendre que tout soit fini pour effectivement faire un rapport global, malgré la mise à l’écart du mouvement et pour laquelle la structure s’est pourvue devant le conseil d’Etat contre la décision du Tribunal administratif de Ouaga rendue par rapport à son recours contre la CENI.

Toutefois, le MBDHP n’entend pas renoncer à l’observation des élections, malgré ce précédent fâcheux. Pour les municipales du 12 mars prochain, le mouvement est partant pour leur observation. A cette fin, 1 449 observateurs seront mobilisés, a annoncé Me Ouédraogo, ainsi que la formation de 300 femmes, dans 3 régions (Est, Nord, Boucle du Mouhoum) à raison de 100 par région pour l’observation de ces consultations. D’ailleurs, il ne pouvait en être autrement étant donné que le MBDHP a reçu 7,5 millions de F CFA pour l’observation à la fois de la présidentielle, des municipales et des législatives de 2007, selon son président.

L’actualité politique nationale est dominée par le débat sur le report ou le maintien des municipales à la date du 12 mars 2006. Quel est le point de vue du MBDHP sur la question ? Pour le président du mouvement, la logique voudrait que le scrutin soit reporté pour permettre à la CENI et à ses démembrements de se conformer à la légalité. Mais il ne se fait guère d’illusion parce que ce ne sera pas le cas au Burkina où "les gens s’amusent avec la loi, la légalité".

Séni Dabo
Le Pays