LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

CAN 2006 : Les frères Paré racontent leur expérience

Publié le samedi 18 février 2006 à 07h55min

PARTAGER :                          

Losséni et Lassina Paré

Ils étaient partis officier en Egypte quelques jours avant la 25e
CAN et y ont été retenus jusqu’à la fin de la compétition. Il s’agit
des frères Paré Lassina et Losséni, arbitres internationaux. Ils
sont rentrés au pays le lendemain de la finale. Dans la soirée
du samedi 11 février, ils étaient heureux de retrouver leur famille
et amis à l’aéroport. C’est là-bas que nous avons recueilli leurs
sentiments sur leur participation à cette CAN.

"Le Pays" : Quels sont les premières impressions qui vous
animent, vingt-quatre heures après l’apothéose de cette 25e
CAN ?

Lassina Paré : D’une façon générale, les gens sont satisfaits
de notre participation. Cela nous satisfait également puisque
nous sommes allés et revenus en bonne santé. Nous sommes
donc reconnaissants à tous.

Comment les frères Paré se sentaient-ils lorsqu’ils officiaient le
match d’ouverture ?

Cela n’a pas été facile pour nous, du fait de la présence de
nombreuses personnalités et autorités lors des matchs
d’ouverture ; surtout que c’est le premier match du pays
organisateur. Mais dans l’ensemble, nous avons fait de notre
mieux.

Quel souvenir gardez-vous du Caire ?

Lassina : Un grand souvenir, parce que le Caire est une très
grande ville touristique et nous sommes prêts à y retourner si
jamais on nous demandait de le faire.

Losséni : Du Caire, je garde de grands souvenirs. C’est une ville
touristique avec surtout ses pyramides, même si nous n’avons
pas eu l’occasion de visiter tous ces lieux. Mais nous avons fait
le constat dans notre hôtel appelé Mövenpick où il y avait de très
nombreux touristes. C’est une compétition qui a aussi attiré
beaucoup de monde. Nous avons visité un quartier où habitent
toutes les classes sociales en parfaite harmonie, et cela est
formidable.

Comment l’assistant Losséni a vécu cette rencontre des quarts
de finale entre le Nigeria et la Tunisie ?

Losséni : Les quarts de finale sont déjà des matchs à
problème, car ils engagent les meilleures équipes de la
compétition. Vous avez constaté que ce match s’est achevé sur
le score de un but partout ; ensuite il y a eu les prolongations où
les deux équipes n’ont pu se départager que par la séance
fatidique des tirs au but. J’ai vécu un match époustouflant.

Qu’est-ce que cela vous a fait d’être sous les regards de la
presse présente en Egypte ?

C’est un sentiment de joie, parce que ce fut également une CAN
de médias. A partir du moment où RFI a annoncé que nous
sommes au Caire et que c’est du jamais-vu que des jumeaux à
cet âge-là fassent le même boulot, l’arbitrage, cela a fait que
toute la presse qui couvrait la CAN a souhaité nous voir et nous
entendre.

Il a fallu l’autorisation de responsables de la CAF pour
que les journalistes nous rencontrent, mais certains sont restés
sur leur soif, parce qu’ils ne savaient pas où nous étions logés.
Nous étions très loin de la ville, à plus de 50 km. Ils l’ont su un
peu tard et ont promis de le faire plus tard.

Comment avez-vous communiqué pendant le match d’ouverture
 ?

Dans la vie de façon générale, nous sommes toujours
complices à travers certains signes que nous seulement
maîtrisons. Cela permet de nous compléter mutuellement. Si
mon frère doit se tromper, j’arrive à lui faire signe et si jamais je
prends des décisions qu’il ne va pas entériner, il désapprouve
cela par d’autres signes que j’accepte de même que lui.

Vous parliez la langue Samo sur le terrain ?

Non, juste des gestes. On pouvait parler également Samo,
puisque personne ne comprend.

Avez-vous partagé la même chambre ?

Non, mais nous étions voisins. J’ai occupé la chambre 3 108 et
Lassina la 3 110, et il n’y avait qu’un arbitre entre nous. On se
voyait comme si on partageait la même chambre. C’est une
chance que la CAF nous a offerte.
Nous voulons en profiter pour remercier les autorités politiques,
administratives et sportives du pays qui nous ont facilité ce
voyage.

Nous n’oublions pas nos premiers responsables de
services que sont notamment le directeur général de l’ENAM,
pour Lassina, et pour moi le directeur régional du MEBA au
niveau de Bobo Dioulasso. Ils nous ont toujours compris et
autorisés à poursuivre l’arbitrage, parce que ce n’est pas facile
de lier l’activité professionnelle à celle sportive.

Comment Lassina a suivi Losséni quand il officiait ?

Je suis resté collé au poste télévision pour le suivre de près,
détecter ses erreurs et le lui dire après, afin qu’il puisse
s’améliorer. Je me sentais concerné par son match.

Quelles ont été les critiques et observations de vos
responsables de la CAF à votre endroit ?

Lassina : Aucune oeuvre humaine n’est parfaite. De façon
générale, nos responsables nous ont positivement appréciés
par rapport à nos prestations, de même que notre
comportement au sein du groupe d’arbitres.

Losséni : Je voudrais dire qu’à cette CAN, les critiques ont
surtout porté sur les instructions que la commission des
arbitres de la CAF nous a données avant le début de la
compétition. Tous les arbitres qui y étaient n’avaient pas de
grands problèmes.

Mais comment les gens vous regardaient ?

Chacun voulait nous approcher, savoir qui est qui, qui est né le
premier, comment on s’entend... Dans l’avion du retour, il y a une
hôtesse qui était obligée de venir nous voir pour comprendre et
nous lui avons finalement dit la vérité, après avoir ri. Elle a
ensuite fait venir sa collègue pour constater cela. C’est peut-être
la ressemblance qui attire les gens mais c’est déjà un point de
gagné.

Peut-on savoir si les gens ont fait la confusion entre vous ?

Lassina : Oui. Il faut avouer que jusqu’à ce qu’on quitte le Caire,
une ou deux personnes ont pu s’en sortir. Les autres ont
toujours eu des problèmes pour faire la différence, même
quand nous avons donné certains signes et traits pour nous
reconnaître.
Nous laissons faire, parce que c’est plaisant comme ça.

Par Antoine BATTIONO


CAN 2006 : Les frères Paré remercient

Rentrés de la 25e édition de la Coupe d’Afrique des nations,
Lassina et Losséni Paré, les frères jumeaux de l’arbitrage
burkinabè, ont rencontré la presse sportive nationale et
internationale le lundi 13 février 2006 au club SONABEL de
Ouaga.

Du 20 janvier au 10 février 2006, au Caire en Egypte, s’est tenue
la 25e édition de la Coupe d’Afrique des nations, remportée au
finish par les Pharaons d’Egypte sur la Côte d’Ivoire, après
l’épreuve fatidique des tirs au but, par 4-2.

Les Etalons du
Burkina n’y étaient pas, mais le pays des hommes intègres était
représenté par les frères Paré. Ainsi, au cours de cet intègre
entretien avec les médias, ils ont tenu à remercier toutes les
forces vives de la nation qui ont pu les soutenir sur la route du
Caire.

Pour Lassina, le niveau auquel ils sont parvenus est le
fruit d’un long travail, surtout celui de la presse sportive qui a
toujours su les soutenir. Le public sportif n’étant pas non plus
en reste, Losséni renchérira pour dire que la mission qui leur a
été confiée semble satisfaisante, au regard de l’écho favorable
reçu, d’où la nécessité pour eux d’exprimer leur gratitude pour
les bénédictions reçues.

L’expérience de la 25e édition est très enrichissante par
l’ambiance, et surtout le fait d’officier le match d’ouverture,
s’exprimera Lassina. C’était une grande surprise, dira-t-il, mais
étant présent, il devait s’attendre à faire tous les efforts
possibles.

Déjà présent en Tunisie en 2004, Lassina expliquera
que le match d’ouverture a été vécu sans pression, habitué qu’il
était déjà. Pour Losséni, les appréhensions ont été surmontées
par la présence de son frère, et pendant les réunions de critique
d’après matches les problèmes de placement, de gestion de
match, de signalisation avec le drapeau ont été jugulés
facilement.

Directeur du jeu au match d’ouverture, Lassina qui n’a été revu
que comme 4e officiel par le public sportif expliquera cela par la
présence de plusieurs équipes ouest-africaines et la présence
d’arbitres mondialistes. Mais pour Losséni, l’essentiel était d’y
être et de travailler à se maintenir.

La présence des frères Paré en Egypte, si elle constitue une
fierté pour les Burkinabè, est encore ressentie par les arbitres
burkinabè comme un honneur, car souvent décriés. Ainsi, cette
prestation pourra désormais ouvrir la porte à d’autres, diront
Losséni et Lassina. En effet, les instances dirigeantes
internationales auront l’oeil sur le Burkina après les efforts
consentis.

Si nul n’est prophète chez soi, les frères Paré, qui
déclarent avoir débuté l’arbitrage par l’OSEP pour s’amuser,
reconnaissent qu’il y a d’énormes difficultés. Pour Losséni,
"nous avons été souvent incompris", ce qui justifie peut-être,
dira-t-il, leur succès avec une dose de modestie.
L’incompréhension relève de tous les arbitres africains selon
les dispositions de la CAF, expliquera Lassina. On peut
s’exprimer sur certains aspects, mais surtout pas sur les
matches officiés, ajoute-t-il.

En représentant le pays des hommes intègres aux pays de
Ramsès, les frères Paré, qui seront atteints par la limite d’âge
en 2009, espèrent défendre les couleurs nationales à tout
moment, voire à une Coupe du monde cadette ou junior. En
attendant, ils font la fierté d’une nation avec déjà les messages
de sympathie des plus hautes autorités qui attendent d’agir.

Par J. E. Z.
Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 février 2006 à 13:54, par Kéré, Nancy En réponse à : > CAN 2006 : Les frères Paré racontent leur expérience

    Bravo à nos deux ambassadeurs pour leur brillante participation à la CAN.
    Dommages que nos étalons étaient absents. Qu’estce qu’il vous faut de plus pour honorer le Burkina par une coupe d’Afrique ?
    Alors, à vos madres.... Kéré, Nancy

  • Le 20 février 2006 à 20:51, par petime En réponse à : > CAN 2006 : Les frères Paré racontent leur expérience

    Felicitation les Jumeaux.
    Du courage et que Dieu vous garde toujours en bonne sante.
    Un qui a etudier avec vous a Tougan depuis Brooklyn,New York.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Paris sportifs en Afrique : Tout comprendre