Les filles-mères et femmes en situation difficile ont désormais une résidence où elles bénéficieront de soutien et d’assistance. Le Centre d’accueil et de réinsertion de la mère et de l’enfant (CARMEN-Kisito) leur a ouvert officillement ses portes samedi 11 février 2006. Cet immeuble à 3 niveaux situé au secteur n°14 de Ouagadougou comprend une crèche pour les enfants de 0 à 3 ans, une école maternelle pour ceux de 3 à 6 ans, plusieurs appartements, des ateliers et salles polyvalentes.

Cet édifice, d’une valeur de près de 200 millions de F CFA, est érigé sur une superficie de 2384 m2 selon le porte- parole de l’Association Kisito, Alexandre Rouamba. Son inauguration s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités du Burkina, d’associations ou d’organismes de développement et de fidèles chrétiens de l’Eglise catholique. Les partenaires techniques et financiers de Kisito, réalisateur du joyau, ont également pris part a la cérémonie dont les temps forts ont été la bénédiction du CARMEN-Kisito et sa visite par l’assistance. C’est l’Abbé Pascal Nikiéma, vicaire général, représentant l’archévêque de Ouagadougou, Jean Marie Untaani Compaoré, qui a présidé la prière de bénédiction.

Il a implorer Dieu pour qu’il protège le centre et ses futurs locataires avant de l’asperger d’eau benite, aidé à cet effet, par d’autres prêtres. La visite de l’édifice s’en est suivie et la directrice du centre Sœur Marie Ouédraogo de la congregation des Sœurs de l’Immaculée Conception s’est chargée de faire découvrir les locaux aux invités. Sœur Ouédraogo a affirmé que les jeunes filles enceintes ou les mères délaissées, qui ont besoin d’un accompagnement personnel, vont y être hébergées. « CARMEN-Kisito s’occupe ensuite de la réinsertion familiale et sociale des intéressées », a-t-elle ajouté.

M. Rouamba a abondé dans le même sens. Selon lui toute femme en situation difficile peut bénéficier d’appuis et de conseils auprès du centre qui accueille en milieu ouvert. Pour M. Rouamba « c’est dans le souci d’œuvrer à l’épanouissement de l’enfant et à son développement que l’association a ouvert en plus de l’hôtel maternel, la crèche et la garderie d’enfants ».

Dans son allocution, le porte-parole de Kisito a invité la population burkinabè à être solidaire et généreuse envers les personnes démunies. Il a remercié tous les partenaires techniques et financièrs de l’association, de même que toutes les personnes morales et physiques qui ont contribué à la réalisation de l’édifice.

Selon M. Rouamba, Kisito réalise ainsi sa mission qui est d’aider les personnes vulnérables. Pour l’Abbé Nikièma, l’Eglise a surtout compris en se mettant à l’écoute de son maître, que le service rendu, spécialement aux enfants, aux orphelins, aux déshérités aux mal aimés ou marginalisés et aux laissés pour compte, est un service rendu au Seigneur lui-même. Il a confié que cette œuvre a vu le jour grâce en la volonté et la conviction de chrétiens qui ont eu foi à la valeur de la personne humaine.

L’Abbé Nikièma a témoigné sa gratitude à tous les bienfaiteurs qui ont travaillé pour la réalisation du centre. « CARMEN-Kisito compte sur vous tous pour accomplir la mission qu’il s’est fixée, » a-t-il lancé à l’endroit de l’assemblée. A son tour, la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini, par la voix de son secrétaire général, a salué l’œuvre à sa juste valeur. Selon elle, le centre constitue une bouffée d’oxygène salvatrice pour les filles concernées. M. Tamini a remercié les initiateurs et leur a exprimé la reconnaissance du gouvernement burkinabè.

Kisito est une organisation confessionnelle et humanitaire créée par l’archidiocèse de Ouagadougou en 1965. L’association a pour président-fondateur, M. Compaoré. Elle a à son actif un orphelinat, Home Kisito qui accueille les enfants abandonnés ou privés prématurément de leur mère. L’ouverture du CARMEN-Kisito dont la gestion est confiée aux religieuses de la congrégation de l’Immaculée Conception témoigne de sa volonté de lutter pour le bien-être des couches les plus défavorisées de la société, à savoir les femmes et les enfants selon l’Abbé Nikièma.

Séraphine SOME (serasomé@yahoo.fr)
Sidwaya