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Fête de la Saint-Valentin, côté cinéma : « L’amour est encore possible » sur nos écrans

Publié le mardi 14 février 2006 à 07h08min

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« Une rose pour toi ma chérie », depuis quelques temps, cette phrase est beaucoup utilisée sous nos cieux. Plusieurs manifestations sont organisées çà et là. Côté cinéma, nos salles accueillent le film du réalisateur Emmanuel Sanou : « L’amour est encore possible ».

Le film « L’ amour est encore possible » tombe au bon moment », pourrait-on dire. Les principales salles de cinéma de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso feront voir aux amateurs du genre, ce film dont on dit beaucoup de bien. « L’amour est encore possible est une fiction qui parle d’un amour véritable » entre une jeune fille « libre » et une jeune homme.

Ce film voit le retour à l’écran, de Jacob Sou qui a su camper le rôle d’un vieux coureur de jupons qui, sur le tard, tombe éperdument amoureux d’une « nenette » libre comme le vent ».

Pour le réalisateur Emmanuel Sanou, la projection de ce film dans les salles de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso est sa contribution à la fête de la Saint-Valentin. Le film à la fin, pourrait permettre à des personnes de découvrir le vrai amour.

Fernando GUETABAMBA


St-Valentin : « Faites de l’hypocrisie »

Ainsi donc, aujourd’hui 14 février, l’on célèbre à travers le monde entier la fête des amoureux : la St-Valentin (du nom de ce prélat qui célébrait vers 268 après Jésus Christ, dans la clandestinité, des unions sous l’empire romain en violation des ordres du roi). Un jour sacré en effet, pour les tourtereaux qui vont s’offrir des bouquets de fleurs, des cartes de voeux, s’échanger des mots doux, etc.

Et que sais-je ? En Occident, la St-Valentin est une tradition. Au Burkina, depuis quelque 4 à 5 ans, elle ne passe plus inaperçue. Elle a acquis auprès de la population, surtout la frange jeune, un brusque regain d’intérêt. Pourquoi les Burkinabè tiennent-ils à faire de la St Valentin, une fête au point de fabriquer des pagnes, des tee-shirts St-Valentin ? Les Roméo et les Juliette, version Burkina Faso, vont s’amouracher. C’est normal, dira-t-on. Même des vieux couples se sont mis dans la danse.

Mais combien de cœurs vont-ils se briser ce jour-là parce que l’autre a oublié d’offrir un cadeau ? Force est de reconnaître que cette St-Valentin-là n’a pas ou ne fait pas partie de nos habitudes. C’est une fête importée. Et l’engouement qu’elle suscite aujourd’hui auprès des Burkinabè est inquiétant. A force de vouloir ressembler aux autres, n’allons-nous pas perdre notre personnalité, nos repères ? Les Burkinabè ont compris qu’il faut exalter l’amour. Mais pour combien de temps encore ? Sont-ils sincères dans leurs déclarations ?

Car ici au Faso, la St Valentin semble être dépouillée de son sens premier. Perçue par certains comme une fête de l’hypocrisie par excellence, elle se fait sur fonds de commerce et de harcèlement. Il ne serait pas exagéré de dire que la recherche du gain et l’égoïsme ont pris le pas sur l’amour vrai, pur, débarassé de tout calcul. Parce que l’on se sent obligé d’offrir un cadeau à celui ou celle qu’on dit aimer. Un acte d’affection certes, mais en faire une exigence revêt tout sauf aimer.

L’amour doit se vivre...

Malheur donc à celui ou celle qui n’offre pas un petit cadeau à son amoureux (se), ce jour-là. Et que dire de ceux ou celles qui en reçoivent plusieurs qu’ils emballent et envoient à leur cœur préféré.

Cette moisson de cadeaux fait des heureux. Chez les commerçants de fleurs ou autres articles, le chiffre d’affaires grimpe ; les affaires marchent donc. A preuve, un vendeur de fleurs a estimé ses gains au cours de cette période entre 200 000 et 300 000 FCFA. Les commerçants sourient, les poches se saignent. Sommes-nous libres d’exprimer nos sentiments comme nous l’entendons ? A coup sûr, non ! C’est l’autre moitié qui impose la manière d’aimer. Et gare à celui qui (...?).

Enfin, un « vieux père » a dit un jour : « la St-Valentin c’est quoi ? Nous, on ne connaît pas ça, c’est pour les enfants ». Chaque génération a, en effet, ses folies, ses dérives. Les jeunes diront que la St-Valentin est pour les branchés. Il faut bien le leur concéder. La société de consommation dans laquelle nous vivons, s’immisce jusque dans les façons d’aimer. Autrement, l’amour doit se vivre au quotidien, 365 jours sur 365.

On n’a pas à attendre un jour pour crier sous tous les toits, son affection pour quelqu’un. Cela devrait faire partie du vécu. La St-Valentin, en réalité, n’est qu’un prétexte. Haro donc à l’amour commercial et que triomphe le vrai amour (...) ! Celui des sentiments sincères... Doit-on célébrer l’amour un seul jour et le bafouer durant le reste du temps ?

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)

Sidwaya

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