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Construction en matériaux locaux : La coopération suisse prône la valorisation

Publié le lundi 13 février 2006 à 07h49min

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Une habitation à Toma

Sous mandat de la coopération suisse au Burkina Faso, l’Initiative conseil international (ICI) a organisé, vendredi 10 février 2006 à Ouagadougou, une conférence-débat sur la construction en matériaux locaux à l’intention des acteurs du secteur.

Pour promouvoir et vulgariser les matériaux locaux de construction, la coopération suisse en partenariat avec le bureau Initiative conseil international (ICI), a convié les professionnels (architectes, maçons...), des représentants de l’Etat et les bailleurs de fonds à une réflexion sur « les matériaux locaux, un outil de développement ». Ces matériaux locaux ou matériaux de construction alternatifs sont entre autres des briques « adobes » faites en terre, des blocs de terre comprimée (BTL), des blocs de latérite taillée (BLT) ou encore des pierres taillées (granite, grès, gneiss).

Des ouvrages marchands en « matériaux locaux » dans les trois villes moyennes : Ouahigouya, Koudougou et Fada N’Gourma réalisés avec l’appui technique et financier de la coopération suisse ont servi pendant la conférence, à montrer la valeur de ces matériaux. Selon Christel Feret Balmas, directrice-résidente de la coopération suisse, la construction des habitats, des édifices publics en matériaux locaux présente des avantages certains pour le développement du Burkina.

Si ce secteur est bien exploité, ajoute-t-elle, il permettra de créer des emplois et de développer l’économie du pays. Ainsi, « l’utilisation accrue de matériaux locaux mettrait non seulement en valeur les ressources naturelles du pays, mais elle pourrait contribuer à réduire la fuite des devises par une substitution aux produits importés. Parce que la production de ces matériaux est locale et en grande partie manuelle, elle permet aussi de stimuler l’économie locale en créant des emplois subsidiaires en dehors de l’activité de construction, » a révélé le bureau de l’ICI. En outre, les ouvrages en matériaux locaux sont, selon les promoteurs, appréciés pour leur esthétique et leur durabilité. Ils bénéficient d’une inertie thermique (moins chaud) procurant un plus grand confort.

Le coût de construction en matériaux locaux est souvent inférieur à celui des constructions analogues en ciment. D’un point de vue écologique, la production du ciment selon les techniciens est responsable de 5% de l’émission mondiale du CO2. Or, l’usage des matériaux locaux est sans émissions nocives.

Des obstacles à la promotion...

Des avantages multiples, mais l’utilisation des matériaux locaux de construction se heurte à plusieurs obstacles liés à un manque de formation et de normes, ainsi qu’une diffusion insuffisante des techniques.

Dans le domaine, les constructions sont réalisées en grande partie par le secteur informel et il faut un contrôle strict de la qualité des matériaux locaux afin que les ouvrages puissent résister aux intempéries. Un autre obstacle est la persistance des préjugées qui font de ces matériaux des matériaux de seconde qualité derrière ceux venant de l’extérieur.

Consciente que les mentalités prennent suffisamment de temps avant de changer, la directrice-résidente de la coopération suisse souhaite qu’il y ait des pionniers et que plus d’acteurs se mobilisent pour la vulgarisation de ces matériaux locaux de construction.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)
Sidwaya

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