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Participation politique des femmes au Burkina : Faut-il instaurer le système des quotas ?

Publié le lundi 13 février 2006 à 07h58min

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Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé le jeudi 9 février 2006 à l’hôtel Splendid, un dîner de travail avec les responsables des partis politiques sur le renforcement de la participation politique des femmes au Burkina Faso.

Cette rencontre de dialogue organisée par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a fait le point sur les questions qui touchent à la participation politique des femmes au Burkina Faso. Dans l’arène politique nationale, constate le CGD, les femmes sont marginalisées. Cette situation se traduit dans les instances politiques du pays par leur sous-représentativité. Cependant, les textes en vigueur au Burkina Faso stipulent que : « les femmes participent dans des conditions d’égalité avec les hommes, à la vie politique et publique du pays.

Elles ont le droit de voter, d’être éligibles, de prendre part à l’élaboration de la politique de l’Etat, d’occuper des emplois publics à tous les échelons du gouvernement ». Mais au-delà de la législation et des principes, souligne le directeur exécutif du CGD, le professeur Augustin Loada, les femmes sont sous-représentées aussi bien aux postes stratégiques de l’Etat, qu’aux postes électifs. « Cette faible implication des femmes dans la vie politique
locale et nationale influence la nature et la portée de la démocratie burkinabè, car il ne peut y avoir de vraie démocratie sans la participation libre et réfléchie de plus de la moitié de la population du Burkina Faso ». C’est cela qui a amené le CGD à mener une étude rétrospective approfondie de l’histoire de la participation politique des femmes au Burkina Faso.

Cette étude historique a mis en lumière l’incidence des faits politiques marquants et à dégager les facteurs les plus déterminants dans l’ouverture de la classe politique aux femmes. L’étude, menée par le CGD, a révélé que la non participation des femmes à la « chose politique » est liée essentiellement aux pesanteurs socioculturelles, à l’analphabétisme, aux obstacles économiques et aux contraintes du milieu politique.

Vers une loi sur le système des quotas

Si la rencontre avec les partis politiques a décelé les blocages à la participation politique des femmes, elle a également formulé des propositions concrètes pour résoudre le problème. Ainsi, les participants ont reconnu à l’unanimité que le problème étant d’ordre social, il ne peut être résolu par des moyens coercitifs. Il faut donc par la sensibilisation, la conscientisation et l’éducation, amener les populations à adopter un comportement qui donne plus de liberté à la femme. A cela, ils ont ajouté qu’il faut une loi pour obliger les partis politiques à prendre la question féminine dans l’établissement des listes électorales par exemple.

Faut-il aller vers un projet de loi sur le système des quotas comme le préconise le comité parlementaire commis à sa réflexion ? L’idée, selon les responsables de partis, n’est pas négative en soi, « mais il va se poser le problème de nombre de femmes pour occuper les postes » ont-ils laissé entendre. En définitive, l’assistance a reconnu que la loi doit accompagner les pratiques. « Il faut agir sur les causes et les effets à la fois pour résoudre le problème de la faible participation des femmes en politique ».

Pabèbyam Pauline YAMEOGO
Gladys Somtinga OUEDRAOGO

Sidwaya

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