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Municipales du 12 mars 2006 : Le CDP risque sa peau

Publié le samedi 11 février 2006 à 07h11min

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Le Burkina est en effervescence dans l’attente de la campagne électorale qui va s’ouvrir le 18 février prochain. En effet, les dépôts des candidatures au niveau des démembrements de la CENI ont créé des mécontentements dans certains états - majors des partis politiques. Le CDP en a lui aussi payé les frais. Cette situation qui continue d’empoisonner la vie du parti risque-t-il de conduire le parti à la descente ?

Après le chaud climat de la présidentielle du 13 novembre 2005, les Burkinabè renoueront dans quelques semaines avec une ambiance toute électrique celle des municipales du 12 mars prochain. Il y a des signes qui ne trompent pas. L’appétit gourmand de certains militants CDP est en train de conduire le parti vers l’implosion.

Le charivari que l’on peut constater au sein du CDP ces derniers temps n’est que la conséquence des difficultés éprouvées par le parti depuis les municipales de 2000. Comme le disait un des ténors du parti "Il est facile de militer dans un parti au pouvoir". La plupart de ceux qui viennent au parti ne viennent pas par conviction, mais tout simplement pour satisfaire leur intérêt personnel.

Il est difficile pour le parti de distinguer les vrais et les faux militants. C’est lors du partage du gâteau qu’on peut se rendre compte que certains ne jurent que sur leurs intérêts. Lorsqu’ils n’ont pas reçu la meilleure part du gâteau, ils laissent apparaître leur vrai visage. Au CDP, ils sont nombreux ceux qui espéraient décrocher une place de conseiller municipal. D’autres sont allés en campagne pour soutenir le candidat du parti parce qu’ils comptaient être remerciés à la hauteur de leur sacrifice. Les démissions en cascades des candidats à la candidature qui n’ont pas eu gain de cause au CDP¨sont assez éloquentes de l’importance des consultations du 12 mars.

A Bobo-Dioulasso et surtout à Gourcy, des figures politiques de premier rang ont rejoint l’ADF/RDA avec armes et bagages. Dans la capitale du Zondoma, les faits sont plus significatifs puisqu’un des protagonistes pourtant bien introduit dans le sérail politique du parti au pouvoir a le cœur qui bat pour l’ADF/RDA. A Ouagadougou, les choses ne semblent pas non plus au beau fixe. La liste des candidatures dans les arrondissements a connu une grande contestation de la part de certains militants.

A Nongr-Maasom, il a fallu l’intervention des principaux responsables du parti pour empêcher le déchirement entre les partisans du maire Zakaria Sawadogo et ceux de Ambroise Tapsoba.

Certains candidats proposés sont rejetées par la base au niveau des secteurs, des villages et autres entités géographiques, parce qu’ils ont posé des actes anti-sociaux, en voulant rebeloter pour un nouveau mandat. Quand même !

Arrêter de salir le nom de Blaise Compaoré

Ils sont nombreux ceux qui prétendent œuvrer pour le programme du président du Faso. En réalité, ils œuvrent pour eux-mêmes. Ils se trompent allègrement car Blaise Compaoré aime son peuple et pour cette raison, il ne cautionnera pas tous ceux qui ont opté de rançonner les populations à travers les mairies. Qu’on soit du CDP, de l’ADF/RDA ou de l’opposition, l’enfant terrible de Ziniaré ne tolèrera pas ce genre d’agissements. Le CDP a donc intérêt à mettre les hommes qu’il faut pour ne pas un jour se retrouver à la porte du pouvoir. Blaise Compaoré est près à travailler avec n’importe qu’elle parti pourvu que celui-ci soit intègre, ayant l’amour du pays et animé d’un désir absolu de ne servir que la patrie.

Le CDP doit se débarrasser de tous ceux qui constituent une entrave pour le bonheur des masses laborieuses. Le président du Faso sait où se trouvent les intérêts des masses. Les élections municipales constituent une occasion pour les Burkinabè de faire le bilan de la gestion des communes. Ceux qui ont fait preuve de transparence et de bonne gestion seront récompensés à la hauteur de leurs œuvres. Mais lorsqu’on a passé tout son temps à poser des actes répréhensibles et impunis il va sans dire qu’on sera aussi récompensé.

Le salaire de ceux qui rançonnent le peuple c’est la défaite. Même si on emprunte les habits d’un autre parti. Certains leaders du parti ont déçu les populations de par leurs comportements.

Il faut les meilleurs hommes

L’effervescence constatée au sein des différents états - majors politiques, à cause des guerre de positionnement, a révélé que si on ne fait pas attention ce ne seront pas nécessairement les meilleurs hommes politiques qui seront installés aux commandes des conseils municipaux, mais plutôt, dans de nombreux cas, des imposés ou des bouche-trous juste pour barrer la route aux adversaires.

Le CDP, comme le dit ses leaders, est un parti bien structuré, organisé qui n’aime pas les improvisations. Ce qui signifie que les choses se mènent avec sérénité. Le parti pour une fois de plus a responsabilisé la base, cela dénote la présence d’une démocratie interne. Mais l’incapacité des commissaires régionaux et de la direction du parti à gérer ces différents, vieux de plusieurs années, ont conduit le parti à cet état de fait.

Le parti, il faut le reconnaître a des problèmes structurels. Le parti regorge de nombreux cadres dont la plupart n’ont pas l’esprit de parti mais plutôt des intérêts personnels. Ces problèmes engendrent des fissures graves qui handicapent la cohésion au sein du parti. Il est grand temps que le parti de Roch Marc Christian Kaboré se réveille pour ne pas laisser les fissures de cohésion prendre le dessus. Ces municipales ont montré le mal dont souffre le parti ; cela doit être corrigé pour mettre les hommes méritant à leur place et détecter les brebis galeuses pour les mettre aussi à leur place.

Kibsa KARIM
L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 12 février 2006 à 10:14, par kéré, nancy En réponse à : > Municipales du 12 mars 2006 : Le CDP risque sa peau

    Je retiens deux choses essentielles dans cette rubrique :

    - La première concerne la prise de position d’un responsable du C.D.P. qui consiste à dire qu’il "est facile de militer dans un parti au pouvoir" et j’ajoute, avec son corollaire d’opportunistes de tous poils.

    - La seconde, c’est que ce comportement Kibsa KARIM l’a dit dans son article, peut être le fait de certains cadres du parti (donc des intellos sont capables de comprendre la portée politique de leur décision).

    - En conclusion, à mon humble avis, la loi sur le nomadisme est devenue une nécessité.

    "Article 1er". Celui qui quitte son parti politique d’origine (à l’apporche des élections !!!) est frappé d’une interdiction absolue de briguer un quelconque mandat populaire pendant une durée de 5 ans. Je suis persuadé qu’avec une telle disposition, les convictions des uns et des autres se forgeront davantage dans l’intérêt et le bon fonctionnement des partis politiques au Burkina Faso. Bonne suite pour les futures élections du 18 février prochain. Kéré, Nancy

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