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Nation : Les municipales clarifient le jeu politique

Publié le samedi 11 février 2006 à 07h09min

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En ce mois de février, les états - majors des partis politiques ont sonné le rassemblement de leurs troupes et l’évocation d’un probable report des élections municipales ne fait pas fléchir les ardeurs. Les candidats et leurs probables électeurs restent sur le qui-vive. De nombreux observateurs ont pu noter que ces élections sont perçues par les Burkinabè comme des consultations aussi importantes que les scrutins nationaux.

C’est assurément une des premières leçons de la bonne santé démocratique au pays des Hommes intègres. Les votes ne sont plus l’affaire de quelques "politiciens" en mal de snobisme. Ils sont désormais un des canaux les plus sûrs de rester en contact avec la base. Chacun des partis, même les plus insignifiants, travaille à occuper le terrain, histoire de se constituer un fief.

C’est assurément une des premières leçons de la bonne santé démocratique au pays des Hommes intègres. Les votes ne sont plus l’affaire de quelques "politiciens" en mal de snobisme. Ils sont désormais un des canaux les plus sûrs de rester en contact avec la base. Chacun des partis, même les plus insignifiants, travaille à occuper le terrain, histoire de se constituer un fief.

Si l’adhésion des populations et des leaders politiques au processus démocratique est un fait indéniable, il est tout aussi heureux de constater que la tenue de ces municipales le 12 mars prochain éclaire le jeu politique intervenant quelques mois après la présidentielle, elles sapent la base de certaines théories fumeuses qui tendaient à culpabiliser des acteurs de la scène politique. Pour appeler un chat, un chat, on se rappelle de la campagne orchestrée contre l’ADF/RDA et le CDP au temps fort des préparatifs de la présidentielle du 13 novembre 2005. La première formation politique avait été accusée de s’être vendue (et c’est un euphénisme) corps et âme alors que le CDP était indexé comme le déstabilisateur des partis de l’opposition. Les tenants de cette thèse voulaient convaincre l’opinion que la démocratie était en danger au Faso pour le simple fait que l’ADF/RDA et le CDP parlaient le même langage autour de la candidature de Blaise Compaoré. L’histoire est en train de rendre justice à ces deux partis. La bataille qu’ils se livrent aujourd’hui est une preuve éloquente qu’il n’y avait aucun "deal" entre eux. Il s’agissait pour l’un et pour l’autre de soutenir à l’époque, l’homme à même de faire rayonner encore plus le Faso dans le concert des nations.

La démocratie bien en marche

Cette étape décisive passée, l’ADF/RDA et le CDP se retrouvent sur le terrain et s’affrontent pour chacun défendre ses choix politiques et idéologiques. Paradoxalement, c’est la ruée des militants CDP déçus vers le parti de l’éléphant qui relève l’attachement du parti au pouvoir à la démocratie.

Tous ceux qui, il y a quelques mois s’étaient mépris des décisions de l’ADF/RDA et du CDP devraient avoir le courage de faire leur mea culpa public.

Mais faut-il vraiment attendre de ceux-là, qui ne jurent qu’avec la mauvaise foi, de faire preuve d’un si grand courage ? Evidemment la réponse est non. Il faut donc se réjouir que la réalité au quotidien rappelle qu’au Faso, la démocratie est en marche. Quelques cas précis devraient permettre d’étayer encore ces propos.

Même au sein de la majorité parlementaire, le combat est rude et personne ne fait de cadeaux à l’autre. Ainsi à Bobo-Dioulasso, ce sont les responsables de l’UPR, l’Union pour la République qui ont intenté un procès contre les listes CDP aux prochaines municipales. Y a-t-il encore meilleures preuves pour comprendre qu’aux pays des Hommes intègres le régime ne fait pas obstacle au jeu démocratique ?

En outre, les recours introduits en justice contre la Commission électorale nationale indépendante ont été tranchés en toute transparence et nulle part, il n’apparaît une volonté quelconque de l’Etat et du régime en place de biaiser le débat.

Si seulement à la lumière de tout cela, les responsables politiques, ceux de l’opposition en particulier, pouvaient comprendre qu’il faut savoir surmonter son égoïsme afin d’être de vrais acteurs du développement au Faso !

Larba Yaro
L’hebdo

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