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Privatisation partielle de l’ONATEL : Pas d’inquiétude, le gouvernement veillera

Publié le mercredi 8 février 2006 à 07h37min

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Le mardi 31 janvier la commission ministérielle chargée de la privatisation de l’Office national des Télécommunications (ONATEL) a tenu une rencontre d’information et d’échanges à l’Hôtel Silmandé.

Cette rencontre était présidée par le ministre Benoît Ouattara de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, de ses collègues des Finances et du Budget Jean-Baptiste Compaoré, M. Joachim Tankoano des Postes, des Technologies de l’information et de Jérôme Bougma du Travail et de la Sécurité sociale.

La rencontre, qui a connu la participation du président de la Chambre de Commerce M. Oumarou Kanazoé et la communauté des hommes d’affaires du Burkina Faso, marque le début d’une campagne de communication qui vise à accompagner la mise en œuvre du processus de privatisation qui entre dans la phase opérationnelle.

le cadre de la politique de désengagement de l’Etat des secteurs productifs et concurrentiels, le gouvernement du Burkina Faso avait décidé courant 2004, d’ouvrir le capital social de l’ONATEL à un investisseur stratégique en vue d’assurer la modernisation rapide du réseau et de renforcer les capacités de l’ONATEL à faire face à la concurrence. A l’époque, face à la morosité du marché marquée par la chute des capitalisations boursières consécutives à la faillite dans le domaine de certains opérateurs de renommée, le gouvernement, en son temps, avait opté pour un schéma de cession progressive des parts au capital (51% à céder sur plusieurs années).

Bien que plusieurs investisseurs potentiels aient eu à manifester un intérêt pour l’opération, celle-ci a été interrompue du fait, d’une part, de la configuration défavorable du marché et d’autre part, en raison principalement du désir compréhensible des investisseurs de contrôler immédiatement la majorité du capital au regard des exigences de respect du cahier des charges, jugées contraignantes dans les conditions d’une acquisition et d’un mangement en position de minorité. Après donc la première tentative qui a été suspendue, le gouvernement, au regard de l’évolution positive de l’environnement du secteur des Télécommunications marqué d’une part par l’accroissement des opportunités et offres d’investissements offrant aux opérateurs du secteur de fortes capacités à lever de nouveaux fonds sur le marché financier, d’autre part, par l’entrée en scène de plusieurs sociétés de Télécommunications dans nombre de pays émergents, avec des options de privatisation franches à même d’emporter l’adhésion des investisseurs de première ligne a décidé de la relance du processus de privation.

La relance du processus de privatisation

Les signaux positifs qui proviennent du marché ainsi que la poussée irrésistible des techniques et technologies nouvelles de communication indiquent que l’environnement du secteur des Télécommunications est devenu aujourd’hui un créneau d’investissement, porteur de croissance. Toute incapacité à suivre l’évolution technologique dans ce domaine constitue une source de blocage du progrès économique et social.

C’est pourquoi, après le décalage, somme toute pertinent, de la première opération, le conseil des ministres en sa séance du 16 mars 2005, a adopté le nouveau schéma de privatisation ci-après :

- cession directe de 51% du capital de la société à un opérateur stratégique du secteur des Télécommunications ou à un consortium composé d’opérateurs du secteur et d’investisseurs financiers ;

- cession concomitante de 20% du capacité au public à travers la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) ;

- Cession de 6% du capital de la société aux salariés de l’ONATEL.

- Part résiduelle de l’Etat au capital 23% si l’ONATEL apparaît aujourd’hui comme une société qui connaît une relative situation financière équilibrée et un climat social serein, il est appelé d’une part, à connaître et à faire face à des contraintes financières déterminantes, inhérentes à l’ouverture à la concurrence et à la fin du monopôle ; d’autre part, à relever les défis de son expansion par sa capacité à répondre à la forte demande restée insatisfaite ; le renforcement de la qualité de service qui reste à parfaire ; la satisfaction de ses besoins importants de financement des investissements ; la nécessité de maintenir une structure financière équilibrée.

Dans un tel contexte et au regard de tels impératifs, l’option du gouvernement à travers le nouveau schéma de privatisation vise à mieux valoriser le potentiel de l’ONATEL par un processus de privatisation ouvert à un horizon large d’investisseurs et d’actionnaires.

Il va sans dire que la préoccupation centrale du gouvernement s’inscrit dans l’optique d’atteindre des résultats optima, tant aux plans économique, social, financier, technique que dans la projection, à court, moyen et long terme, d’un plan d’investissement et de développement efficient et continu de la société.

Le respect du cahier des charges sera de vigueur

Un cahier des charges a été édité pour permettre non seulement d’apprécier et de contrôler le sérieux des investisseurs potentiels mais aussi et surtout de bien identifier et préciser leurs obligations et engagements en termes de plan d’investissement et d’exploitation prévisionnels et de prise en charge du coût social de la privatisation.

En tout état de cause, le gouvernement a pris le pari d’être particulièrement exigeant et regardant sur la qualité et le professionnalisme du repreneur stratégique ; le respect par le repreneur du programme de couverture et de développement de la téléphonie rurale et urbaine, tant sur le fixe que le mobile ; la qualité de la mise en œuvre, à la charge exclusive du repreneur, du coût social de la privatisation ; l’apport réel au plan technologique ; l’accompagnement au développement continu de la couverture télévisuelle du pays.

Après donc les étapes de conception et d’élaboration des différentes études, audits, cahier des charges et documents contractuels, le processus entre dans la phase de mise en route opérationnelle des diligences nécessaires à sa conclusion.

Au total, le choix d’un opérateur investisseur stratégique devra intervenir courant septembre 2006.

Des conditions discriminatoires positives en direction de l’actionnariat local, pourront être envisagées par l’entrée en bourse des 20% et la cession des 6% au personnel. C’est dire que nos opérateurs économiques ainsi que les ménages sont interpellés.

Kibsa KARIM
L’hebdo

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