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Ressources animales : Le marché à bétail de Fada N’Gourma rapporte 250 millions de FCFA par semaine

Publié le lundi 6 février 2006 à 08h02min

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En tournée dans la région de l’Est à la rencontre des acteurs de l’élevage, le ministre des Ressources animales, Tiémoko Konaté a saisi l’occasion pour visiter le nouveau marché à bétail de Fada N’Gourma dans le Gulmu. Selon les spécialistes, le nouveau marché à bétail de Fada N’Gourma, dans la région de l’Est, serait l’un des plus grands de la sous-région.

Erigé sur une superficie d’environ 4,5 hectares, ce marché a une capacité estimée à 13 000 têtes. D’un coût global de plus de 650 millions de FCFA, le marché à bétail de Fada N’Gourma comprend entre autres 32 box de 200 m2 à raison de 100 têtes, 64 box pour les petits ruminants, 128 casiers à volailles, des parcs de repos ( bovins, petits ruminants), de quarantaine, de soins vétérinaires, et des bâtiments pour parkings de vente de cycles de 16 places par unité, des dortoirs de 7 chambres, une clinique vétérinaire et un parc de stockage de fumier-fourrager. Sa construction a duré quatre ans. Pour le responsable des infrastructures de l’Etablissement public communal pour le développement (EPCD) qui a assuré les travaux de construction, Modibo Barry, le nouveau marché prend en compte des animaux venus de divers horizons.

D’autant plus, a-t-il soutenu, que des Maliens, des Nigériens, des Béninois fréquentent en ce moment l’ancien marché à bétail de Fada N’Gourma. « Les différentes infrastructures réalisées ici vont rendre le nouveau marché plus attrayant et plus compétitif », a poursuivi M. Barry qui a annoncé qu’un conseil d’exploitation chargé de piloter le comité de gestion du marché composé en majorité par les éleveurs a été mis sur pied. De plus, le nouveau marché est conçu de manière à assurer toutes les commodités de transaction du cheptel ainsi que pour répondre aux normes de sécurité.

De telles dispositions visent à mieux rentabiliser et fructifier les affaires au profit des acteurs de l’élevage de la région. Car selon des enquêtes menées par les services techniques, l’ancien marché à bétail de Fada N’Gourma réaliserait un chiffre d’affaires hebdomadaire estimé entre 200 et 250 millions de FCFA. Soit huit cent à mille quatre cent bêtes vendus par semaine. C’est donc cette impressionnante bâtisse que Tiémoko Konaté a pu visiter avant d’aller apporter ses encouragements aux responsables et aux travailleurs de la laiterie de Fada.

La laiterie de Fada, entre doute et espoir...

Connaissez-vous le lait du Gourma ? Peut-être pas ! Et pourtant, il est produit par la laiterie de Fada à plus de 230 km à l’Est de la capitale. D’une capacité de 3000 litres par jour, cette laiterie fonctionne aujourd’hui en deçà de ses capacités avec 800 litres de lait par jour ( lait frais, yaourt, etc.).

Le ministre des Ressources animales lors de son séjour à l’Est est allé encourager l’équipe de la laiterie de Fada à la persévérance et à l’excellence. « J’ai pris du plaisir à visiter cette laiterie qui est un élément de lutte contre la pauvreté. Mes félicitations vont aussi aux centaines d’éleveurs de la région ». C’est ce qu’il a signé en substance dans le livre d’or de la laiterie avant d’exhorter ces derniers à apporter leur soutien à la survie de cette unité. A l’instar de nombre d’unités industrielles nationales, la laiterie de Fada peine à commercialiser ses produits.

Seulement 70 litres de lait de cette unité sont consommés à Fada N’Gourma, a rapporté une source autorisée. Le reste de la production est transporté vers Ouagadougou, a poursuivi la même source. Et le directeur de la laiterie Dasmané Traoré d’ajouter : « notre produit n’est pas connu, le problème principal demeure la commercialisation ». Toutefois M. Traoré se veut confiant quant à l’avenir de cette unité. « Nous sommes satisfaits parce que le travail abattu ici a pu être salué et encouragé par le ministre des Ressources animales. Ce d’autant plus que nous sommes passés d’une production de 100 litres de lait par jour il y a deux ans pour atteindre aujourd’hui 800 litres.

De plus, la laiterie a donné en si peu de temps plus de 75 millions de FCFA aux populations démontrant ainsi qu’elle est un pôle de promotion socioéconomique dans la région ». Mais au-delà de cet espoir, la laiterie de Fada va devoir batailler si elle ne veux pas mourir de sa belle mort, pour conquérir d’abord son marché local, puis national. Et pourquoi pas enfin continental et international. C’est à ce prix que le Burkina pourra infléchir ses importations de lait estimées à plus de 10 milliards de FCFA par an.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya

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