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Gouvernance démocratique : la posologie du sondage à la loupe

Publié le samedi 4 février 2006 à 11h02min

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Pr Augustin Loada

Mardi 31 janvier 2006. Dans un grand hôtel de la capitale burkinabè. En cette fin de mois, le Centre pour la gouvernance démocratique(Cgd) a décidé du lancement de son « projet de recherche action sur la gouvernance démocratique. »

Mettre la culture du sondage dans le rétroviseur de la classe dirigeante burkinabè. Le défi est de taille, et le Cgd du Pr. Loada le sait. Au plus fort de la polémique sur l’interprétation de l’article 37 de la constitution, une partie de l’opinion lui avait tout simplement dénié le droit « d’orienter le choix des électeurs. »

A l’époque, les deux enquêtes effectuées par le centre, avaient toutes conclu à une victoire de Blaise COMPAORE dès le premier tour.
Deux mois après, le Cgd remet le cap. « Les remarques et les critiques pertinentes seront prises en compte. » Quant aux autres, elles seront reléguées au second plan.

Le maire de la commune de Ouagadougou lui, n’a pas manqué de faire le déplacement à la cérémonie de lancement de l’étude. Sa ville abrite le siège du Cgd, et la victoire de son parti à la récente élection présidentielle a tôt fait de le convaincre quant au sérieux de la démarche entreprise. En revanche, aucune personnalité de l’opposition n’était présente. L’heure est sans doute aux préparatifs pour les élections municipales.

A la fois théorique et pratique, la rencontre de Ouagadougou, a permis aux participants de croiser leurs expériences en matière de gouvernance. Le CDD du Ghana, et l’Université de Dakar en particulier, sont venues donner une idée de la praxis dans leurs pays respectifs.

La démarche sondagière, comme l’ont noté les différents orateurs, se heurte à plusieurs écueils. Surtout dans le contexte africain. Au nombre de ceux-ci, on peut citer : le fort taux d’analphabétisme, l’instabilité politique, l’incompréhension des objectifs. Mais pour l’ensemble des participants, ces difficultés ne devraient pas être de nature à arrêter la dynamique.

Selon le Pr. Fall, le sondage a un effet suppositoire. Il permettrait de ramener les prétentions de la classe politiques à des proportions raisonnables. C’est pourquoi, il est souvent mal perçu par une partie de la classe politique.

Aux termes des discussions qui ont duré une journée, le Cgd semble plus que jamais décidé à renforcer les acquis engrangés sur le terrain. Il y aura d’autres sondages, martèle le Pr. Loada. Cela fait partie, dit-il, des missions confiées à son institution.

Juvénal Somé
Lefaso.net

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