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Femmes et politique : L’autre moitié du ciel rêve d’un féminin plus réel

Publié le samedi 4 février 2006 à 11h09min

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L’élection de Ellen Johnson Sirleaf à la présidence du Liberia a réveillé les appétits politiques féminins sur le continent et encore plus au pays des Hommes intègres. Inoculé sous la Révolution démocratique et populaire (RDP), le virus de la promotion de la femme, voire l’égalité homme-femme, a retrouvé dans la démocratie un terreau fertile.

Les ambitions de l’autre moitié du ciel sont d’autant plus légitimes que c’est elle qui fournit le plus gros des contingents d’électeurs, notamment au parti majoritaire. Elire et pouvoir se faire élire participe du jeu démocratique. Revendication donc légitime.

Reste que les hommes politiques burkinabè, toutes colorations politiques confondues, traînent comme un boulet au pied le lourd héritage d’une culture et d’une mentalité de phallocrates. En phallocratie, la gent féminine doit être confinée aux rôles secondaires ou tout au plus être bonne à pousser la roue. Malgré leur mobilisation, les femmes ne sont payées qu’en monnaie de singe aux lendemains des grandes consultations électorales. La RDP, en brisant les tabous, n’avait pas hésité à confier des postes hautement stratégiques comme les Finances à une femme.

Beaucoup d’eau a coulé depuis sous les ponts, et force est de constater que malgré la volonté affichée du régime actuel, le féminin se conjugue avec les départements à forte connotation sociale naturellement limités en nombre. C’est bon, mais, sans faire du féminisme, ce n’est pas arrivé, d’autant plus que des DG de boîtes stratégiques qui portent des pagnes sont rares. Question d’époque, question de temps aussi peut-être.

Pour les élections municipales du 12 mars prochain, le Congrès pour la démocratie et le progrès, pour sa part, a voulu faire mouche en préconisant la parité homme-femme dans la désignation des candidats dans les villages. Un bémol cependant : non seulement cela ne concerne que les villages, mais il semble aussi que c’est une instruction qui a fait taire les résistances masculines ; mais enfin...

Si toutes les formations politiques en lice en font quand même autant, les structures locales pourraient au finish avoir un bon parfum de gent féminine en attendant 2007 pour confirmer la représentativité féminine dans l’hémicycle. Le féminin pluriel pourrait alors engendrer le féminin plus réel. Pour y parvenir, il faudra du travail, de l’abnégation et de l’organisation chez les femmes.

Toutes choses apparemment aux antipodes des grand-messes folkloriques à la sauce takborsé. Les maisons de la femme ne doivent pas non plus se remplir au détriment des sièges des partis. Le pouvoir, comme la place au soleil, se conquiert.

Journal du jeudi

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