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Le foot au dessus de tout

Publié le vendredi 3 février 2006 à 06h56min

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Le Burkina Faso n’a pas pu se qualifier pour la CAN au bord du Nil. Ce n’est pas pour autant que le pays des hommes intègres n’est pas du rendez-vous footballistique des Nations.
L’arbitrage burkinabé grâce aux frères jumeaux Losseni et Lassina Paré fait parti des invités de la CAN.

Le nouveau ministre des sports Jean Pierre Palm, le bien nommé J.P.P a bien concédé quelques milliers de francs pour permettre à des journalistes burkinabé d’aller au pays des Pharaons afin de voir et d’apprendre pour venir mieux servir le football au Faso. A chaque fois qu’une action vise à aider la presse et les journalistes nous ne cesserons de l’applaudir. Bravo donc à J.P.P.

Mais peut-on en dire autant du gouvernement de Paramanga E. Yonli ? Visiblement non, et pour cause. Pour le foot, rien n’est assez cher, rien n’arrête l’Etat burkinabé. Afin que les Burkinabé puissent voir les matches de la CAN sur leur téléviseur, le pays à débourser la bagatelle de trois cent millions et poussières. Le Premier ministre l’a dit lors des vœux qu’on lui a présentés et on lisait la grande joie, la satisfaction du devoir bien accompli.

Les Burkinabé des villes et des campagnes ont le droit de voir les matchs à la télé, l’Etat a le devoir de les aider.
Seulement il y a un os, quand on met le foot à côté des autres activités ou priorités, le pouvoir burkinabé perd les pédales. C’est le tout foot. L’on est mémoratif que pour la CAN 2004, le pouvoir a pu réunir au moins mille millions. Et au même moment, il fallait cotiser pour la caisse de solidarité nationale.

Celle-ci a pu réunir difficilement une vingtaine de millions. Alors il y a quelque chose qui ne tourne pas rond comme le ballon de foot sur l’aire de jeu.

Le Burkina n’est pas une nation de foot, mais l’Etat burkinabé a la fièvre du football, une sorte de ’’footmania’’. On fait tout pour le foot et les footballeurs ; malgré cela, l’oignon n’ a pas de grain.
Comment comprendre que face aux épidémies de méningite, de choléra et la famine, le Burkina tend la main comme un simple ’’garibou’’ qui fait ’’fi sabililaye’’ (donner par pitié à Allah).

La souveraineté, la dignité est vite mise de côté quand survient une petite catastrophe. Il faut revoir les choses. L’Etat a le devoir d’impulsion pour les grandes actions ; il indique et entraîne le pays vers l’avant, ce que les jeunes appellent ’’devandougou’’.
Ici le pouvoir préfère jouer le « footeux » en négligeant les autres actes dont beaucoup semblent nettement plus importants que le football. Il n’y a pas de commune mesure entre faire la quête pour un tournoi de football et le faire pour aider à lutter contre les épidémies ou la famine.

Autant le pouvoir a été prompt à délier la bourse pour acheter les droits télé de la CAN Egypte 2006, autant il doit penser qu’il a des dépenses de souveraineté tels que l’achat des médicaments contre les épidémies, la prise en charge des victimes des catastrophes naturelles. Il faut d’abord faire des pas avant de regarder vers la communauté internationale. Ici c’est le monde à l’envers. Pour le foot on est prêt à tout alors que ce sport ne nous a pas encore donné satisfaction et joie qu’on est en droit d’attendre vu la débauche financière.

Si tous les sports bénéficiaient du même égard on pourrait dire que c’est une politique sportive, seul le football est chouchouté ; quel gâchis ! Les autres peuvent aller se faire voir ailleurs. Si on s’intéressait un temps soit peu au cyclisme, à la boxe comme on le fait avec le football, on aurait eu plusieurs grands prix africains et même mondiaux. Malheureusement c’est le foot alors qu’on y gagne rien.

Bendré

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