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CAN 2006 : Le Burkina, petit absent

Publié le vendredi 3 février 2006 à 06h55min

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La Coupe d’Afrique des Nations de football continue sa route sur les bords du Nil. Les burkinabè eux, retiendront surtout que leur équipe nationale n’y a pas pris part.

L’élimination des « étalons du Burkina » de la coupe d’Afrique et du mondial 2006, a relancé le débat sur les réelles capacités du football burkinabè à se faire entendre dans les compétitions internationales.

Et comme d’habitude, les différents protagonistes se renvoient la balle. Pour la fédération, c’est le manque de motivation au niveau des supporters qui fait défaut. C’est en tout cas la conviction de Salif Kaboré, le premier vice-président de la Fédération burkinabè de football. Il stigmatise la propension qu’auraient beaucoup de gens selon lui, à flirter avec la culture de la gratuité.

Certains hommes d’affaires il est vrai, achètent très souvent des centaines de billets d’entée au stade. Ils les distribuent ensuite aux supporters. Ces derniers, sous prétexte de ne pas en avoir les moyens, assistent aux différents matchs sans débourser le moindre sou.

De leur côté, les supporters mettent en cause l’absence de politique cohérente et soutenue au niveau des têtes pensantes : falsification de licences, transfert en catimini, mauvaise gestion, seraient ainsi selon Salif Kaboré, le lot quotidien des clubs. Sans parler des querelles byzantines qui ont finit par transformer les pelouses en tribunes politiques.

L’une des manifestations les plus illustratives de ce climat délétère, ce sont les différentes associations de supporters. Chaque clique affirme bénéficier de la bénédiction du Président du Faso, que l’on sait grand amateur de football. La prise en main de l’équipe nationale en 1998 par le Français Philippe Troussier a été son œuvre. Et jusqu’à bout, c’est lui, disent les analystes, qui a contribué au résultat obtenu. Le Burkina avait terminé au quatrième rang.

Depuis lors, les passions ont repris le dessus. A tel point que l’on se demande si le Président lui-même n’a pas jeté l’éponge.

En 2004 en Tunisie, ce sont 100 millions FCFA qui ont été distribués aux différentes associations de supporters, en plus des fonds mobilisés par chacune. Le fiasco récolté dès le premier tour aurait dû en toute logique, convaincre les uns et les autres de changer de stratégie. Que nenni !

Les tentatives de justifications ont occupé tout le temps. Mettant ainsi de côté, les vrais enjeux de ces échecs à répétition. Et voilà que le football, que l’on dit facteur d’union se trouve être dans le cas burkinabè, une source de division.

Arrivé à la tête du ministère des sports après le débarquement des « ministres PAI », Jean Pierre Palm a selon toute vraisemblance, décidé de siffler la fin de la mi temps. Désormais, toutes les structures de soutien à l’équipe nationale devront parler d’une seule et même voix. D’autre part, la politique de financement des structures et clubs sera soumise à une plus grande rigueur. Le ministre n’interviendra pas dans la gestion au quotidien. A charge pour les uns et les autres de montrer qu’on peut leur faire confiance.

Quelques jours après sa rencontre avec les responsables concernés au premier chef par la gestion du football au Burkina, Le ministre et son staff ont pris les devants. Des communiqués régulièrement diffusés dans les médias, mettent clairement en garde, ceux des sponsors qui n’auraient pas compris le message du « colonel. »

Si concernant le premier point, le message est passé sans difficultés, en revanche, du côté des associations de supporters, la pilule est difficile à faire passer. Où et comment se retrouver ? Qui doit faire le premier pas ? Qui devra arrêter de tirer sur la corde le premier ?

Pour Mahamadi Kouanda, la constitution reconnaît le droit à chaque citoyen de jouir de sa liberté. Mais aussi de créer des associations, et de prendre part à la vie de la nation. Mieux, celui que l’on considère comme le Raspoutine du sport burkinabè, n’entend pas se laisser faire. Allant jusqu’à accuser ses adversaires d’avoir un esprit revanchard contre sa personne.

Entre « la création de Blaise de COMPAORE » (l’expression est de Mahamadi Kouanda lui-même) et son ministre, les amarres sont larguées. Petite précision, Jean Pierre PALM vient d’être reconduit à son ancien poste, au sein du gouvernement dirigé par Paramanga Ernest Yonli. Faut-il y voir un signe ? Les semaines à venir nous situeront. .

Juvénal Somé
Lefaso.net

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