Jacques Anouma, le président de la Fédération ivoirienne de football ne croyait pas si bien dire quand il nous confiait au Caire, qu’il redoutait une opposition Eléphants # Lions Indomptables en quarts de finale, selon le verdict des matchs de poule. Ce match est simplement le « remake » des éliminatoires Coupe du monde/CAN 2006 combinées. Le fait est que les Lions Indomptables de passage à Abidjan, avaient endeuillé tout un peuple en mettant KO, les Eléphants. Une retrouvaille entre les deux est forcément une tribune pour se régler les vieux comptes. Seulement voilà : partant sur la base des prestations des deux équipes en ce moment même, les Ivoiriens ont bien du souci à se faire.

Les Lions Indomptables sont sur une dynamique de victoire, ils mangent tout sur leur passage, brochettes de Simbas (Lions) version congolaise (2-0), soupe pimentée d’Eperviers du Togo (2-0) et viande fumée de Panthères noires (sens de Palencas Negras d’Angola battus 2-0). Avec un Samuel Eto’o Fils qui a une patte heureuse (c’est selon) le Cameroun, est vraiment redoutable. Même le grand Didier Drogba a dit qu’il faisait chapeau bas à Eto’o Fils. C’est tout vous dire.

Mais la Côte d’Ivoire est obligée de résister jusqu’à la dernière goutte de sueur. Cela y va de sa réputation de pachidermes du foot africain. En fait, après l’analyse du choix tactique de Henri Michel, le maître à penser des Eléphants lors de leur dernier match perdu contre l’Egypte, on se demande si la Côte d’Ivoire ne veut pas nous jouer le coup du roi.

Alors qu’elle dit ne pas vouloir jouer le Cameroun, elle met en repos ses redoutables joueurs que sont Didier Drogba, Zakora... face à l’Egypte, au motif de les éviter l’éventualité d’un second carton jaune, synonyme de suspension. Mais l’autre côté du revers est que l’équipe bis des Eléphants a perdu le match, ce qui place la Côte d’Ivoire sur la route du Cameroun.

La déception

La CAN a été une véritable occasion de désenchantement pour les pays que la qualification plus ou moins surprenante au Mondial de l’Allemagne a précipités sur le toit de l’Afrique.

Dans le groupe B où deux mondialistes, en l’occurrence, le Togo et l’Angola étaient logés, le verdict a été implacable. A l’heure où nous tracions ces lignes, les deux équipes sont en train de faire leurs valises pour retourner revoir leur copie chez elles.

L’équipe du Togo est même au bord de la décomposition, l’affaire Adébayor ayant pourri l’atmosphère. Le coach nigérian, Stephan Keshi qui a qualifié l’équipe aussi bien pour le Mondial que la CAN, sait que ses jours sont comptés. Entre lui et Adébayor, le goaléador de l’équipe, il faut impérativement choisir pour ramener un peu de sérénité au sein du groupe.

Et c’est bien évidemment le technicien qui en fera les frais, à en croire certaines indiscrétions. Le nom de Claude Le Roy circule comme étant le probable remplaçant de Keshi. La situation est peut-être injuste pour le coach nigérian, mais elle est logique. On peut en un tour de bras, enrôler un entraîneur sans grande peine. Mais un Adébayor, tout capricieux est-il, ne se trouve pas aisément.

Le Ghana, un autre mondialiste en difficulté dans cette CAN, n’est pas encore sortie de l’auberge, quoique les Black Stars se soient refait un bon moral en se payant la tête des Lions de la Téranga. Le sort du Ghana n’est plus entre ses seuls pieds.

Un rapide rapport permet de dire que seuls deux mondialistes (Tunisie et Côte d’Ivoire) ont réussi leur examen de passage à ce niveau des matchs de poule sans problème. Ce qui est inquiétant. Et même leurs prochains adversaires en Coupe du monde sont dans l’embarras. Le sélectionneur italien venu au Caire superviser les Black Stars, n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Il a lapidairement déclaré que « l’équipe du Ghana change souvent de système ».

Quant au sélectionneur de France, prochain adversaire du Togo, il a regretté que les Eperviers soient passés à côté de leur CAN, ce qui ne lui a pas permis de mieux se faire une bonne idée d’eux. Dans le groupe A, les renvoyés de la classe se nomment Libye et Maroc. Aussi curieux que cela puisse paraître, ces deux sélections ont donné à voir un football plaisant. Sans doute, ont-elles manqué de réalisme ? Mais le talent y est, surtout chez les Libyens qui ont mystifié plus d’un, avec leur jeu rapide fait de petites balles.

En attendant le verdict des deux autres poules, deux oppositions de quarts de finale sont déjà connues. Il s’agit du fameux Cameroun # Côte d’Ivoire et d’un certain Egypte # RDC.

Jérémie NION
Sidwaya