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Xe Journée nationale du paysan : La résolution de la question foncière, un impératif

Publié le mardi 31 janvier 2006 à 07h36min

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« Promouvoir la sécurisation foncière pour renforcer le développement des filières agro-sylvo-pastorales au Burkina ». C’est sous ce thème qu’a été célébrée la Xe édition de la Journée nationale du paysan, le 28 janvier 2006 à Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud.

« Le Burkina Faso préside en ce moment, la Commission pour la sécurité alimentaire mondiale. Il a été déclaré éligible à l’AGOA et retenu parmi les pays prioritaires pour l’accélération de l’atteinte des objectifs du millénaire en réduction de la pauvreté ». C’est la déclaration faite par la première responsable résidente au Burkina de l’Organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), Mme Marie Noëlle Kayara à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Xème édition de la Journée nationale du paysan tenue à Manga, le 28 janvier dernier.

Ceci a été rendu possible grâce à quelques atouts de son agriculture. Une agriculture a dit le ministre d’Etat, Salif Diallo, l’émergence et la performance sont source de richesses. Pour ce faire, il faut résoudre la question foncière. La tenue de cette journée dont le thème est « promouvoir la sécurisation foncière pour renforcer le développement des filières agro-sylvo-pastorales au Burkina Faso » a été une occasion pour les producteurs, les agrobusinessmen, les chefs coutumiers, les autorités politiques d’échanger sur cette problématique foncière.

Un thème qui se justifie selon le ministre Diallo, par le fait que parmi les contraintes majeures au développement de l’agriculture burkinabè, l’insécurité foncière est la plus complexe, en ce sens qu’elle peut remettre en cause la paix sociale et la stabilité politique. Pour le ministre, la problématique foncière n’est pas lié à un manque de terres cultivables, mais plutôt à une question d’organisation et de gestion rationnelles de l’espace rural.

La superficie des terres cultivables étant de 9 millions d’hectares dont seulement un tiers est exploité. C’est pourquoi estime M. Salif Diallo, il est impérieux de corriger les insuffisances liées à la gestion du domaine foncier rural. Aussi, un document-cadre de politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural sera élaboré.

Il portera comme principaux axes : l’adoption du statut juridique des terres rurales en fonction des zones, des acteurs et des usagers, la reconnaissance et la protection des droits légitimes des producteurs sur les terres et les ressources qu’ils exploitent. La prise en compte des besoins et préoccupations des groupes vulnérables, l’amélioration et la modernisation de la gestion de l’espace rural et de l’efficacité des instances locales de résolution des conflits ; la bonne gouvernance foncière et la clarification du cadre institutionnel de gestion des conflits au niveau local constituent également des points du document-cadre.

Pour apporter leur contribution à la mise en œuvre de cette politique nationale foncière, les producteurs et les autres acteurs du monde rural n’ont pas marchandé leur déplacement à Manga. Ils étaient des milliers à être témoins de l’événement et à renouveler leur engagement à cette journée.

En effet, lors de la 9ème édition tenue à Gaoua en 2004, ils s’étaient engagés à produire plus de céréales, ce qui a été réalisé à 102%, selon le ministre Diallo, le coton, 116%, les fosses fumières, 107,36%. Dans le domaine de l’élevage, plus d’un million de litres de lait ont été collectés et traités et environ 4 millions de têtes de volailles vaccinées sur 6 millions prévues. Quant au secteur de l’environnement, 2243,5 hectares d’acacia senegal (gomme arabique) et 982,5 hectares d’anacardiers ont été plantés sur une prévision de 3 000 hectares. En matière d’organisation des producteurs, la structuration de la filière riz s’est parachevée avec la mise en place de l’Union nationale des producteurs du riz au Burkina.

Toutes ces réalisations ont été possibles grâce aux conditions pluviométriques favorables et aux efforts déployés par les producteurs et leurs organisations dans l’utilisation des semences améliorées, la production et l’application de la fumure organique et la mécanisation agricole, confie le ministre Diallo. Dans le but d’encourager les producteurs et de créer des émulations, le président du Faso a décoré 70 d’entre eux et délivré des attestations de participation à 1015. Le « geste » du président du Faso ne se limitera pas aux agrafes et aux attestations.

Il a également remis des semences améliorées certifiées de maïs, de niébié et de soja d’une quantité de 14 tonnes et une somme de 50 000 F CFA à chacun des 1015 producteurs, toutes filières confondues des treize régions. 75 000 sacs de maïs, 30 charrues d’une valeur d’environ 40 millions de F CFA ont été remis aux petits irrigants. Le président du Faso n’a pas non plus oublié les gouverneurs des treize régions du Burkina, responsables directs des producteurs. Il leur a remis du matériel informatique en vue d’une meilleure gestion des données informatives de leur région. Une visite des stands d’exposition des produits agricoles, de l’élevage et de la pêche a constitué le bouquet final de cette cérémonie d’ouverture.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya

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