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Mairie de Ouaga Les liaisons dangereuses de Simon

Publié le lundi 30 janvier 2006 à 08h19min

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Simon Compaoré

On l’a maintes fois chanté, après André Diallo, la capitale du pays des hommes intègres n’a plus eu d’édile de la taille de Simon Compaoré, au sens propre comme au figuré. Depuis le retour de la démocratie sur les bords du Kadiogo en effet, le "bout d’homme" qui siège à l’hôtel de ville et qui règne sur le secteur informel a réalisé des travaux d’Hercule, à telle enseigne qu’on peut légitimement se demander quelle allure et quel visage notre Ouaga aura sans Simon au gouvernail.

Une question à laquelle les mauvaises langues ne se priveront pas de rétorquer : "Eh bien, même sans Tebguéré, Ouagadougou avancera !". Soit, puisque d’hommes indispensables nos cimetières sont pleins. Mais en attendant, reconnaissons avec les ancêtres que le type a creusé, pioché, fouillé et bêché, comme le dit la fable, notre champ communal.

Seul point d’ombre à son image, les liaisons dangereuses. L’argent est le nœud de la guerre, dit-on, et l’incivisme des uns et des autres grevant considérablement le budget local, notre maire, pour ne pas dire notre Conseil municipal, ne recule devant aucun cadeau, même pas devant ceux qui sentent le soufre, compromettant dangereusement alors son intégrité, son impartialité, son indépendance...

Que des sociétés étatiques ou paraétatiques, telles la SONABHY, l’ONATEL, la SONABEL, et nous en oublions, volent au secours des locataires présents ou à venir de l’hôtel de ville, il n’y aurait rien à redire. Mais que des individus sur qui peuvent peser tous les soupçons soient les parrains de la capitale en offrant qui des motos, qui une bagnole à la police municipale, qui du riz et des "feuilles" sèches au personnel communal, il y a à remarquer que de tels gestes ne sont jamais désincarnés.

Demandons-nous seulement l’attitude qu’aura un policier municipal, juché sur une de ses motos ou à bord de cette voiture incriminées, face à un de ses donateurs en flagrant délit. Renvoyer l’ascenseur à ces mauvais samaritains confinerait à légaliser la fraude et à sanctifier l’alcool frelaté.

En attendant, bien sûr, de donner le Bon Dieu sans confession à ces non moins célèbres promoteurs des chambres obscures, celles des "passes". Ne voilà-t-il pas que l’astuce est toute trouvée pour passer entre les mailles de la légalité, de la transparence et de la bonne gouvernance ?

D’accord, l’argent n’a point d’odeur ; mais mettons un point d’honneur dans notre combat. Il n’est jamais tard pour bien faire, et l’hôtel de ville ne saurait être le terreau fertile de l’impunité, ou le refuge rêvé de ces vautours de la République. C’est connu depuis l’Ancien Testament, quand les marchands du temple donnent de la main droite, c’est pour recevoir de la main gauche.

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 31 janvier 2006 à 06:28, par kéré En réponse à : > Mairie de Ouaga Les liaisons dangereuses de Simon

    Cher Mitibkieta,
    Traiter Monsieur Simon COMPAORE de "bout d’homme" me choque un peu. Vous devez laisser ce qualificatif à ses relations à plaisanterie ou encore à ceux qui ont l’habitude de lui être familier.
    Le travail journalistique est un travail rigoureux.
    En dépit de cette critique mineure, je trouve votre article séduisant de par la sincérité des propos.
    Oui, Monsieur COMPAORE a abattu de gros chantiers à Ouaga, mais il reste beaucoup à faire, notamment l’aménagement des grands axes de la capitale et des rues.
    Pour la corruption, je pense que celle-ci doit tout de même être relativisé. Kéré, Nancy

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