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Insécurité : la côte d’alerte est atteinte

Publié le vendredi 27 janvier 2006 à 07h46min

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L’année 2005 a été des plus difficiles pour les Burkinabè. La famine a frappé, le choléra a secoué, mais le mal qui aura le plus endeuillé des familles en cette année reste l’insécurité. Les bandits ont frappé à plusieurs reprises et à travers tout le pays.
La cote rouge a même été dépassée puisqu’aucune catégorie socio- professionnelle n’a échappé à cette « Saga » des bandits.

2004 a été horrible pour les Burkinabè des villes et des campagnes car les records de l’insécurité avaient atteint leur paroxysme. Mais, c’était mal connaître les malfaiteurs, puisque 2005 sera encore pire que 2004. Et pour cause ? Tout le pays a été secoué par les germes de l’insécurité. Il ne pouvait se passer un jour, une semaine, sans que la presse où les populations ne rapportent des crimes commis par les bandits.

De Fada à Bobo, de Dori à Léo, les malfrats ont rivalisé « d’ardeur » et « d’ingéniosité » pour semer le trouble et la déception au sein des populations au point que la « tête » du premier responsable du département de la sécurité, Djibrill Ybène BASSOLE, était réclamée par certains. Dans cette « Saga » personne, n’était épargné. Du paysan aux fonctionnaires, en passant par les commerçants, sans oublier les présidents d’institution, des avocats, journalistes, chefs religieux, etc. tous ont été à un moment ou à un autre, inquiétés.

Certains ont eu de la chance, d’autres ont été épargnés, malheureusement, plusieurs de nos concitoyens payeront au prix fort, c’est-à-dire de leur vie, les méfaits des bandits et les exemples sont légion. Samedi 12 mars 2005 un bus de la société de Transport TCV est attaqué à Houndé, bilan plusieurs blessés. Dimanche 24 juillet, sur l’axe Ouaga - Pô : braquage. Bilan, 1 mort, 7 blessés dont quatre graves ; là, c’était Me Harouna SAWADOGO et notre confrère Ouezin LOUIS OULON qui échapperont aux balles des bandits.

Le samedi 6 août sur l’axe Ouagadougou-Fada N’Gourma, braquage d’un car STMB, bilan, plus de 3 millions de F CFA spoliés, des blessés, et un bandit tué, 16 mars 2005, une jeune femme est poignardée à mort au secteur n° 30 de Ouagadougou l’assassin se donne ensuite la mort. Le vendredi 19 août à Réo dans le Sanguié le corps d’une fillette de 11 ans est découvert dans un puit perdu. Dimanche 28 août 2005 sur l’axe Bobo-Banfora des coupeurs de route frappent sur la nationale N° 7, quelque temps après celle du 15 mai 2005 presqu’au même endroit, etc.

Plus ils attaquent, plus ils sont violents, plus ils semblent de plus en plus équipés que ne le sont les forces de sécurité nationale. Face à cette situation grandissante celles-ci étaient pointées du doigt. A la limite si elles n’étaient pas, taxées d’impuissantes sinon de démissionnaires. Pourtant, autant les bandits commettaient leurs malversations autant les forces de sécurité démantelaient des réseaux, mettaient hors d’état de nuire des bandits.

Mais cela n’était pas visible puisque le mal causé aux populations était plus frappant à leurs yeux au point que les efforts de nos hommes de sécurité semblaient vains. C’est alors que le 27 mars 2005 à Yilou dans le Bam intervient l’arrestation de deux malfrats faussaires de billets de banque. Le 25 juin 2005 à Yako dans le Passoré, le commissaire Daniel ZOUNGRANA et ses hommes mettaient hors d’état de nuire deux malfrats. Le 1er juillet 2005, opération coup de point dans les débits de boissons pour lutter contre la délinquance juvénile. Le vendredi 15 juillet la commissaire Mariam DIALLO et ses hommes présentaient à la presse la bande à ENOK qui écumait les Ouagalais.

Dans la même foulée à Bobo, les CRS procédaient à une vaste opération de lutte contre le banditisme qui permettra d’interpeller plus d’une centaine de personnes et de mettre la main sur 147 engins à 2 roues sans documents. Dans cette même ville, le 15 juillet, la gendarmerie mettait hors d’état de nuire un sexagénaire arrêté pour séquestration de mineur et de pédophilie. Les 11 et 12 août 2005 la gendarmerie de Bobo-Dioulasso faisait une descente musclée dans la ville de Sya.

Opération qui permettra de démanteler des réseaux de bandits et de mettre la main sur des armes et des munitions. Le 22 août 2005, le commissaire Elie TIENDREBEOGO et ses hommes arrêtaient Justin SAWADOGO ex gendarme braqueur. Et ce n’est pas tout. Des actions d’envergure sont menées dans le silence pour la sécurité des Burkinabè, mais, en « éternels insatisfaits » les Burkinabè ne reconnaissent pas dans leur majorité les efforts qui sont faits au quotidien par les forces de sécurité pour qu’ils aient le sommeil tranquille.

Outre ces actions, le gouvernement a mis en œuvre la politique de la police de proximité pour amener les populations à être responsables de leur propre sécurité. Cette politique qui fait son petit bonhomme de chemin devra à terme permettre de réduire de façon significative l’insécurité dans notre pays.

Par Frédéric ILBOUDO
L’Opinion

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