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Les nouvelles du grin : Une femme polyandre à Bobo ?

Publié le vendredi 27 janvier 2006 à 07h46min

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La jeunesse de Bobo-Dioulasso dans sa plus grande majorité est liée au thé. C’est une vieille histoire et ce n’est pas demain la fin ; même si certaines personnes se permettent de les décrire comme des moins que rien, prêts à tout faire pour un verre de thé.

De telles considérations laissent imperturbables cependant et on se bat, s’organise comme on peut pour survivre autour des fameux « grins », de véritables secondes familles pour certains. Les grins sont le symbole même de la fraternité bobolaise.

Désormais nous allons tenter de mettre à votre disposition les nouvelles qui en proviennent, exactement comme on les entend donc sans censure ni habillage. D’ores et déjà, nous demandons la compréhension des lecteurs afin qu’ils manient ces informations avec beaucoup de subtilité pour ne pas dire qu’ils doivent les prendre avec des pincettes.

La fête de Tabaski est enfin passée. Cela peut constituer un ouf de soulagement pour les nombreux ménages qui se sont battus pour accueillir toutes ces fêtes qui se sont succédé. Noël, le nouvel an, la Tabaski et tout ça dans l’espace de deux semaines ! Les poches en tout cas en ont souffert mais il faut dire que Allah veillant, les musulmans de Bobo ont eux aussi pu poser cet acte de dévotion qui est le sacrifice d’un bélier, rite observé depuis que Nabil Ibrahim, en lieu et place de son fils Ismaël, a reçu d’Allah le miséricordieux un bélier à immoler. Ainsi, tout est bien qui finit bien. Tout le monde semble un peu essoufflé mais heureux surtout que chacun voit encore le soleil se lever et ce par la grâce d’Allah.

La vie continue donc son cours et nous voilà replongés dans le train train quotidien. Le « Grin » s’anime de plus belle ; les infos fusent et les « colporteurs » se disent bien informés. Comme d’habitude, le « premier » d’un thé bien corsé donne du tonus, délie les langues ou donne des inspirations.


Les « savants de la rue » contestent le traitement contre la filariose

Une fois n’est pas coutume, cette semaine le sujet phare dans la plupart des « grins » concernait la santé.
Autour du fameux thé, les débats avaient pour thème essentiel la filariose lymphatique dont le traitement de masse se déroule depuis le début de ce mois de janvier à Bobo-Dioulasso et aussi sur toute l’étendue du territoire.

Le traitement, qui est gratuit, concerne toutes les personnes âgées de plus de 5 ans, sauf les femmes enceintes, les femmes allaitant depuis moins de 8 jours et les malades grabataires. Selon la taille et le poids, la dose peut atteindre jusqu’à 4 comprimés par personne
La dose de thé aidant toutes les élucubrations sont permises. Ainsi, certains pessimistes voient en cette campagne de traitement de masse contre la filariose lymphatique, un danger pour la fertilité des Africains.

C’est, en fait, le même son de cloche qu’on a l’habitude d’entendre au sujet de la vaccination contre la poliomyélite. Des thèses du genres : « les Blancs ne veulent pas voir les Africains se reproduire en masse, il faut donc les stopper » ont leurs adeptes qui tentent de rallier à eux un grand nombre de personnes.
Même l’explication claire et nette des agents de santé selon laquelle la filariose lymphatique est causée par des vers qui vivent dans les vaisseaux lymphatiques et se transmet d’une personne à une autre par les moustiques ne donne rien.

« Ça n’a rien à voir », soutiennent ces pessimistes qui voient tout en noir quand il s’agit d’une prise en charge gratuite. Ils pensent que c’est un cadeau empoisonné. Non seulement ils refusent de toucher ce traitement, mais ils essayent de dissuader les autres d’en faire autant. Au niveau du ministère de la Santé, il faut que l’information juste puisse être divulguée partout et de façon durable. Il faut penser à prendre des mesures appropriées pour convaincre les plus septiques à accepter le traitement.


Vents de contestation mais aussi de réconciliation politiques

Autre sujet toujours en vogue la politique. Après la démission confirmée de certains militants de haut rang du CDP au profit de l’ADF/RDA, les commentaires vont bon train. On susurre que des militants en colère au niveau du CDP/Houet s’apprêteraient à « réclamer le mandat de maire que le parti avait confié à Célestin KOUSSOUBE ». Pour ces militants mécontents, il a été élu sous la bannière du CDP et maintenant qu’il est à l’ADF/RDA, il doit céder le fauteuil de maire à un autre conseiller CDP.

Cette histoire rappelle la démission des trois députés de PAREN, auxquels certains militants avaient réclamé le mandat d’élu. Finalement rien n’y fit. Ils sont tous les trois toujours à l’hémicycle sous la bannière de leur nouveau parti. C’est donc un débat qui ne doit pas beaucoup ébranler Célestin KOUSSOUBE et ses compagnons de lutte.

A Diébougou par contre ça chauffe. Il paraît que le maire Hervé Magloire KAM est la cible d’un groupe de jeunes qui veulent en découdre avec lui. Ces jeunes réclament purement et simplement son départ. L’affaire est vraiment corsée et le maire appelle la presse au secours à travers une conférence de presse qui devait en principe se dérouler hier mardi à Diébougou. Pour lui, ce n’est pas une histoire de démission du CDP, c’est plutôt sa gestion de la commune qui est contestée.

Au « grin », on se demande à quoi bon se bousculer pour un mandat qui sera mis en compétition le 12 mars prochain ; c’est à dire, dans moins de deux mois. Mais enfin, au lieu d’épiloguer sur les problèmes du maire de Diébougou, intéressons-nous à ce qui se passe chez nous à Bobo-Dioulasso. Le dimanche 22 janvier dernier, la mairie de l’arrondissement de Dô a accueilli une cérémonie de réconciliation entre le maire Moustapha TINTO et le député Sayouba GUIRO. Ils sont tous les deux originaires du Yatenga et c’est lors de la rencontre du gouverneur de la région du Nord avec tous les fils du Yatenga à Ouahigouga que l’idée avait été émise.

Après les tractations souterraines, les deux frères se sont réconciliés en présence d’un collège de sage composé de 5 anciens venus du Yatenga et de 3 anciens sur place à Bobo. Les deux hommes politiques ont enterré la hache de guerre en buvant tour à tour dans un même récipient. Rappelons que c’est Sayouba GUIRO qui était le maire de Dô, lors du premier mandat des maires. C’est à sa suite qu’est arrivé Moustapha TINTO en 2000. C’est une réconciliation qui sonne donc le grand rassemblement des fils du Yatenga résidant de la localité autour de leurs frères. C’est un plus pour le CDP, affirment certains.


Une femme polyandre à Bobo ?!!!

Nous allons nous séparer avec cette histoire de mariage ratée qui fait la une des conversations dans les différents « grain » d’un secteur de Bobo. Il s’agit d’une famille qui a convié les musulmans pour un mariage à la mosquée. Pendant que l’ambiance battait son plein à la maison survint un jeune homme qui se dit le mari de la mariée. Stupeur chez les chefs religieux qui se sont retirés sans autre forme de procès.

En effet, il leur fut raconté que la femme avait quitté son légitime mari il y a au moins 4 mois de cela, tout simplement parce que celui-ci avait eu des problèmes qui ont occasionné la perte de son emploi. Ne voulant pas souffrir elle se « chercha » alors avec son enfant auprès d’un autre homme qui aurait lui, assez de moyens. Le mariage religieux n’a donc pas eu lieu mais cela n’a pas empêché la nouvelle mariée de déménager chez son nouveau mari.

Le premier mari qui est toujours à la recherche d’un autre emploi dit ne pas dire son dernier mot et qu’il ferait tout pour récupérer sa femme et son enfant qu’il dit toujours aimer. L’affaire fait actuellement grand bruit dans ce secteur. La famille de la femme en question serait en tout cas mal à l’aise surtout vis-à-vis des religieux qu’elle avait invités à célébrer le mariage à la mosquée sachant bien que leur fille était déjà liée par les liens d’un mariage.

Au « grin », ce problème fait des vagues et les plus misogynes clament que « si l’argent se trouvait au-dessus des arbres, les filles allaient se marier aux singes ».
A bientôt pour d’autres nouvelles venant des différents « grins » qui, à l’approche des élections municipales du 12 mars prochain, commencent à être régulièrement dotées en thé ; les « sponsors » se bousculent au portillon ! La quête des voix réveille la générosité de certains . C’est là aussi que les nouvelles vont pleuvoir.
A la prochaine.

Le petit fâkir
« Toujours dispo »

L’Opinion

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